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Bonaparte

Bonaparte

Titel: Bonaparte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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nouvelle parvient le 18 avril en Corse et l’île – il fallait s’y attendre – va se soulever pour la défense du Babbo.
    Ce n’est certes pas ainsi que l’on aurait dû agir... et Napoleone, voulant malgré tout défendre celui qui a été son dieu – et dont il connaît cependant les sentiments aujourd’hui antifrançais – écrit à la Convention : « Le décret contre Paoli a profondément affligé les citoyens de la ville d’Ajaccio, parce que, en ordonnant à un vieillard septuagénaire, accablé d’infirmités, de se traîner à la barre de la Convention, on le confond un instant avec le scélérat conspirateur ou le coupable ambitieux. Pourquoi Paoli aurait-il été conspirateur ? Est-ce pour se venger des Bourbons qui l’avaient obligé à l’exil ? Était-ce pour rétablir l’aristocratie mobilière et sacerdotale ? Mais n’avait-il pas lutté toute sa vie contre l’une et l’autre ? Était-ce pour donner la Corse à l’Angleterre ? Mais ne l’avait-il pas refusée même à la France, malgré les offres de Choiseul, qui ne lui eût mesuré ni trésor, ni faveurs ? ».
    Paoli n’aura aucune reconnaissance pour son défenseur. « Les fils de Charles sont alliés aux brigands des clubs », affirmera-t-il, et il refusera de lire une lettre amicale que lui adressait Lucien, en s’exclamant : « Je me soucie peu de son amitié ».
    La vendetta entre Napoleone et Paoli est ouverte.
    Cependant, afin que sa démarche auprès de la Convention ne puisse pas le faire considérer comme un partisan de la politique suivie par Paoli, Buonaparte lance à tous les Corses cet appel d’union avec la France : « Citoyens, nous sommes menacés d’une guerre civile et extérieure. Notre ville est malheureusement divisée et l’union peut seule nous sauver... Tous les citoyens veulent mourir républicains français. Il sera beau de le manifester par un serment solennel dans une réunion de tous les citoyens...’
    Mais la proposition ne rencontre pas le succès escompté. Tout n’est plus que confusion dans l’île de Beauté. Paolistes, partisans de l’Indépendance ou francophiles continuent à s’affronter. Les premiers ont, pour l’instant, l’avantage. Napoleone a choisi cette fois la cause française. Avec l’aide des troupes républicaines casernées dans la capitale corse, il essaye, mais en vain, de reprendre la citadelle d’Ajaccio maintenant occupée par les Paolistes.
    Pour ces derniers, le capitaine Buonaparte est devenu l’homme à abattre.
    Le 29 avril, il manque d’être assassiné alors qu’il se rend presque en « touriste » aux îles Sanguinaires. Il veut se réfugier à Corte, mais, le 3 mai 1793, Napoleone doit quitter précipitamment la ville : les Paolistes se sont jetés sur lui en hurlant :
    — A-morte le traditore de la patria !
    Le « traditore », après s’être caché dans une grotte, atteint trois jours plus tard Ajaccio, où il parviendra à se dissimuler derrière une alcôve, chez son ami Lévie. Il échappera ainsi à une perquisition effectuée par des gendarmes, devenus partisans, eux aussi, de Paoli et, par conséquent, antifrançais.
    Le 8 mai, une gondole – celle d’Illario Felici – le mènera à Bastia où il va retrouver, le lendemain, lés commissaires de la Convention, Salicetti et Lacombe-Saint Michel, envoyés tous deux en Corse afin de percer le jeu de Paoli. Buonaparte les met au courant de la situation et la marche des troupes françaises sur Ajaccio est décidée.
    Le 23 mai, quatre cents hommes et quelques trop rares pièces d’artillerie s’entassent sur le brick : le Hasard et sur la corvette la Belette. À l’heure même où les bâtiments quittent Bastia, la Casa de la rue Malerba est mise à sac par des paysans paolistes descendus des montagnes. La maison est pillée et en partie brûlée, les vignes et les troupeaux que la famille possède dans les environs de la ville sont détruits. À l’unanimité on vote une motion mettant au ban de la nation « ces Buonaparte nés dans la fange du despotisme et élevés sous les yeux et aux frais d’un pacha luxurieux... » C’est, on l’a deviné, M. de Marbeuf qui se trouve ainsi stigmatisé !
    Le 31 mai 1793, la corvette et le brick transportant « l’expédition » ayant à sa tête les commissaires et Joseph Buonaparte, pénètrent dans le golfe d’Ajaccio, sous le feu de la citadelle. Napoleone Buonaparte, embarqué sur un chebek, s’est porté au-devant de la flottille.

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