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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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réponse la semaine prochaine, dit le gros prêtre en se levant pour le raccompagner jusqu’à la porte.
    Ce soir-là, Hubert communiqua la nouvelle à Célina et dormit très mal. Les jeunes gens eurent de la difficulté à ne pas aller chercher du réconfort dans leur entourage, mais ils gardèrent leur secret pour eux.

    Les jours saints arrivèrent enfin, offrant ainsi un répit d’une semaine aux élèves des deux écoles de la paroisse. Camille dut accompagner son mari et ses enfants à la confession du jeudi saint et ils assistèrent en rechignant à la longue cérémonie qui eut lieu en soirée. Duncan essaya bien d’esquiver l’office du vendredi saint en prétextant des maux d’estomac, mais à la vue des médicaments préparés par sa mère, ses maux disparurent comme par enchantement.
    Le dimanche de Pâques 1873 fut une journée absolument lumineuse. Les femmes étaient toutes tirées à quatre épingles et, à voir le regard joyeux des gens rassemblés sur le parvis, il était évident que le fait d’avoir passé au travers des quarante jours du carême n’était pas étranger à cette bonne humeur.
    À la sortie de la chapelle, Eugénie demanda à Emma si Célina ne pouvait pas venir l’aider à préparer le souper de fiançailles de Bernadette.
    — On va venir toutes les deux, promit Emma, mais j’espère que t’auras eu le temps de commencer, ajouta- t-elle, se doutant bien que sa belle-sœur n’avait pas dû cuisiner grand-chose pour l’occasion.
    En fait, Emma et Célina découvrirent à leur arrivée chez Donat qu’il n’y avait qu’un gros jambon en train de cuire dans le fourneau et qu’un seul gâteau avait été fait la veille par la fiancée elle-même. Les deux visiteuses se mirent au travail, bientôt rejointes par Camille et Ann au début de l’après-midi.
    Le souper fut une rencontre des plus agréables et on taquina beaucoup Bernadette et Constant. Bien sûr, la présence de Marie Beauchemin manquait à tous, mais chacun faisait bonne figure. Au moment du dessert, Constant offrit une petite bague toute simple à Bernadette et, sous les encouragements bruyants des convives, il y eut l’échange traditionnel d’un chaste baiser entre les deux fiancés.
    Hubert et Célina, assis côte à côte, les enviaient ouvertement.
     
     
     

Chapitre 25
Une disparition
    Comme chaque année, la deuxième semaine de mai était synonyme du début des premières chaleurs, les champs étaient devenus le centre de beaucoup d’activités. Les clôtures avaient été redressées et on achevait déjà l’épierrage. Les animaux paissaient tranquillement dans les enclos, profitant de l’herbe tendre du printemps. Bref, la belle saison était enfin arrivée, à peine troublée de temps à autre par un meuglement ou le cri d’un fermier.
    Les maîtresses de maison n’avaient pas encore emménagé dans leur cuisine d’été, mais elles avaient planté leurs couches chaudes cultivées avec soin depuis plusieurs semaines. Les tulipes étaient sorties de terre, et le temps où les lilas allaient embaumer l’air ne tarderait pas.
    Hubert avait facilement trouvé à louer aux fils de Conrad Boudreau la terre qu’il avait achetée à Tancrède Bélanger, ne conservant pour lui que les enclos, les bâtiments nécessaires à ses bêtes ainsi que sa maison et les remises servant à la fromagerie. Son travail de fromager l’occupait toute la journée. La plupart des cultivateurs de Saint-Bernard-Abbé lui livraient maintenant leur surplus de lait chaque matin et son homme engagé devenait de plus en plus débrouillard. Une seule chose l’inquiétait : la supérieure de l’orphelinat de Sorel n’avait pas encore répondu à la lettre du curé Fleurant.
    — Ça fait un mois à cette heure que monsieur le curé lui a écrit, il me semble qu’elle a eu le temps de répondre, se plaignait-il régulièrement à Célina, qui n’était pas moins inquiète que lui devant ce retard inexplicable.
    La roue du moulin à farine de Constant s’était remise à tourner, imitant ainsi celle du moulin à bois de Hyland, de l’autre côté de la rivière. Pour sa part, Bernadette aspirait de plus en plus aux vacances estivales qui mettraient fin définitivement à sa carrière d’institutrice. Donat, président de la commission scolaire, lui avait appris la veille que Télesphore Dionne, l’un des deux autres commissaires, lui avait demandé s’il avait une objection à ce que sa fille enseigne

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