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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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s’ils en avaient eu un, il ne l’aurait pas avoué).
    — Le temps presse, répondit-elle. Mon mari peut mourir d’un moment à l’autre…
    — Que Votre Majesté me pardonne, mais quand cela se produira, nous devrons accorder au césar le temps de rassembler ses forces. S’il pouvait se joindre à nous contre Joannès, nos chances de réussite seraient largement supérieures.
    Haraldr n’ajouta pas que Mar et lui n’étaient pas d’accord sur ce point. Zoé secoua la tête avec véhémence.
    — Mon neveu est un charmant garçon, mais c’est un faible. Joannès l’a entièrement subjugué. Quand Alexios se préparera à le couronner du diadème impérial, je ne serais pas surprise de voir Joannès arracher la couronne des mains du patriarche pour la poser sur sa tête grotesque. C’est incontestablement lui qui occupera le trône. Mon mari arrivait à le contenir. Sous le nouveau Michel, Joannès déchaînera sur mon peuple une terreur comme vous ne sauriez en imaginer.
    — Suggérez-vous que je supprime physiquement Joannès ? Rappelez-vous que vous m’avez déjà demandé de trancher la tête de cet oiseau. Et vous avez déjà entendu ma réponse.
    — À ce moment-là, vous étiez bien innocent. Vous l’êtes encore. Mais la prochaine révélation risque de vous coûter la vie.
    Haraldr regarda son visage intense. Elle était belle, même dans ce rôle. Mais il y avait une certaine vérité dans ce qu’elle venait de dire. L’état de santé de l’empereur avait pris Haraldr complètement au dépourvu. Il ne pouvait pas se permettre d’autres révélations de ce genre. Il pouvait compter de moins en moins sur Mar, car les objectifs de l’hétaïrarque s’étendaient bien au-delà de la mort de Joannès, et Haraldr n’avait aucune idée du rôle que ses hommes et lui-même jouaient dans les plans de Mar. Or voici que le césar ne parvenait même pas à mériter l’approbation de sa maîtresse. Que pouvait offrir cette nouvelle alliée ?
    — Vous ne m’avez pas convoqué ici pour me sauver la vie, Majesté. Quel prix m’offrez-vous pour que je sauve la vôtre ?
    — Vraiment ! lança Zoé en souriant. Je vais me montrer sincère. Il faut que je trouve un champion. En dépit de notre… éloignement, mon mari n’aurait jamais laissé son frère me faire du mal. Si mon mari meurt et que le fouet de Joannès brise mon peuple, je me trouverai en grand danger. Je n’ai pas peur de mourir, manglavite, dit-elle en serrant les dents avec une noblesse vraiment hellénique. J’ai seulement peur de laisser vivre Joannès.
    — Oui. J’ai vu le Stoudion brûler.
    Haraldr sentit une fois de plus que le destin lui forçait la main. Et cette fois l’enjeu serait énorme.
    — Quand j’aurai tranché la tête de l’aigle à robe noire, comment pourrez-vous vous assurer que la Taghmata impériale n’obéira pas à ses maîtres les dynatoï et ne massacrera pas mes hommes en représailles ? Joannès ne leur manquera pas, mais ils seront ravis d’avoir un bon prétexte pour éliminer tous les Varègues de Rome.
    — Je me présenterai à mon peuple et je lui demanderai de se soulever contre la Taghmata. Cela modifiera l’équation en votre faveur, n’est-ce pas ?
    Haraldr passa en revue les milliers de possibilités dont Mar et lui discutaient depuis des mois. Oui. Elle avait raison ; si un soulèvement du peuple détournait la Taghmata, il serait possible de la vaincre. Mais ne fallait-il pas qu’il traite avec Zoé de souverain à souverain ? Il n’était plus un simple serviteur de Rome.
    — Oui, je crois que vous pouvez assurer que mes hommes seront épargnés. Mais quel avantage en retirerai-je ?
    — Rome.
    Monstrueux artifice ! Rome était saisie de folie. Les bons périssaient et les autres vivaient dans les vastes structures de leurs mensonges.
    — Vraiment, ma Mère ? lança Haraldr sans tenter de dissimuler l’ironie dans sa voix. Vous m’adopteriez comme vous avez fait pour le césar, vous me donneriez le nom d’un empereur de l’Ancienne Rome, je présume. Ou peut-être un titre plus grandiose. Roi de Macédoine, en l’honneur d’Alexandre ?
    Zoé s’écarta de lui et posa les yeux sur l’entrelacs de brillantes lumières et d’eaux noires.
    — Je vous couronnerai moi-même. Je vous conférerai le seul pouvoir réel qui reste à Rome. L’onction dans Sainte-Sophie est un rituel vide sans le couronnement qui peut avoir lieu seulement entre mes

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