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Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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comme un cheval cabré, les flammes jaillissent, d’acier en fusion explose au-dessus des peupliers dans un tournoiement de membres humains. Un quart de seconde, ce geyser reste suspendu en l’air tel un immense champignon, puis tout s’écroule comme lorsqu’on ferme un puissant jet d’eau.
    Les T34 sautent les uns après les autres. Ils forment une longue rangée de cratères d’où sort une fumée étouffante et noire. Presque personne n’a pu en sortir. Leurs équipages meurent de la mort des soldats de chars, dans les flammes.
    – Terminé ! crie Petit-Frère. Feu d’artifice kapout !
    – Tu veux dire qu’on n’a plus de munitions ? demande le Vieux étonné.
    – Pas une perle. – Et Petit-Frère s’assoit sur le plancher d’acier, près de Heide qui sort de son évanouissement. – C’est fini, mon pote ; maintenant, faut un bistrot et un bon verre de schnaps.
    Alte a réclamé des munitions par radio. Deux chars de ravitaillement s’avancent et, sous le couvert de quelques arbres, nous chargeons fébrilement les longues grenades. Et on remonte au combat. Les larges chenilles se fraient un passage au travers des ruines et de la dense végétation. Avec les autres Tigres, nous débouchons enfin sur la plaine. Vision inoubliable ! Deux cents chars Tigres avancent sur un espace relativement court. Impression colossale de force. On a visiblement formé de lourdes compagnies en péchant dans tous les régiments.
    Un Obersturmführer SS crache de mépris devant la tête de mort peinte sur nos tourelles : l’emblème des régiments disciplinaires. Lui, dl est de ! la 2 e division de chars SS « Das Reich », une division qui passe pour l’une des plus arrogantes de toute l’armée allemande.
    Porta a passé la tête par l’écoutille, et le SS manque avoir une syncope en voyant le chapeau jaune.
    – Y a un gala ? s’écrie Porta. – Il avise les casques particuliers des chasseurs-gardes. – Ah ! là là ! Les caniches d’Hermann, on est en société ! – Il tend le bidon de vodka à Petit-Frère. – Prends une lampée, cul-de-jatte, et oublie où on a atterri. Quand ce pique-nique sera terminé, je te trouverai une truie grasse à lard dans laquelle tu pourras disparaître.
    Petit-Frère n’a pas le temps de répondre. Un T60 sort du taillis en trombe. Essai désespéré pour s’échapper, comme une poule en plein milieu de la route dans le trafic du dimanche. Barcelona Blom fait virer la coupole. Un aboiement court, et le T 60 vole en éclats. La souffrance a été de courte durée, petite poule.
    Nous escaladons un talus escarpé, le canon de six mètres pointant vers le ciel comme un doigt terrifiant. Arrivé en haut, le véhicule oscille, se rétablit, et nous voici devant l’horizon. L’ordre est de pousser vers le sud-est, en direction de Sinegorsky, où un groupe de combat de la valeur d’une division doit être encerclé.
    Il s’agit de briser l’étreinte ennemie pour permettre au groupe de s’échapper de la marmite. On peut entendre leurs appels dans la radio, la situation est visiblement désespérée.
    La division de chars fonce. Tout obstacle est écrasé. Derrière nous, tout près, nos grenadiers passent à l’attaque. Le moral remonte. Pas de prisonniers. Tout ce qui se dresse, les bras en l’air, est fauché.
    – C’est curieux, murmure Porta qui crache entre ses pieds, les soldats courageux sont des cochons.
    – Dis donc, rouspète Petit-Frère, je suis très courageux, je n’ai peur de rien, et je ne suis pas un cochon.
    Porta sourit mais se tait. Un feu de mitrailleuse russe gicle soudain sur nos flancs d’acier. Les grenadiers se dissimulent derrière les voitures, et nous arrosons de grenades le taillis. Le feu de mitrailleuse se tait.
    Et voilà enfin dans une forêt de pins la division encerclée. Quel accueil ! Notre arrivée les rend fous de joie. Mais Porta crache de mépris.
    – Cette fois, j’en ai marre. Vous avez vu ce qu’on vient sauver ?
    – Des SS ! gémit Petit-Frère.
    Un SS Unterscharführer haut de deux mètres s’avança à notre rencontre et tendit en riant la main à Porta dont la longue carcasse se penchait au panneau du char.
    – Merci, camarades, pour nous avoir sortis de là.
    Pom détourna la tête et fit comme s’il n’entendait pas.
    – Je dis : merci, camarades, d’être venus. C’était moins une ! reprit le SS en posant sa main sur le bras de Porta.
    Ce dernier cracha par-dessus la

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