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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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l’Asie et fit scintiller les eaux. Un rayon lumineux glissa par-dessus le bastingage jusqu’au visage couvert de plaies de Maria. Ses yeux s’ouvrirent, Haraldr lui serra la main plus fort et se pencha vers elle. La couleur de ses iris était pareille à un or bleu infiniment rare d’une impossible beauté puis les paupières simplement se refermèrent, et Haraldr sentit l’âme de Maria quitter son corps pour entrer en lui.

Épilogue

Northumbrie,
25 septembre 1066.
    Les trompettes retentirent et les canards s’envolèrent de la surface calme de l’Ouse. Comme si elles obéissaient à ce signal, les brumes bleu pâle commencèrent à se lever. Les hommes du Nord sautèrent par-dessus les coques de leurs vaisseaux-dragons et se rassemblèrent sur les prairies marécageuses proches de la rivière. Ils étaient assez nombreux pour peupler une ville entière. L’air avait le parfum sec d’une fin d’été qui refuse de se changer en automne. La journée serait chaude.
    Le roi de Norvège attendait sur la rive et ses yeux bleus, aussi vifs que du diamant, parcoururent les longues rangées de minces drakkars du Nord à la proue recourbée. La force d’invasion la plus puissante que le monde ait jamais vue attendait ses ordres. Son armée se rassembla en un vaste cordon, avec les hommes de sa cour autour de lui, impatients d’illustrer leur honneur. Leurs bannières, inertes dans l’air calme, se dressaient fièrement. Les guerriers s’étalaient en un vaste éventail qui recouvrait les pentes parsemées d’arbres vers le nord. Le roi attendit que les murmures joyeux s’apaisent en un silence respectueux.
    — Camarades, cria le roi. Hommes du Nord, hommes d’Irlande, hommes d’Écosse, hommes de Flandres, hommes d’Angleterre.
    Il attendit la réponse.
    Alvardr Haraldr ! Hradskyndir Haraldr ! Hrodaudiger Haraldr ! Haraldr Haardraada ! Haraldr Haardraada !
    À la tempête des exclamations en langue du Nord se mêlaient des serments en d’autres langues. Les canards tournoyèrent au-dessus de leurs têtes mais nul n’entendit leurs protestations. Un mince croissant doré de soleil scintilla sur l’horizon. Le visage du roi parut s’enflammer à la violence de ces paroles :
    Camarades courageux, il y a cinq jours nous avons montré à l’Angleterre le poing d’acier de notre puissance coalisée. Les cadavres du fyrd de Northumbrie vous ont construit un pont pour traverser l’Humber.
    L’armée explosa en un autre chœur de triomphe et le roi Haraldr attendit que les échos s’apaisent.
    Aujourd’hui, nous irons au pont de Stamford pour recevoir la victoire que nous avons remportée à Fulford Gate. Nous sommes venus recevoir toute l’Angleterre au nord de l’Ouse.
    Nouveau tonnerre d’acclamations.
    Mais aujourd’hui, nous devons montrer à l’Angleterre la main ouverte de nos intentions justes. Nous sommes venus pour régner, non pour piller. Nous sommes venus pour gouverner, non pour massacrer.
    Les vivats de l’armée se firent un peu moins enthousiastes. Haraldr parcourut des yeux la mer de visages assoiffés de sang qui auraient pu le submerger en un instant s’ils ne l’avaient pas vénéré. Il croisa le regard bleu étincelant d’Eystein Orre, le féroce « coq de roches », déjà légendaire, le plus farouche de ses commandants, l’homme qui avait écrasé l’arrière-garde et le centre des Angles lors de la victoire écrasante de Fulford Gate. Cet homme rappela à Haraldr les triomphes sans remords de sa propre jeunesse, et c’est lui qui serait bientôt l’époux de la fille aînée du roi. Maria, sa préférée. Eystein inclina sa tête blonde : il comprenait. S’il le fallait, il seconderait son roi sur ce point.
    Haraldr se retourna vers l’autre jeune homme ; ce n’était pas sur son esprit guerrier qu’il comptait, mais sur sa perspicacité. Son fils et héritier, Olaf, n’eut pas besoin d’indiquer qu’il approuvait son père : Haraldr n’avait fait que suivre le conseil du prince, curieusement sage pour son jeune âge. Haraldr lut de l’amour dans les yeux bleus lucides de son fils et songea au patrimoine que le roi de Norvège était en train de forger pour son peuple : un puissant empire nordique, enfin au seuil de l’unification. Eystein Orre serait l’épée qui le protégerait, et le pacifique Olaf la sagesse capable de gouverner. Et il y avait, bien entendu, Maria. Eystein et Olaf étaient les hommes dont toute la Norvège avait

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