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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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l'absence d'Alexandre, à
    laquelle il n'avait pas accordé beaucoup d'im portance dans un premier temps, le tourmentait. Tant que le jeune homme était demeuré en …pire avec sa mère et son oncle, Philippe n'avait songé qu'à l'inciter à revenir et à
    faire acte de soumission publique, mais le refus que son fils lui avait opposé et sa fuite vers le Nord avaient provoqué en lui colère, appréhension et découragement.
    Si un membre de son entourage tentait d'intercéder en faveur du prince, il s'emportait au souvenir de l'outrage subi
    si personne ne lui en parlait, il s'inquiétait de cette absence de nouvelles. Il avait lancé ses espions partout, avait envoyé des messagers aux rois et aux chefs de tribu du Nord, ses clients afin d'être sans cesse informé des mouvements d'Alexandre et d'Héphestion. Il apprit ainsi qu'ils avaient accueilli six jeunes guerriers venus de Thessalie, d'Acarnanie et d'Atamanie, et il ne lui fut pas difficile de deviner de qui il s'agissait.
    La troupe d'Alexandre s'était presque entièrement reconsti tuée. Il ne se passait pas un jour sans que Philippe ne recom mande à Parménion de surveiller son fils pour éviter qu'il ne rejoigne cette bande de malheureux errant dans les neiges de l'Illyrie. Eumène non plus n'échappait pas à ses soupçons. Le roi semblait même s'attendre que le jeune homme abandonne ,son bureau et ses papiers d'un jour à l'autre pour se lancer dans l'aventure.
    Parfois il se rendait seul dans l'ancien palais royal d'Aigai. ,Des heures durant, il observait les flocons qui tombaient sur le paysage silencieux, sur les bois de sapins bleus, sur la petite vallée o˘ sa dynastie s'était fondée, et il pensait à Alexandre et à ses amis qui parcouraient les froides contrées du septentrion.
    Il avait l'impression de les voir avancer péniblement dans la tempête, alors que leurs chevaux s'enfonçaient dans la neige jusqu'au ventre et que le vent faisait claquer leurs vêtements déchirés et incrustés de glace. Il posait les yeux sur le grand foyer de pierre, sur les belles b˚ches de chêne qui y br˚laient en répandant un air tiède entre les vieux murs de la salle du trône, et il imaginait les garçons amassant du bois trempé sous leurs abris de fortune et oubliant leur fatigue pour préparer un misé rable bivouac; ou encore debout dans la nuit, appuyés à leurs lances, tandis que les hurlements des loups se rapprochaient.
    Puis les nouvelles devinrent plus inquiétantes, et ce, d'une façon surprenante. Non seulement Alexandre et ses cama ~ rades étaient parvenus à-hiverner au prix de dures privations, k mais ils s'étaient offerts comme alliés à des chefs de tribus qui vivaient à l'abri des frontières~
    macédoniennes, et avaient par ticipé à leurs luttes internes en réussissant à lier sur le champ de bataille des pactes d'amitié, voire de soumission.
    Ce qui, tôt ou tard, risquait de constituer une menace.
    Il y avait quelque chose, chez ce garçon, qui fascinait irré sistiblement tous ceux qui le rencontraient: hommes, femmes
    et même animaux. Comment expliquer autrement le fait qu'il avait réussi à
    monter, dès sa première tentative, le démon noir qu'il avait ensuite nommé
    Bucéphale, et à le rendre aussi doux qu'un agneau ?
    Et par quel mystère Péritas, un animal capable de briser la patte d'un porc d'un seul coup de m‚choire, languissait-il sans se nourrir, ou presque, couché pendant des heures sur la route o˘ son maître avait disparu ?
    quant à Leptine, la jeune fille qu'il avait arrachée à l'enfer du mont Pangée, elle préparait chaque jour le lit et le bain d~Alexandre~ comme s'il devait arriver d'un moment à l'autre. Et elle ne parlait à personne.
    Philippe commença aussi à se soucier de la solidité de ses liens avec le royaume d'…pire, sévèrement menacée par la pré sence d'Olympias auprès de son frère, le jeune souverain. La reine était dévorée d'une telle haine qu'elle semblait prête à tout pour lui nuire et bouleverser ses projets aussi bien poli tiques que familiaux. Le roi Alexandre lui était acquis, mais son coeur battait probablement pour son neveu, errant en exil au milieu des terres barbares. Il fallait donc le lier plus solide ment au trône de Pella, écart-er la reine et ses influences malé fiques. Il n'y avait qu'une solution, et pas de temps à perdre.
    Un jour, Philippe fit appeler sa fille Cléop‚tre, le seul membre de sa première famille encore à Pella.
    La

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