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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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cognes. Et si cela ne suffit pas, c’est moi qui te cognerai.
    — Oui, sir John.
    — Tu es un brave garçon, Hook.
Et ce n’est pas tout : tu as de la chance. (Il désigna sa main blessée.)
Tiens, dit-il en sortant une chaîne d’argent de sa bourse et en la laissant
tomber dans sa main. Voici l’insigne de ta charge. Et demain, tu construiras
une taupe.
    — Qu’est-ce qu’une taupe, sir
John ?
    — Ce que tu construiras. Une
damnée taupe !
    Cette nuit-là, il tomba de la mer
une pluie portée par un vent d’ouest glacial. Elle commença doucement, tapotant
les tentes des assiégeants, puis le vent qui se leva arracha les bannières, la
pluie redoubla, oblique, et transforma le sol en une boue épaisse et gluante.
La crue, qui avait beaucoup diminué, reprit et fit déborder la fosse à purin.
Les artilleurs, poussant des jurons, dressèrent des auvents au-dessus de leurs
bombardes, tandis que les archers rangeaient soigneusement leurs cordes à
l’abri de l’humidité.
    Hook n’avait nul besoin de porter
d’arc. Sa tâche était de construire une taupe et sir John lui avait promis que
ce serait dur. Ce n’était pas compliqué, mais il fallait de la force et surtout
le faire au vu des assiégés et à portée de leurs bombardes, catapultes et
balistes.
    Une taupe était un bouclier géant
incurvé sur l’arrière, sous lequel des hommes pouvaient s’abriter des
projectiles ennemis. Elle devait être assez solide pour résister aux tirs
répétés de boulets.
    Un Gallois à cheveux blancs, Dafydd
ap Traharn, supervisait les travaux.
    — Je suis de Pontygwaith,
déclara-t-il aux archers, et à Pontygwaith nous en savons plus long sur la
construction que vous autres misérables Anglais tous réunis ! (Il avait en
tête de placer deux chariots remplis de terre et de pierres devant le chantier
afin de protéger les archers qui travailleraient, mais la pluie avait ramolli
le sol et ils s’étaient embourbés.) Il faudra creuser, dit-il avec la
satisfaction de celui qui n’a pas à manier la pelle. Nous en savons plus long
sur le terrassement à Pontygwaith que vous autres sottards d’Anglais
réunis !
    — C’est parce que vous creusiez
les tombes de tous les Gallois que nous avons tués, rétorqua Will.
    — Les tombes pour vous
ensevelir, oui !
    Plus tard, en bavardant avec Hook,
il avoua joyeusement qu’il s’était rebellé contre le souverain anglais quinze
ans plus tôt.
    — Ah, cet Owain Glyn Dwr,
s’exclama-t-il. C’était un homme !
    — Que lui est-il arrivé ?
    — Il est toujours en vie, mon
garçon ! Toujours ! (La révolte de Glyn Dwr, qui durait depuis dix
ans, avait appris la guerre au jeune Henry, alors prince de Galles et désormais
roi d’Angleterre. La révolte avait été étouffée et quelques-uns des chefs
gallois avaient été traînés sur des claies à travers Londres jusqu’au lieu de
leur exécution, mais Owain lui-même n’avait jamais été capturé.) Nous avons
magiciens en Galles, ajouta Dafydd en baissant la voix. Ils savent rendre un
homme invisible !
    — J’aimerais bien voir cela,
soupira Hook.
    — Eh bien, tu ne le verrais
pas, justement ! C’est tout l’intérêt d’être invisible. Qui sait, Owain
pourrait être là en cet instant sans que tu le voies ! Et c’est ce qui lui
est arrivé, figure-toi. Il vit dans le luxe, mon gars, avec femmes et pommes,
mais si un Anglais l’approche à un quart de lieue, il se rend invisible !
    — Et que fait donc un rebelle
gallois en cette armée ?
    — Il faut bien vivre, répondit
Dafydd. Et manger le pain de l’ennemi vaut mieux que contempler une marmite
vide. Nous sommes des douzaines d’hommes de Glyn Dwr en cette armée, mon gars,
et nous nous battrons pour Henry avec autant de cœur que pour Owain. Note bien
qu’il y en a aussi quelques-uns aux côtés des Français qui se battront contre
nous, sourit-il.
    — Des archers ?
    — Dieu soit loué, non. Les
archers n’ont point les moyens de gagner la France. Non, c’est la noblesse qui
a perdu ses terres qui s’est enfuie. As-tu déjà affronté un archer sur le champ
de bataille ?
    — Dieu soit loué, non.
    — Je ne dirais point que c’est
plaisant, fit Dafydd. Mon Dieu, mon garçon, nous autres Gallois ne sommes guère
effrayés, mais quand les archers d’Henry tirèrent à Shrewsbury, ce fut la mort
qui tomba du ciel. Comme averse, mais de fer, et incessante, et les hommes
mouraient tout autour de moi en

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