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Bonaparte

Bonaparte

Titel: Bonaparte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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pilla les magasins, ravagea et confisqua les biens des familles les plus aisées parce qu’elles étaient attachées à l’unité de la République et il se fit nommer généralissime... et cependant, il avait l’impudence de se dire l’ami de la France et bon Républicain... Vos bataillons sont pleins de pareilles gens et votre cause ne serait pas la leur, si elle était celle de la République. »
    La brochure sera publiée, mais plus tard, le Premier Consul fera détruire tous les exemplaires que la police parviendra à découvrir...

    Marseille est repris et la ville est « noyée dans le sang ». Grâce à Georges Roux, nous savons aujourd’hui que Napoleone fit partie des troupes chargées de la terrible répression puisque l’on a retrouvé son billet de logement « chez le citoyen Chauvet, rue Rameau, maison N° 1, derrière la comédie ». Il demeure là du 23 août jusqu’à son départ pour Nice. Le 15 septembre, il reçoit, en effet, l’ordre de rejoindre l’armée d’Italie, afin d’y organiser le transport des poudres. En passant au Beausset – à dix-sept kilomètres de Toulon – il apprend la présence de Salicetti avec qui il a fait la « campagne » d’Ajaccio au mois de mai précédent. Le représentant se trouve en mission en compagnie de son collègue à la Convention, Gasparin. La République essaye de reprendre Toulon qui, le 28 août, « menacée d’exécution » par la Convention, a préféré ouvrir ses portes aux Anglais et aux Espagnols.
    Bonaparte arrive là fort à propos :
    L’artillerie du siège n’a plus de chef : son commandant – le chef de bataillon Dommartin – a été grièvement blessé lors de la prise d’Ollioules. Salicetti apprécie fort les Buonaparte : il les a vus à l’oeuvre. Par ailleurs, le jeune officier plein de prévenances, lui « fait la cour ». Aussi le représentant estime-t-il que « le hasard l’a servi à merveille ». Il offre au « capitaine instruit Buonaparte » le commandement de l’artillerie du siège de Toulon. C’est ainsi que sonnera l’heure de la chance pour le futur empereur.
    Le 17 septembre, le nouveau commandant se rend aussitôt au quartier général, à Ollioules, où il fait la connaissance de ce braillard de Carteaux, ex-peintre en bâtiments, ancien gendarme devenu dragon, et qui un soir d’émeute, a ramassé ses étoiles de général dans la rue. Il plastronne « doré depuis les pieds jusqu’à la tête ». Le capitaine instruit Buonaparte l’aborde et lui annonce qu’il vient d’être désigné pour diriger, sous ses ordres, les opérations de l’artillerie :
    — C’est bien inutile, lance le général sans-culotte, tout en frisant sa moustache ; nous n’avons plus besoin de rien pour nous emparer de Toulon. Cependant, soyez le bienvenu. Vous partagerez la gloire de brûler la ville demain, sans en avoir pris la fatigue.
    En attendant, il l’invite à « partager » son dîner.
    Autour de la table, trente personnes prennent place, mais, seul, le général est « servi en prince ». Le reste des convives meurt de faim ; ce qui, dans ces temps d’égalité – Napoléon le rapportera plus tard – choque étrangement le nouveau venu, et il commence à regretter d’avoir défendu ce grotesque l’autre jour à Beaucaire.
    Le lendemain matin, Carteaux monte avec Buonaparte en cabriolet « pour aller admirer, déclare-t-il, les dispositions offensives ». Sur les hauteurs qui dominent d’assez loin la rade, on s’arrête. L’escadre anglaise occupe la grande et la petite rade, et, ainsi que le précisera Marmont, « complète par son feu ce magnifique et vaste ensemble de défense ». C’est contre une pareille place, bien défendue par une armée, que Carteaux a décidé d’essayer « son incapacité et sa complète, mais confiante ignorance ». Il y a là quelques pièces de canon vaguement protégées par un « remuement de terre ». Le général, appuyé un bras sur la crinière de son cheval, une bête magnifique provenant des écuries du prince de Condé, l’autre bras sur son sabre – « attitude à dessiner » se rappellera Bonaparte plus tard – interroge son aide de camp.
    — Dupas, demande-t-il fièrement, sont-ce là nos batteries ?
    — Oui, général !
    — Et notre parc ?
    — Là, à quatre pas.
    — Et nos boulets rouges ?
    — Dans les bastides voisines où deux compagnies chauffent depuis ce matin.
    — Mais comment transporterons-nous ces boulets tout rouges ?
    Le

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