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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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prête, on soulevait le bouclier pour tromper l’ennemi et lui
faire gâcher ses munitions ; puis, quand elle était chargée, le panier qui
en protégeait la bouche était roulé sur le côté, le bouclier relevé, et la
détonation s’entendait jusque dans la vallée inondée de la Lézarde.
    L’artillerie de l’ennemi était plus
modeste et ses boulets, guère plus gros qu’une pomme, ne suffisaient pas à
entamer les boucliers. Leurs balistes, arbalètes géantes qui lançaient
d’énormes flèches, étaient encore moins puissantes.
    Des tranchées défendaient les
assiégeants contre boulets et flèches, mais elles étaient impuissantes contre
la catapulte qui lançait dans le ciel d’énormes pierres qui retombaient presque
à pic. Les Anglais, qui avaient également des trébuchets fabriqués avec le bois
coupé au-dessus du port, criblaient Harfleur d’une pluie de pierres et de
cadavres d’animaux putréfiés. De la colline, Hook pouvait voir jour après jour
les toits fracassés, deux clochers abattus, une brèche dans la muraille dont
les décombres comblaient le fossé et le bastion géant déchiqueté.
    — Nous allons bientôt donner
l’assaut, annonça sir John à ses archers. Notre seigneur et roi est
pressé !
    — Il y a un grand trou dans
leur muraille, sir John, dit Thomas Evelgold, qui avait remplacé Goddington
comme centenier.
    — Et derrière se trouve un
nouveau mur, répondit sir John. Pour l’attaquer, nous devrons franchir leur
barbacane. (C’était le bastion à deux tours qui protégeait la porte de Leure.)
Vous voulez que leurs gueux d’arbalétriers vous criblent par le flanc ?
Cette barbacane doit tomber, nous allons donc faire une taupe ! Il faut
abattre d’autres arbres ! Hook, j’ai besoin de toi ! dit-il en
l’entraînant à l’écart. Il n’y a plus de soldats français dans les collines,
car nous y avons posté nos hommes, et nos sentinelles ne voient venir aucun
renfort. (C’était une énigme. Août touchait à sa fin et les Français n’avaient
toujours pas envoyé de troupes. Les cavaliers anglais patrouillaient
quotidiennement les routes au nord et à l’est, mais la campagne était déserte.
Parfois, un petit groupe de soldats français les défiait, mais aucun nuage de
poussière ne trahissait la venue d’une armée.) Narre-moi ce qui s’est passé sur
la crête le jour où ce pauvre Goddington est mort.
    — J’ai averti nos compagnons,
dit Hook.
    — Non. Tu leur as dit de retourner
aux chariots. N’est-ce pas ?
    — Oui, sir John.
    — Pourquoi ? interrogea
sir John.
    Hook réfléchit. Sur le moment, cela
lui avait semblé évident, mais il ignorait pourquoi.
    — Nos arcs n’étaient d’aucun
usage dans la forêt, dit-il. Mais s’ils retournaient aux chariots, ils
pouvaient tirer. Ils avaient la place.
    — Et c’est ce qui s’est passé,
dit sir John. (Les archers, en se rassemblant auprès des chariots, avaient
repoussé les assaillants de deux volées de flèches.) Tu as donc bien agi, Hook.
Ces gueux venaient accomplir quelque forfait, tuer quelques hommes, et voir
quel progrès nous faisions. Et tu les as repoussés !
    — Je n’y étais point, sir John.
Ce sont les autres archers qui les ont repoussés.
    — Tu étais avec le sire de
Lanferelle, je le sais. Et il t’a laissé la vie sauve. Pourquoi ?
    — Il me veut tuer plus tard,
dit Hook. Ou peut-être est-ce à cause de Mélisande ?
    — C’est un chat et tu es son
souriceau. Un souriceau blessé, ajouta-t-il en regardant la main encore bandée
de Hook. Tu peux toujours tirer ?
    — Mieux que jamais, sir John.
    — Je te fais donc vintenier. Et
ta solde sera doublée.
    — Moi ! s’étonna Hook.
    Sir John ne répondit pas. Il s’était
tourné pour examiner d’un œil critique ses hommes qui s’entraînaient à l’épée
contre des troncs. L’entraînement était la marotte de sir John. Il prétendait
lui-même assener mille coups par jour en guise d’entraînement et exigeait de
même de ses soldats.
    — Un peu plus d’entrain, Ralph,
cria-t-il à l’un d’eux avant de revenir à Hook. As-tu réfléchi lorsque tu as vu
les Français ?
    — Non.
    — Voilà pourquoi je te fais
sergent. Je ne veux point d’hommes qui songent mais qui agissent. Tom Evelgold
étant maintenant ton centenier, tu prendras donc sa compagnie. Je lui donne mes
ordres, il te les donne et tu les donnes à tes archers. S’ils n’exécutent pas,
tu les

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