Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
l’aise.
    — Mais il y en avait ? (Il
scruta Hook et grimaça.) Oh, je suis sûr que Dieu a été enchanté de l’ouvrage
de ce jour-là ! (Il secoua la tête d’un air dégoûté, puis sortit de sa bourse
une poignée de ce que Hook prit pour des pièces, qu’il jeta dans la grande
cruche de cuivre destinée aux aumônes des pèlerins. Un prêtre qui regardait
jusque-là les Anglais d’un œil soupçonneux se rasséréna en entendant le bruit
métallique.) De vieilles pointes de flèches rouillées qui ne sont plus bonnes à
rien, expliqua Wilkinson avec un sourire narquois. Eh bien, et si tu
t’agenouillais pour dire une prière à Crépin et Crépinien ?
    Hook hésita. Dieu avait certainement
vu Wilkinson jeter ces pointes sans valeur au lieu de pièces et, la menace de
l’enfer lui paraissant soudain fort proche, il se hâta de jeter une pièce dans
la cruche.
    — C’est bien, mon gars, dit
Wilkinson. L’évêque en sera sûrement bien content. Cela lui paiera une pinte
d’ale.
    — Pourquoi prier Crépin et
Crépinien ?
    — Parce que ce sont les saints
d’ici. Et puisque c’est leur travail que d’écouter les prières de Soissons, ce
sont les meilleurs à prier ici.
    Hook obéit donc et pria les deux
saints de pardonner son péché de Londres, puis de le prendre en leur sainte
garde en leur ville avant de le renvoyer sain et sauf en Angleterre. La prière
ne lui parut pas aussi puissante que celle qu’il avait adressée à la mère du
Christ, mais il jugea raisonnable de s’en remettre à ces deux saints, puisqu’ils
devaient veiller tout particulièrement sur ceux qui les priaient à Soissons.
    — C’est bon, mon garçon,
annonça brusquement Wilkinson. (Il glissa quelque chose dans sa manche et Hook,
en se relevant, vit que la nappe de l’autel était effilochée, car une bonne
partie avait été grossièrement arrachée. Le vieil homme sourit.) De la soie,
mon gars. Il m’en faut pour les flèches, alors j’en ai volé.
    — À Dieu ?
    — Si Dieu ne peut pas se passer
de quelques fils de soie, mon gars, Il est dans un sale pétrin. Et tu devrais
être heureux. Tu voulais tuer des Français ? Prie que j’aie assez de soie
pour fignoler tes flèches.
    Mais Hook n’eut pas l’occasion de
prier, car le lendemain, à l’aube, les Français arrivèrent.
     
     
    On avait appris à Soissons que
Compiègne, jusque-là aux mains des Bourguignons, s’était rendue. Soissons était
désormais la dernière forteresse barrant aux Français la route des Flandres, où
se trouvait le gros de l’armée bourguignonne, et l’on disait que les Français
étaient à l’est, le long de l’Aisne.
    Hook vit d’abord arriver des
cavaliers depuis les remparts ouest. Ils portaient armures de plates et surcots
éclatants, et certains se rapprochèrent au galop de la ville comme pour défier
les archers. Certains décochèrent quelques carreaux de leur arbalète, mais nul
ne fut touché.
    — Épargnez vos traits, ordonna
Smithson, le centenier, qui arrivait de la Taverne à l’Oie. N’en use point,
ajouta-t-il en effleurant l’arc de Hook. Ne gâche point une flèche. (Il observa
les cavaliers, qui poussaient des cris indistincts en direction des remparts où
l’on hissait l’étendard bourguignon au côté de la bannière du commandant de la
garnison, le sire de Bournonville. Des habitants étaient aussi montés aux
remparts pour voir les cavaliers.) Vois ces gueux, grommela Smithson. Ils
aimeraient bien nous trahir. Nous aurions dû les égorger jusqu’au dernier,
cracha-t-il. Il ne va rien se passer aujourd’hui. Autant boire de l’ale tant
qu’il en reste, conclut-il en s’éloignant.
    Les Français continuèrent d’arriver
durant toute la journée. La plupart étaient à pied, et ils commencèrent à
encercler la ville et à abattre des arbres sur les collines au sud. Des tentes
furent dressées sur l’espace défriché et on hissa les bannières des nobles,
dans une débauche d’azur, d’or, d’argent et d’écarlate. Sur la rivière
arrivèrent des barges qui portaient quatre mangonneaux, d’énormes catapultes.
Une seule fut débarquée ce jour-là et Enguerrand de Bournonville, pensant la
faire basculer dans la rivière, fit une sortie avec deux cents cavaliers en
armes ; mais les Français, qui s’attendaient à l’attaque, ripostèrent avec
le double d’hommes. Les deux troupes pilèrent, lances en l’air, puis les
Bourguignons finirent par tourner bride

Weitere Kostenlose Bücher