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Bonaparte

Bonaparte

Titel: Bonaparte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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an plus tard, Pichegru s’évade du bagne, parvient à Londres, et offre ses services au gouvernement anglais qui l’engage et lui sert une pension.
    La paix de 1801 le jette dans l’inaction. Il se ronge de plus en plus, en veut à son heureux rival, Bonaparte, et finit par l’exécrer. C’est alors que le chouan Cadoudal, parmi tant de conspirateurs qui viennent frapper à la porte de Pichegru, apparaît. Il est à la tête d’une organisation solide et lui offre de devenir l’âme du complot destiné à tuer le Premier consul.
    Le général accepte. Quérelle le révèle : Pichegru est arrivé à Paris, en utilisant l’étonnante « chaîne » de cachettes et de complicités mise au point par Cadoudal pour joindre Londres à la capitale par la falaise de Biville et la vallée de la Seine.
    Sur ces entrefaites, l’affaire rebondit par l’arrestation d’un autre sous-ordre de Georges, nommé Bouvet de Lozier. Réal n’a pu en tirer grand-chose, mais le maître de la Police sorti, le Chouan veut mettre fin à ses jours. Il se pend. Fort heureusement, ses râles sont entendus et on le dépend aux trois quarts mort. Peut-être – version plus probable – la police a-t-elle quelque peu aidé sa pendaison pour lui délier la langue... Toujours est-il que le Chouan accepte de se « mettre à table » et précise que Pichegru a vu fréquemment son ancien ennemi, le général Moreau, avec qui il s’est réconcilié.
    On se trouve donc en présence d’une vaste et dangereuse conspiration.
    — Je vous l’avais dit, Réal, s’exclame le Consul, vous ne teniez pas le quart de toute cette affaire-là !
    La ville est aussitôt mise en état d’alerte. La peine de mort est prévue pour ceux qui donneront asile aux « brigands ». Des Tuileries les ordres partent. D’importantes forces de gendarmerie sont dirigées vers la Normandie, le Vexin et la Manche.
    Bouvet et Quérelle n’ont point menti : Pichegru, accompagné de Cadoudal a, en effet, rencontré Moreau dans une allée déserte près de la rue des Capucins. Bonaparte pense que Moreau désire sa place pour la rendre aux Bourbons. En réalité, Moreau ne tient nullement, lui non plus, à jouer les Monk :
    — Je ne puis, dit-il à Pichegru et à Cadoudal, me mettre à la tête d’aucun mouvement pour les Bourbons. Ils se sont si mal conduits qu’un essai semblable ne réussirait pas.
    Par contre, Moreau se voit parfaitement nommé dictateur, tout en laissant à ses alliés royalistes « la chance » de devenir « ses collaborateurs ».
    Moreau les ayant quittés, Cadoudal explose :
    — Moreau ne veut que se servir de nous pour prendre la place du Premier consul, mais un bleu est un bleu, j’aime encore mieux celui qui y est que ce j...-f...-là !
    Pichegru est tout d’abord furieux :
    — Il paraît que ce bougre-là aussi a de l’ambition et qu’il voudrait régner. Eh bien, je lui souhaite beaucoup de succès, mais, à mon avis, il n’est pas en état de gouverner la France pendant trois mois.
    Cependant Pichegru répugne à faire attelage avec Georges. Le guet-apens que prépare le groupe de tueurs le gêne. À tout prendre, mieux vaut Moreau. Aussi, presque chaque soir, les deux généraux se voient, espérant trouver un terrain d’entente. Soudain – coup de théâtre – la conspiration s’effondre : le 15 février, à neuf heures, le général Moreau est appréhendé sur le chemin de Grosbois et est conduit au Temple !
    — Il n’a fait aucune résistance ? demande Bonaparte à Moncey.
    — Aucune.
    — Il n’a pas demandé à m’écrire ?
    — Non.
    — Il n’a pas demandé à me voir ?
    — Non.
    — Moreau me connaît mal ; il veut être jugé ; il le sera.
    « On ne manquera pas de dire que je suis jaloux de Moreau, déclare le Consul à Joséphine, que c’est une vengeance et mille pauvretés de ce genre. Moi, jaloux de Moreau ! Eh, bon Dieu ! il me doit la plus grande partie de sa gloire ; c’est moi qui lui laissai une belle armée et ne gardai en Italie que des recrues ; je ne demandais qu’à vivre en bonne intelligence avec lui. Certes, je ne le craignais point ; d’abord je ne crains personne, et Moreau moins qu’un autre. Je l’ai vingt fois empêché de se compromettre ; je l’avais averti qu’on nous brouillerait ; il le sentait comme moi. Mais il est faible et orgueilleux ; les femmes le dirigent, les partis l’ont pressé...
    Le 16 février, sur les murs de Paris, s’étale ce texte signé par Murat : «

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