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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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moins certain. Zoé elle-même avait avoué à Haraldr qu’elle jugeait le césar trop faible pour tenir tête à Joannès.
    — Je crois que Rome et le Stoudion ont tous deux intérêt à donner à ce césar l’occasion de s’opposer à son oncle, et de servir son impératrice née dans la pourpre et son peuple. J’ai suivi l’ascension du césar de plus près que la plupart, et je le crois beaucoup plus capable qu’on ne le dit.
    Une fois encore, Haraldr fut frappé par le parallèle entre lui-même et Michel Kalaphatès : on les avait accusés tous deux de manquer d’ambition, et le destin leur avait accordé à l’un et à l’autre l’occasion de prouver le contraire.
    — Capable, peut-être. Mais capable de bien ou de mal, mon garçon ?
    C’était la question que Haraldr s’était posée lui aussi sous le dôme de Sainte-Sophie, quand leurs regards s’étaient croisés.
    — S’il est capable de bien, je le servirai jusqu’à ce qu’il puisse servir le peuple du Stoudion. Ensuite, je rentrerai auprès de mon propre peuple. S’il n’est capable que de mal, je le tiendrai pour un autre compte à régler avant mon départ de Rome.
    L’Étoile bleue hocha la tête d’un signe d’approbation.
    — Si Joannès couronne le césar, nous attendrons pour voir s’il est prêt à faire justice au Stoudion. Mais prenez garde à vous, mon garçon. Leur patience va tourner court.
    L’Étoile bleue passa la tête à l’angle de la rue. Quand elle se retourna vers Haraldr, ses yeux brillaient du pouvoir de l’autre Rome, la Rome qui ne se pavanait pas en habits de soie dans des palais de marbre.
    — Ces gens-là ont des comptes à régler eux aussi, mon garçon.
    * *
*
    — C’est intolérable ! cria Michel Kalaphatès, césar de Rome. Je suis amené à comprendre que les obsèques ont déjà eu lieu et ni mon oncle ni moi-même n’avons eu le loisir de voir la dépouille mortelle de notre parent et souverain ! Je me demande si vous comprenez bien la situation dans laquelle vous vous trouvez, chambellan. Vous êtes en train de vous attirer la colère d’une tête qui portera bientôt le diadème impérial.
    Le chambellan s’inclina onctueusement.
    — Je suis venu vous prévenir que l’orphanotrophe Joannès se joindra bientôt à vous. Il arrive.
    Il croisa les bras sur sa poitrine et se retira.
    — L’orphanotrophe daigne enfin se joindre à nous, maintenant qu’il a conclu les affaires d’État ! lança Michel le visage écarlate, les yeux comme des éclats de verre. Qui est l’héritier ici, mon oncle ? Qui recevra bientôt la couronne de souverain de l’humanité ?
    Constantin saisit Michel par les épaules avec une énergie surprenante.
    — Mon neveu ! Mon neveu ! Maîtrisez-vous !
    La mise en garde de son oncle fit sursauter Michel et ses yeux redevinrent normaux, comme s’il émergeait d’une des transes d’Abélas.
    — Je suis désolé, mon oncle. J’ai failli me laisser emporter.
    — Écoutez-moi, dit Constantin, et sa voix prit une fermeté et une autorité dont il n’avait jamais fait preuve auparavant, comme si le diadème impérial était passé de la tête de l’empereur sur la sienne. Nous n’avons pas beaucoup de temps. Souvenez-vous bien de ceci quand Joannès arrivera. C’est lui l’empereur, à présent. Si vous laissez un instant cette pensée quitter votre tête, vous verrez votre tête quitter votre corps.
    — Mais notre secret, mon oncle ? N’est-ce pas le moment de…
    — En ce moment, notre secret n’est qu’un lingot attendant le marteau de l’orfèvre. Nous avons de nombreuses et laborieuses étapes à franchir avant que ce bout de métal prenne sa forme et fasse son effet. Nous n’en sommes aujourd’hui qu’à la première étape de cette transformation.
    Michel regarda son oncle, aussi déconcerté qu’un jeune enfant ne comprenant rien à ce que son maître vient de lui dire, mais sachant bien qu’il recevra le fouet sur son dos s’il ne retient pas ses paroles mot pour mot.
    — Oui, mon oncle, je vous fais confiance. Vous savez que je suivrai vos pas aussi docilement que si le Christ lui-même marchait devant moi, répondit-il en embrassant Constantin. Merci de me sauver, mon oncle. Je trouverai quelque moyen de vous récompenser.
    Le chambellan arriva un instant plus tard. Il annonça l’orphanotrophe et Joannès entra dans la pièce. Ses traits déformés étaient insondables. Michel regarda, stupéfait,

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