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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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présent,
Hook ?
    — Vous devez vous reposer, mon
père.
    — Je me reposerai bien assez au
Ciel, s’amusa le père Christopher. (Il était encore pâle, mais il mangeait de
nouveau. Il portait son froc, comme souvent depuis qu’il s’était remis.) J’ai
appris quelque chose durant cette maladie, dit-il d’un air grave.
    — Vraiment ? Et quoi
donc ?
    — Qu’au Ciel, Hook, nul ne
chie.
    — Mais y a-t-il des femmes, mon
père ? demanda Hook en riant.
    — En abondance, jeune Hook,
mais imagine que ce soient toutes de vertueuses femmes ?
    — Vous voulez dire que toutes
les coquines seront dans les caves du diable, mon père ?
    — On peut s’en inquiéter,
sourit le prêtre, mais je ne doute point que Dieu ait bien fait les choses. (Il
sourit, ravi d’être encore en vie et de cheminer sous le soleil de septembre
devant une haie regorgeant de cassis. Le cri rauque d’un râle des genêts
résonna dans les collines. Juste après l’aube, quand les réfugiés avaient été
emmenés d’Harfleur en renâclant, un cerf était apparu sur la route de Rouen,
resplendissant avec ses bois neufs de l’année. Hook avait pris cela pour un bon
présage, mais le père Christopher, levant les yeux vers les branches d’un orme
mort, en vit un autre de moins bon augure.) Les hirondelles se rassemblent de
bonne heure.
    — L’hiver sera rude, alors, dit
Hook.
    — C’est que l’été est fini,
Hook, et avec lui s’envolent nos espoirs. Comme ces hirondelles, nous allons
disparaître.
    — Retourner en
Angleterre ?
    — Et à la déception, s’attrista
le prêtre. Le roi a des dettes qu’il ne peut payer. S’il était revenu avec une
victoire, cela n’aurait pas d’importance.
    — Nous avons gagné, mon
père : nous avons pris Harfleur.
    — Nous avons usé d’une meute de
chiens pour tuer un lièvre. Et là-bas, à l’est, une bien plus vaste meute
s’assemble.
    Et une partie de cette meute apparut
à la mi-journée. Le front de la longue colonne de réfugiés s’était arrêté dans
des prés le long de la rivière et les suivants arrivaient. Leur avancée avait
été retenue par un groupe de cavaliers ennemis qui barraient la route passant
par une ville fortifiée d’où les habitants les regardaient du haut de leurs
remparts. L’ennemi portait une seule bannière, un grand étendard blanc marqué
d’un aigle rouge à deux têtes. Les hommes d’armes français étaient équipés pour
la bataille, leurs armures polies luisaient sous leurs cottes resplendissantes,
mais les rares hommes casqués avaient leur visière relevée, indiquant ainsi
clairement qu’ils n’avaient pas l’intention de se battre. Hook comprit que
cette centaine d’hommes étaient là selon la trêve pour recevoir les réfugiés et
les mener à Rouen sur une flottille amarrée à la rive.
    — Mon Dieu ! s’exclama le
père Christopher en voyant l’aigle et en se signant. C’est le maréchal.
    — Qui est-ce ?
    — Jean de Maingre, seigneur de
Boucicault, maréchal de France, expliqua lentement le prêtre d’un ton exprimant
son admiration pour l’homme à l’aigle.
    — Jamais je n’ai entendu parler
de lui, mon père, dit gaiement Hook.
    — La France est gouvernée par
un dément, dit le prêtre, et les ducs sont jeunes et opiniâtres, mais nos
ennemis ont le maréchal et c’est un homme à redouter.
    Sir William Porter, le frère d’armes
de sir John Cornewaille qui menait la troupe, alla tête nue à la rencontre du
maréchal qui s’avança vers lui. Tous deux conversèrent et Hook, qui les
regardait de loin, crut les entendre rire. Puis, à l’invitation de sir William,
le maréchal de France lança son cheval vers les Anglais. Sans prêter attention
aux réfugiés, il passa lentement le long de la file d’archers et d’hommes
d’armes.
    Le maréchal, un homme de haute
taille, ne portait pas de casque. Il avait des cheveux courts, d’un brun
grisonnant aux tempes, et un visage empreint d’une férocité qui décontenança
Hook. Un visage carré, brutal, couturé de cicatrices et marqué par la bataille
et la vie, inébranlable.
    Un visage dur de guerrier, avec des
yeux noirs et vifs qui scrutèrent hommes et chevaux d’un regard de connaisseur.
Ses lèvres pincées s’éclairèrent d’un sourire quand il vit le père Christopher,
et dans ce sourire Hook vit un homme capable d’inspirer aux siens loyauté et
victoire.
    — Un prêtre sur un destrier !
s’amusa le

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