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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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gageant ses joyaux. Sir John reçut
un sac de pièces et un autre contenant des gemmes, une broche d’or et un lourd
coffret d’argent. Comme cela ne suffisait pas pour lui permettre de lever
d’autres hommes, acheter les armes et les chevaux nécessaires, il emprunta
auprès d’un banquier lombard établi à Londres.
    Plus de cinquante chevaux étaient
nécessaires à sir John, ses pages, écuyers et serviteurs. Chaque homme d’armes
devait recevoir au moins trois bêtes, dont un destrier apte au combat. Du foin
devait être acheté pour les nourrir avant que les pluies de printemps ne
reverdissent les pâturages. Les soldats apportaient leurs armures et armes,
mais sir John commanda une centaine de javelots pour ses fantassins. Il équipa
aussi ses archers de cottes de mailles, casques et solides bottes, ainsi que
d’une arme pour le combat rapproché.
    — Les épées ne sont d’aucun
recours dans la bataille, leur dit-il. Vos ennemis seront en armure et une épée
est impuissante en ce cas. Prenez la vouge ! Abattez ces gueux, puis
clouez-les au sol du genou, relevez la visière et plantez votre coutelas entre
leurs yeux de félons !
    — Sauf s’ils sont riches,
ajouta discrètement le père Christopher.
    À plus de quarante ans, les cheveux
grisonnants, c’était le plus âgé de la compagnie, avec un visage rond et
jovial, un sourire tordu et un regard aussi curieux que malicieux.
    — Sauf si ces galeux sont riches,
concéda sir John. Auquel cas, il faut les capturer afin de me faire riche à mon
tour !
    Sir John ordonna qu’on fabrique cent
vouges pour ses archers. Hook, qui savait travailler le bois, aida à tailler
les longues hampes de frêne, tandis que les forgerons façonnaient les têtes.
D’un côté, un lourd marteau lesté de plomb permettait de fracasser une armure
ou au moins de déséquilibrer l’adversaire. De l’autre se trouvait une hache
qui, dans les mains d’un archer, pouvait fendre en deux un casque comme parchemin,
tandis que la pointe centrale était assez mince pour transpercer une visière.
Le haut de la hampe était gainé d’acier, afin que l’ennemi ne puisse la couper.
    — Magnifique, déclara sir John
en caressant les premières armes livrées comme s’il s’était agi de
jouvencelles.
    À la fin du printemps, on annonça
que Dieu avait accompli Son devoir en persuadant le roi d’envahir la France et
la compagnie de sir John prit la route du Sud, bordée d’aubépines en fleur. La
perspective de la guerre mettait sir John de belle humeur ; il menait la
troupe à cheval, suivi de ses pages, de son écuyer et du porte-étendard
brandissant la bannière au lion couronné. Trois chariots transportaient vivres,
javelots, armures, arcs et faisceaux de flèches. La route traversait des forêts
semées de jacinthes et des champs où séchaient les premiers foins. D’autres
troupes les rejoignirent, tous à cheval et portant des livrées inconnues, pour
gagner le lieu où le roi avait mandé ceux qui avaient contracté les endentures.
La plupart de ces cavaliers, remarqua Hook, étaient des archers, trois fois
plus nombreux que les hommes d’armes.
    Hook était heureux. À présent, les
hommes de sir John étaient ses compagnons. Le centenier Goddington était un
homme juste, dur avec les traînards et reconnaissant à ceux qui rêvaient comme
lui de former la meilleure compagnie d’archers d’Angleterre. Thomas Evelgold,
son second, était un homme d’âge mûr, la trentaine, morose et moins vif que le
centenier, mais il aidait les jeunes archers parmi lesquels Hook se fit des
amis. C’étaient les jumeaux Thomas et Matthew Scarlet, d’un an ses cadets, et
Will du Dale, qui les faisait tous rire en singeant sir John. Tous quatre
partageaient ale, rires et repas et rivalisaient, bien que chacun reconnaisse
que personne ne pouvait dépasser Nicholas Hook. Ils s’étaient entraînés durant
l’hiver, et maintenant la France les attendait, et Dieu était à leurs côtés. Le
père Christopher leur assura dans un sermon qu’il prononça la veille du
départ : « La querelle de notre seigneur et roi avec les Français est
juste et notre Dieu ne le désertera point. Nous partons redresser un tort et
les forces du Ciel nous accompagnent ! » Hook ne comprenait guère
cette querelle, hormis qu’un ancêtre du roi avait fait un mariage qui donnait à
Henry droit au trône de France ; mais que ce fût ou non le cas, Hook s’en
moquait. Il était tout

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