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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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tlatoani.
    — Oh oui, mais j’aimerais encore mieux entendre les vôtres,
Seigneur. »
    Nezahualpilli se mit alors à réciter quelques-unes de ses compositions,
mais il déclara, avec une modestie de bon aloi : « C’est beaucoup
mieux quand le tambour m’accompagne. » Il termina par une poésie qui
célébrait le coucher du soleil.
     
    Notre père, le Soleil,
    S’enfonce, vêtu de riches plumes,
    Dans une urne de pierres précieuses,
    Orné d’un collier de turquoises
    Parmi les fleurs multicolores
    Qui tombent en pluie, incessamment.
     
    Comme c’est joli, soupira Poupée de Jade. Ça me rend toute
mélancolique.
    — A cause du coucher de soleil ? demanda Nezahualpilli.
    — Non, Seigneur. A cause des dieux. Je sais bien que j’apprendrai
à connaître tous vos dieux, mais en attendant, je n’en ai aucun des miens
autour de moi. Serait-ce un abus de ma part de demander à mon époux vénéré la
permission d’installer dans mes appartements les statues préférées de ma
famille.
    — Ma petite Poupée chérie, lui dit-il avec tendresse, mettez tout
ce qui pourra vous rendre heureuse et vous rappeler votre pays. Je vais vous
envoyer Pixquitl, le sculpteur du palais, pour qu’il vous fasse tous les dieux
que votre petit cœur désire. »
    Ce jour-là, en partant, Nezahualpilli me fit signe de l’accompagner. Je
tâchais de réprimer mes angoisses, car je m’attendais à être questionné au
sujet des occupations de Poupée de Jade quand elle ne fréquentait pas les
bibliothèques. Mais, à mon grand soulagement, il m’interrogea sur mes propres
activités.
    « Cela ne t’ennuie pas trop, Tête Haute, de consacrer tant de
temps à ta jeune sœur ? me demanda-t-il avec bonté.
    — Non, Seigneur. Elle fait toujours attention à ne pas empiéter
sur mes heures de cours. Ce n’est que dans la soirée que nous bavardons et que
nous nous promenons dans le palais ou dans la ville.
    — Quand tu parles avec elle, essaye de corriger son accent
Mexicatl, toi qui as si vite appris à parler comme nous. Encourage-la à avoir
un langage plus élégant, Tête Haute.
    — Seigneur, je ferai tout mon possible.
    — Ton professeur de Connaissance des Mots m’a dit que tu avais
fait des progrès admirables en écriture.
    Pourrais-tu consacrer un peu de ton temps à mettre cette science en
pratique ?
    — Oh, certainement, Seigneur ! m’exclamai-je, fou de joie. Je
trouverai le temps. »
    C’est ainsi que je commençai ma carrière de scribe et ce fut, en grande
partie, grâce à Ahuizotl, le père de Poupée de Jade. Aussitôt après son
couronnement, le Uey tlatoani de Tenochtitlân avait montré ses talents de chef
en déclarant la guerre aux Huaxteca de la côte nord-est. Conduisant
personnellement une armée composée de Mexica, d’Acolhua et de Tecpaneca, il
avait soutenu et gagné la guerre en moins d’un mois. Ses armées rapportèrent un
gros butin et, comme à l’ordinaire, le pays vaincu dut verser un tribut annuel.
Selon la coutume, le produit du pillage et de l’impôt annuel fut divisé entre
les partenaires de la Triple Alliance : Tenochtitlân et Texcoco reçurent
chacune deux cinquièmes et Tlacopan, un cinquième.
    Nezahualpilli me confia le soin d’enregistrer sur un grand livre les
diverses marchandises déjà reçues des Huaxteca et celles qui allaient arriver.
Je devais également inscrire divers produits – turquoises, cacao, manteaux de
coton, jupes, corsages, cotonnades – sur des livres où on tenait le compte des
marchandises conservées dans différents entrepôts de Texcoco. Ce travail
requérait à la fois des connaissances en écriture et en arithmétique et je m’y
consacrai avec ardeur et avec la ferme détermination de le mener à bien.
    Mais, comme je l’ai déjà dit, Poupée de Jade avait, elle aussi, besoin
de moi et elle me fit appeler pour m’ordonner de me remettre en quête de
« beaux hommes » et de faire leurs portraits. Elle en profita pour se
plaindre de la médiocrité du sculpteur du palais.
    « Puisque le Seigneur mon époux me l’a permis, j’ai commandé cette
statue et j’ai donné des indications précises à cet imbécile de sculpteur. Mais
regarde-moi ça, Qualcuie, c’est une horreur. »
    C’était un personnage masculin, grandeur nature, modelé dans l’argile,
peint de couleurs réalistes et cuit au four. Je n’y reconnus aucun dieu Mexica,
mais je lui trouvai un air familier. « Il paraît que les Acolhua

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