Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
Vom Netzwerk:
l’embrassa sur le front et ils prolongèrent leur étreinte dans la brise.
    — J’entends vos préoccupations battre la chamade dans votre poitrine, roi Haraldr. Êtes-vous en train de songer à la vie de soucis que je vais vous faire mener ?
    — Ce qui me soucie, c’est de commencer cette vie. Je crains… dit-il en plissant les yeux vers le soleil. Je crains qu’elle ne dure pas assez longtemps.
    Maria s’écarta, lui prit de nouveau la main et l’entraîna vers les marches du porche ensoleillé, qui leur offrit un panorama de la ville scintillante vers le sud-ouest et des vignes au milieu des bosquets de cyprès vers l’est.
    — Dites-moi ce qui vous inquiète, murmura-t-elle. Ne passez rien sous silence.
    Haraldr regarda un dromon glisser sur le Bosphore ; les rangées d’avirons tombaient sans hâte, la coque rouge et noir brillait au-dessous des redoutables gueules à cracher le feu grégeois. Il soupira.
    — Zoé n’est plus la même. Il lui est arrivé tant de choses.
    — Je sais que tout est différent pour elle. Et je n’ai pas été capable de… Je ne sais pas. Je vous ai pardonné d’avoir couché avec elle, ce qui est le moins que je puisse vous offrir, puisque vous m’avez pardonné… Mar. Mais je ne peux pas… Je savais qu’elle vous tenait pour un adversaire, et je croyais comprendre. Mais qu’elle vous ait pris dans son lit alors qu’elle savait que je vous aimais encore… Alors qu’elle savait que vous m’aimiez vous aussi… Je ne parviens pas à le lui pardonner. Je sais que j’ai tort, et je crois que je comprendrai un jour. Mais en ce moment, c’est difficile pour moi.
    Maria chercha la main de Haraldr et ils entrelacèrent leurs doigts.
    — C’est sans conséquence, murmura-t-elle. Vous obtiendrez qu’elle vous libère, et si vous n’y parvenez pas, je le ferai. Je l’ai convaincue de tendre la main à sa sœur, et elles sont restées intimes, surtout maintenant que l’insatiable Monomaque a trouvé une nouvelle amusette. Je pourrai certainement la convaincre de me libérer.
    Elle embrassa Haraldr sur la tempe.
    — Je suis donc certaine que nous commencerons bientôt notre vie. Qu’est-ce qui vous fait penser que notre temps ensemble sera bref ? demanda-t-elle d’un ton naturel, presque gai.
    Haraldr pencha la tête et regarda ses bottes.
    — J’ai déjà fait le voyage. Je peux vous garantir que notre retour ne sera pas aussi dangereux que notre venue ; la horde des Petchenègues ne nous attendra pas et nos bateaux seront légers et en assez petit nombre pour que nous évitions facilement les cataractes. Mais cela demeure un voyage extrêmement dangereux.
    — Ce qui m’inquiète, répondit Maria en lui lançant un coup de poing dans les côtes, c’est la rencontre avec votre princesse Elisevett, quand nous arriverons à Kiev sains et saufs. Elle essaiera peut-être de m’empoisonner et vous vous enticherez peut-être de nouveau d’elle.
    — C’était un amour d’adolescent.
    — Peut-être, mais le tour qu’elle vous a joué n’était pas un tour de fillette. Vous ne croyez tout de même plus qu’elle était vraiment vierge ? Quand j’avais seize ans, je pouvais très bien moi-même me faire passer pour vierge.
    — Je ne crois pas qu’elle jouait.
    — Je vois bien que vous êtes encore épris d’elle. Et c’est cela qui m’inquiète. Quoi d’autre ?
    Le sourire disparut du visage de Haraldr. Le soleil semblait étrangement froid, comme si son feu blanc s’était changé en glace.
    — Mes ennemis en Norvège sont très puissants. Il faudra que je triomphe d’eux avant que notre vie puisse commencer.
    — Regardez tout ce dont vous avez triomphé à Rome, répondit Maria d’un ton incrédule. Vous êtes devenu une légende ici. Ici, que dis-je ? Dans le monde entier. Vos ennemis s’enfuiront dès qu’ils entendront votre nom. Et ne me dites pas qu’ils sont invincibles simplement parce que ce sont des hommes du Nord. Mar et ses hommes étaient des hommes du Nord, et les plus redoutés du monde.
    — Cela s’est passé ici, répondit Haraldr. La Norvège est l’endroit où j’ai perdu… où j’ai perdu ma force. J’ai peur de la reperdre. Même Olaf n’a pas pu vaincre ces hommes.
    Maria hocha lentement la tête.
    — Olaf… murmura-t-elle. Haraldr, avez-vous jamais songé que vous étiez peut-être un plus grand homme qu’Olaf ? Que peut-être Olaf, si brave et héroïque qu’il fût, n’avait

Weitere Kostenlose Bücher