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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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    Un homme à l'allure imposante, à la barbe noire et aux longs cheveux attachés par un ruban d étoffe rouge, se déta chait parmi eux. Il était vêtu d'une tunique à manches longues et d'un pantalon assorti, sur les côtés duquel courait une bande ouvragée en or. Sa poitrine était recouverte d'une cui rasse à écailles, et ses jambes de protections métalliques à la grecque. Il avait une épée à son ceinturon, un arc en bandou lière et un carquois accroché au harnachement de sa monture. Tous les chevaux arboraient des frontaux en métal ciselé et de magnifiques ornements en lames d'or fixés à la grosse bande de cuir qui protégeait la base de leur encolure.
    " que disent-ils ? ", demanda Alexandre à son interprète.
    Oxathrès, qui les comprenait, lui répondit: " Ils disent que tu es un couard et un l‚che, que tu dois t'en aller aussitôt après leur avoir versé
    un tribut. Cent talents d'argent. "
    Furieux, Alexandre poussa Bucéphale jusqu à la rive du fleuve, indifférent à la pluie de flèches que les Scythes proje taient sur lui, tandis que Léonnatos et Ptolémée tentaient de le protéger à l'aide de leurs boucliers. Il s'écria: " Je n'ai pas peur de vous ! Je franchirai le fleuve et je vous poursuivrai o˘ que vous alliez, et même jusqu'au rivage de l'Océan septen trional s'il le faut !
    --Penses-tu qu'ils aient compris ? demanda Séleucos avec son ironie habituelle.
    --Peut-être pas, répondit Alexandre, mais ils ne vont pas tarder à
    saisir. Dis à Lysimaque de placer toutes nos catapultes sur la rive et de tirer sans répit. Demain, nous traverserons le fleuve et nous fonderons une ville: la dernière Alexandrie. "
    Lysimaque disposa vingt catapultes sur deux rangées, le long du cours d'eau, et déclencha les tirs. Tandis que l'une d'elles décochait une salve de harpons, la suivante était rechar gée, de façon à obtenir un tir continu et mortel. Les Scythes tombèrent par dizaines, et les autres s'enfuirent, effrayés par ces mystérieuses armes. Alors Alexandre ordonna aux Agrianes de franchir le fleuve à la nage et aux attaquants d'éta blir une tête de pont sur l'autre rive. Avant que la matinée ne se termine, Diadès de Larissa fut en mesure de lancer ses radeaux, fixés à des sacs en cuir remplis de paille et de balle, ainsi qu'il l'avait fait sur l'Oxus.
    La Pointe débarqua sur l'autre rive avant que le soleil se couche, et Alexandre voulut y planter sa tente bien qu'Aris tandre e˚t observé de mauvais présages tandis qu'il sacrifiait aux dieux.
    Le devin arriva en pleine nuit, de fort mauvaise humeur, il refusa même de dîner sous le pavillon royal en compagnie d'Alexandre. Pendant ce temps, les hétairoÔ et un escadron de la cavalerie perse, essentiellement composé
    de Mèdes, d'Hyrcaniens et de Bactriens, traversaient le fleuve à la lumière des flambeaux. Les quelques indigènes qui se trou vaient sur l'autre rive purent admirer un spectacle impres sionnant: une file interminable de chevaux et de cavaliers se déroulait dans la plaine en éclairant à leur passage les champs de blé et de millet, ainsi que la surface scintillante du fleuve.
    Le lendemain, tandis que les ingénieurs s'employaient à tra cer les contours d'Alexandrie Eschate, des milliers de cavaliers apparurent à
    l'horizon, alignés sur un front extrêmement large.
    " Les Scythes ! s'écria Léonnatos. Alerte ! Alerte ! "
    Les trompettes sonnèrent, l'infanterie lourde se rangea en carré autour du périmètre de la nouvelle ville, et la cavalerie en face.
    " que faisons-nous ? ", demanda Cratère.
    Un chef thrace, qui avait jadis combattu aux côtés de Philippe, s'avança. " Puisje parler? dit-il à Alexandre.
    --Bien s˚r ", répondit le roi les yeux toujours rivés sur le front menaçant qui progressait dans la plaine déserte.
    --Je me suis battu contre les Scythes sur l'Istros avec ton père, et je m'en souviens encore. Malheur à ceux qui pénètrent sur leur territoire en s'éloignant trop de leurs bases ! Regarde cette prairie: elle s'étend jusqu'à l'Istros, jusqu'aux frontières de la Macédoine, sans autre interruption que le cours des grands fleuves, et ces gens-là, ajouta-t-il en indiquant les guer riers dont les armures d'écailles métalliques étincelaient au soleil, s'y déplacent comme des poissons dans l'eau. Ils savent s'orienter sur des milliers de stades sans le~ moindre repère. Ils se dressent maintenant devant toi en formation frontale, mais ce

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