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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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donc tout ce que vous ne pouvez pas entièrement consommer, comme une flamme déteste l’eau. Vous ne comprendrez jamais des hommes comme Haraldr et moi. Nous sommes des hommes du Nord. À l’âge de douze ans, nous partions sur la mer de l’Ouest dans des bateaux non pontés, vers des pays dont personne à Rome n’a jamais entendu parler, où les glaces flottent en de grandes îles, où l’absence de tout sauf de sa propre volonté rend l’homme fort.
    Maria pencha légèrement la tête, pleine de défi.
    — Quand j’avais douze ans, j’ai pris mon premier amant.
    — Cet homme vous a violée, et plus tard vous l’avez tué, je suis au courant.
    — Je l’aimais. Et ça m’a plu. Il a fait de moi une pute.
    — Vous prétendez donc que vous êtes une pute avec tous les hommes ? Comme avec moi ?
    — Je fais l’amour, mais je n’aime pas. J’avais espéré qu’il en serait ainsi avec vous.
    — Mais avec Haraldr, est-ce différent ?
    — Quand il est en moi, je sens son destin autour de mon cou, et mon destin autour du sien. Nous nous étranglons mutuellement avec le destin, comme deux lierres qui s’arrachent mutuellement la vie. Vous avez dit que je le ferais tuer. Oui, je l’ai toujours su, j’ai prié pour cela, et j’ai même essayé de le faire ! Mais il m’a rendu la vie pour que je puisse recommencer. Qui est-il ? cria-t-elle d’une voix désespérée.
    — Il ne vous a pas dit qui il est vraiment ? ricana Mar. Dans ce cas votre amour n’est peut-être pas payé de retour. Si vous le saviez, vous comprendriez le destin autour de votre cou.
    — Dites-le-moi ! lança-t-elle en se jetant sur Mar et en martelant son énorme poitrine de ses petits poings blancs.
    Il lui montra ses dents brillantes, et elle lui griffa le visage. Il sentit le sang couler sur sa joue. Elle saisit un objet sur le coffre incrusté d’ivoire en face de son lit.
    — Dites-le-moi ou je vous tue.
    Mar regarda le poignard et éclata de rire. Elle voulut le frapper, mais il lui saisit le poignet. Elle continua d’essayer de l’atteindre avec le poignard et il lui tordit le bras de façon que la lame touche sa gorge.
    — Vous voulez me tuer, petite garce. Regardez, vous n’en êtes qu’à une largeur de pouce. Tuez-moi.
    Elle fit la grimace et lâcha le poignard. Mar regarda ses yeux hypnotiques. De la rage, de la menace, une invitation. Il comprit alors la raison de sa venue. Pourquoi se l’était-il dissimulée ? Il avança les lèvres vers la bouche de Maria, et elle ne recula pas comme il avait cru (espéré ?) qu’elle le ferait. Il la saisit par les cheveux, l’attira vers lui et l’embrassa. Elle répondit à l’étreinte, les lèvres furieuses mais douces : le baiser qui lui avait fait perdre le sommeil pendant cent nuits. Puis elle le repoussa.
    — Dites-le-moi !
    Mar arracha sa cape, révélant une tunique de soie. Ses seins étaient dressés sous le voile. Elle le dévisagea, releva ses cheveux le long de ses joues, et pendant un moment elle parut aussi sauvage qu’une panthère aux yeux bleus. Puis ses mains glissèrent vers le col drapé de sa tunique et elle tira, arrachant le voile de ses épaules. La soie glissa à ses chevilles comme tomberait un nuage de duvet.
    — Libère-moi, dit-elle.
    Mar la regarda longuement. Son désir battait dans sa poitrine. Si Haraldr Sigurdarson avait envie de se battre pour elle, il le tuerait. Il était cent fois homme à tous égards, sauf qu’il n’avait jamais été capable de prendre une femme. Et maintenant, il allait le faire. Il regarda de nouveau le corps de Maria : la réalité dépassait même ses souvenirs. Il n’y avait maintenant plus rien en elle qu’il ne désirât pas.
    Elle l’aida à se dévêtir. En silence, sans le quitter des yeux, le visage indéchiffrable. Elle le conduisit vers le lit.
    — Mon blond, dit-elle en s’allongeant sur lui, haletante. Détruis-moi. Libère-moi. Laisse-le vivre.
    Elle lui fit l’amour jusqu’à ce qu’il en grimace de douleur, puis elle lui attira la tête contre ses seins.
    — Mords-moi. Plus fort. Plus fort ! Fais-moi saigner !
    Elle cambra les reins et gronda comme une chatte. Enivré au-delà de tout ce qu’il avait jamais connu, Mar prit la peau douce de son sein entre ses dents et serra les mâchoires. Il goûta le sang puis ses reins explosèrent.
    Mar tomba très vite du précipice de la passion, dégoûté de lui-même – non pas pour avoir pris la femme

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