Avec Eux...

langage. Et, de fait, il a réussi à établir une communication avec eux.
    Je crois que c’est le tournage le plus silencieux qui ait pu se faire, parce que tout bruit inattendu les aurait fait fuir. Il a réussi à retrouver les codes de langage et d’attitude, les codes de jeux, les codes de vie avec cette communauté de gorilles, les mâles dominants, les femelles, les bébés, la protection, la nourriture… Il est rentré en communion totale avec les gorilles du Rwanda.
    Ce fut l’un des moments les plus dangereux et les plus exceptionnels d’ Ushuaïa , mais il y en eut d’autres…

15. L’Afrique de tous les dangers
    Nicolas a tout fait, il a plongé dans tous les océans du monde, il a nagé avec les requins… Et moi aussi. Il m’a fait nager avec les requins aux Maldives, c’est le truc le plus dingue du monde ! Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie, d’autant que je n’aime pas du tout la plongée sous-marine, j’ai même horreur de ça. Mais j’ai tout tenté avec lui, puisqu’il m’a tout appris. Il m’a montré comment voler avec les aigles, en deltaplane. C’est une sensation unique, un sentiment incroyable. J’emploie fréquemment le mot « extase », parce que, à chaque fois, c’était ça dont il s’agissait : une extase. Voler, c’est une extase, c’est le rêve de l’homme, le tout premier, celui qui est enfoui en chacun de nous depuis le premier homme qui a levé la tête et observé les oiseaux. C’est pour cela que je dis de Nicolas qu’il est ma référence, qu’il m’a tout offert. Voler avec les aigles ou plonger aux Maldives parmi les requins, avec un homme qui avait mis au point un appareil particulier pour émettre des sons qui poussaient les requins à venir nous voir… Je peux assurer que cette fois-là je n’ai pas vécu une extase, j’étais plutôt morte de peur ! Autant les fonds sous-marins sont sublimes, autant j’avais si peur que j’en oubliais leur spectaculaire beauté.
    Les fonds sous-marins sont vraiment le seul vrai monde vierge. C’est tout sauf le monde du silence, c’est aussi le lieu d’une sauvagerie incroyable, où tout le monde se dévore à qui mieux mieux.
    Â 
    Nicolas, lui, a vraiment apprivoisé le danger. Il a été réellement en danger face à une charge d’éléphants. J’étais sur la rive, dans une Jeep. J’ai vu les éléphants charger avec ce battement d’oreilles caractéristique, extrêmement spectaculaire. Un éléphant tout seul peut déjà vous écraser, alors plusieurs à la fois, à pleine vitesse ! Ils ont foncé dans la rivière où se trouvait la barque de Nicolas, je ne sais même plus par quel miracle il a eu la vie sauve, mais ce jour-là, il a vraiment eu peur.
    Nicolas est un homme qui porte en lui la petite lumière d’urgence qui s’allume à un moment donné et qui le fait se comporter de façon quasi osmotique avec l’animal. On avait pourtant tous extrêmement peur pour lui. Les éléphants, outre qu’ils vous terrorisent, vous aplatissent par leur charge si vous restez immobile. Et puis ce ne sont pas les éléphants de Thaïlande, les « petits », dont les cornacs vous font faire une balade, ce sont de vrais éléphants sauvages africains. On est sur leur territoire, c’est pour cela que nous sommes toujours en Jeep. Les Jeep ne leur font pas peur, les animaux sauvages s’y sont habitués, tout le monde fait ses safaris photos, des safaris cinéma, des tournages… Il y a des réserves exprès pour cela. Les animaux sauvages n’ont pas peur du bruit de la voiture, ils le connaissent. En revanche, si vous posez votre pied sur le sol, votre pauvre petit pied d’homme, ils peuvent changer d’attitude, et c’est en général assez radical.
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    Mon expérience la plus mémorable est d’avoir nagé avec les dauphins et, ça, c’est extraordinaire. C’est sensuel, on fait littéralement l’amour avec les dauphins. Ça s’est passé à Tahiti, j’ai plongé, j’ai nagé, je suis restée des jours et des jours en compagnie des dauphins. Ce sont surtout les dauphins femelles qui