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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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d’émeraude et d’azur qu’il ne reverrait jamais.
    — Haraldr, même quand tu étais enfant, je me suis aperçu que tu avais un esprit qu’aucun homme, et peut-être aucun dieu, ne soumettrait jamais. Je veux croire qu’Odin te guidera vers ta bête et t’aidera à l’affronter, mais ta propre volonté est également capable de te diriger à travers le monde de l’esprit. Odin ou ta volonté, qu’importe ? Je sais seulement que tu es prêt à vaincre le dragon.
    Maria, la maîtresse des robes, chassa l’eunuque d’un geste ; sa main de lait semblait un fantôme au milieu de la vapeur épaisse. En dépit de la résonance utilitaire de son titre, elle était la deuxième dame de la cour : seules l’impératrice Zoé et l’augusta Théodora (qui ne résidait plus dans le Palais) avaient un rang plus prestigieux qu’elle. Elle regarda un filet de transpiration qui descendait entre ses seins vers son nombril. Puis elle posa le doigt dans son nombril et traça une ligne liquide vers le triangle noir brillant de son aine. Elle leva les jambes et passa les bras entre elles, en une posture simiesque étrange pour une si jolie femme.
    — Le frère de ton mari a renvoyé Irène, dit-elle d’une voix languide, qui résonna sur les murs de marbre des bains.
    L’impératrice Zoé, somnolente, essuya ses seins couverts de perles humides.
    — Nous sommes déjà entourées par ses espions. Et nos compagnes sont sans doute plus heureuses ailleurs. Mais Irène me manquera. Rappelle-moi de demander à Siméon de lui envoyer quelque chose.
    Maria se tourna vers l’impératrice assise à côté d’elle, sur le banc de marbre ; leurs épaules s’effleurèrent. Elle décida de ne pas poser la question qu’elle avait sur les lèvres ; Zoé aborderait le problème quand elle le désirerait. Mais cela faisait deux semaines à présent que l’empereur n’avait pas passé la nuit dans la chambre de son épouse.
    — Ata est venu me voir hier, dit Maria. Il m’a prévenue que je négligeais la composante amoureuse de ma nature.
    Les yeux de Zoé s’ouvrirent, ils avaient un reflet d’améthyste.
    — Ata ? Oh oui, le devin venu de l’Orient avec cet émir assez charmant mais affreusement rustre… Salah. Nous n’avons guère vu l’émir Salah depuis que le frère de mon époux a desserré les cordons de notre trésor. J’ai l’impression qu’il a filé avec sa pension et a acheté des terres du côté de Nicée. Cet Ata doit encore trouver son profit à notre cour. Mais l’émir n’était-il pas un de tes… passe-temps ?
    — Jamais je ne permettrai à un de ces animaux à la peau sombre de ramper de nouveau dans ma couche. Il voulait m’empaler comme une de ses chèvres, j’ai insisté pour qu’il en soit autrement, mais il en avait terminé avant que j’aie pu pousser trois soupirs, puis il m’a fait remarquer que ses femmes étaient plus soumises. Je lui ai répondu que si sa race était comme lui, la coutume aurait dû donner vingt émirs à chaque femme et non l’inverse. Je n’ai pas compris ce qu’il m’a répondu. Je l’ai fait évacuer de ma chambre dès qu’il a eu vomi sa virilité douteuse. Quand je l’ai revu, je lui ai craché à la figure, puis je lui ai dit que nous étions quittes : je venais de lui donner autant de plaisir qu’il m’en avait donné.
    — Petite folle ! Je m’inquiète de te voir si… véhémente.
    — Mon prochain amant sera un homme d’Occident. Peau et cheveux d’or. Il y a plusieurs Athéniens dans les Scholae qui ressemblent tellement aux statues d’autrefois qu’on se demande s’ils ne sont pas taillés dans le marbre.
    Les Scholae formaient la cavalerie d’élite de la cour impériale. Les yeux de Zoé perdirent leur mélancolie pendant un instant et ses lèvres rouges prirent un pli salace.
    — Je suppose que tu es partie en… reconnaissance ? On m’a dit que tu as assisté au pentathlon la semaine dernière. Cet intérêt pour l’athlétisme m’a intriguée… Puis j’ai appris que le concours était réservé aux officiers des Scholae. Tous ces beaux corps à la peau huilée ! Et tous logés dans le Palais.
    — J’en ai trouvé deux parfaits. Je les appelle Hermès et Apollon. Ils sont beaux, aussi vains que Narcisse, et d’une arrogance intolérable. Ils sont aussi inséparables, et je me demande si ce n’est pas une de ces amitiés à la manière des anciens Grecs à qui ils ressemblent tant. Bien entendu,

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