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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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outre remplie. Voici du vin pour vous réchauffer
pour le reste de la nuit.
    — C’était un sacré drôle, dit
Geoffrey Horrocks quand l’homme qui se faisait appeler Swan se fut éloigné.
    — J’espère seulement qu’il a
raison, dit Scarlet.
    — Maudite pluie, grommela Will.
Seigneur, que je hais cette satanée pluie.
    — Comment pourrons-nous être
victorieux demain ? demanda Scarlet.
    — Tire bien, Tom, et prie que
Dieu t’aime, répondit Hook.
    Il espérait que saint Crépinien
rompe son silence, mais le saint resta coi.
    — Si ces maudits Français
percent nos rangs demain… commença Tom.
    — Quoi donc ?
    — Rien !
    — Parle !
    — J’allais dire que je te
tuerais et que tu pourrais me tuer avant qu’ils nous torturent, mais ce serait
difficile, n’est-ce pas ? Tu serais mort et tu ne pourrais me tuer alors.
    Il se mit à rire, et soudain tous se
joignirent à lui, sans vraiment savoir pourquoi. Des hommes morts qui rient, songea Hook. Mais cela valait mieux que de pleurer.
    Ils partagèrent le vin, qui ne les
réchauffa guère, et lentement, grise comme l’acier, l’aube chassa la nuit. Hook
alla se soulager dans les bois et vit un petit village au-delà des arbres. Des
hommes d’armes français qui avaient pris leurs quartiers dans les masures
montaient sur leurs chevaux et se dirigeaient vers le camp principal. Revenu
sur le plateau, Hook regarda les Français former leurs bataillons sous leurs
étendards trempés.
    Et les Anglais firent de même. Neuf
cents hommes d’armes et cinq mille archers arrivèrent sur le champ d’Azincourt
au petit matin, et en face d’eux, derrière les profonds sillons creusés pour
recevoir le blé d’hiver, trente mille Français les attendaient.
    Pour le combat de la Saint-Crépin.
     

QUATRIÈME PARTIE

Le jour de la Saint-Crépin
     

 
    L’aube fut froide et grise. Les
averses de la nuit étaient passées, même si quelques gouttes tombaient encore
par à-coups sur le plateau. Des lambeaux de brume s’accrochaient aux sillons et
dans les arbres ruisselants.
    Les tambours au centre des lignes
anglaises frappaient à une cadence soutenue, ponctuée par les sonneries des
trompettes. Les musiciens étaient rassemblés sous la bannière du roi, la plus
grande de l’armée, flanquée de celles de la croix de saint George, d’Édouard le
Confesseur et de la Sainte-Trinité. Ce quatuor d’étendards, flottant au sommet
de très hauts mâts, était au cœur de la bataille centrale, tandis que les
flancs, composés de l’arrière et de l’avant-garde, étaient dominés par les
bannières de chaque chef. Une bonne cinquantaine d’étendards flottaient ainsi
dans l’air humide au-dessus des hommes d’armes d’Henry, mais ce n’était rien
face au déploiement de soie des Français. D’après Thomas Evelgold, compter les
bannières en attribuant un seigneur et une vingtaine d’hommes à chacune
permettrait d’estimer le nombre des Français, mais même Hook, malgré son regard
acéré, ne parvenait pas à les distinguer les unes des autres. Il y en avait tout
simplement trop.
    — Ces gueux sont des milliers,
grommela Evelgold. Et vois tous ces maudits arbalétriers !
    Les archers français étaient sur les
flancs, mais en retrait des hommes d’armes.
    — Attendez que je lance mon
bâton ! ordonna un homme d’armes grisonnant monté sur un hongre souillé de
boue, en levant un bâton enroulé d’une étoffe verte frangée d’or. C’est le
signal pour tirer.
    — Qui est-ce ? demanda
Hook à Evelgold.
    — Sir Thomas Erpingham.
    — Qui est-il ?
    — Celui qui lance le bâton.
    — Je le lancerai fort
haut ! cria sir Thomas. Ainsi !
    Il le lança si vigoureusement qu’il
tourbillonna dans la pluie au-dessus de sa tête et le manqua lorsqu’il retomba.
Hook craignit que ce fût un mauvais présage.
    — Va le chercher, dit Evelgold,
et sois vif, mon garçon !
    Horrocks ne pouvait courir, tant les
sillons étaient profonds et remplis de boue, il rapporta néanmoins le bâton au
chevalier qui le remercia et continua son chemin le long des troupes. Hook
remarqua que son cheval peinait à avancer.
    — Ils ont dû plonger le soc
fort profond, dit Evelgold.
    — Pour le blé d’hiver, il faut
labourer plus profond, expliqua Hook.
    — Jamais je n’ai eu à faire
cela, dit Evelgold, qui était tanneur et avait été nommé vintenier auprès de
sir John.
    — Profond en automne et léger
au printemps, dit

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