Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
Vom Netzwerk:
Servan-Schreiber : Pierre Abelin, Lecanuet, Maurice Faure. Que fêtent-ils, ces quatre-là, dont trois cocus potentiels ? leur courage ? leur fin ? Pour Lecanuet, Jean-Jacques Servan-Schreiber a fait la preuve que le centrisme tel qu’il l’entendait était bel et bien mort, ou plutôt qu’il n’avait pas vécu. Pierre Abelin ? Tombé dans les oubliettes des campagnes centristes. Maurice Faure ? Abandonné sans doute, dès demain, à la première occasion, par Servan-Schreiber.

    Conseil des ministres de la semaine
    Violente altercation, paraît-il, entre Chirac et Chaban. « Il faut, dit ce dernier, raplatir les dépenses publiques. »
    Chirac 8 , énervé, qui ne dort plus depuis huit jours pour préparer le budget, fait un esclandre : « Raplatir ? demande-t-il à Pompidou. Je vous demande un peu ce que cela veut dire, raplatir ! »

    10 juillet
    Conférence de presse au Parti radical. Au menu, bilan de l’élection de Nancy.
    Le siège du parti, place de Valois, est entièrement repeint à neuf. Seuls les vieux lustres n’ont pas été nettoyés.
    Maurice Faure et Jean-Jacques Servan-Schreiber arrivent devant la presse. Ils sont enfermés depuis 9 h 30 du matin à quatre-vingts dans la grande salle. J-J S-S accepte de rester secrétaire général et fait nommer deux adjoints, Michel Soulié et Nick Maloumian 9 .
    Les élus municipaux qui ont envoyé en masse, on s’en doute, leurs félicitations à Jean-Jacques Servan-Schreiber s’associent pour élaborer ensemble un manifeste municipal. Le bureau national y contribuera. « Ainsi, annonce Maurice Faure, une œuvre collective pourra être élaborée d’ici à septembre. » En octobre, publication de cette charte municipale sur la base de laquelle les candidats réformateurs se battront.
    Congrès prévu en décembre à Paris.
    Jean-Jacques Servan-Schreiber parle après lui. Il dit que la vie politique du pays est en train de changer et lance un vibrant appel à la collaboration étroite entre les hommes politiques et les partis, qui pourraient se mettre d’accord sur les actions à entreprendre pour « faire avancer le débat public ».
    Faire avancer le débat public ? Cela veut dire, dans son esprit, proposer des mesures concrètes, ne pas s’enliser dans les idéologies : « Une grande partie de ceux qui m’ont combattu en Lorraine, affirme-t-il, ont évoqué soit le passé – l’Allemagne, le nationalisme –, un passé qui meurt, soit un avenir immensément lointain, et pensentqu’on ne peut pas changer le sort des travailleurs sans les bouleverser. C’est peut-être vrai, mais pas pour maintenant. Ce sera l’affaire de la prochaine génération. »
    Face à cela, « les élections municipales, c’est la vie réelle, la vie quotidienne, le meilleur terrain, dit-il, pour accrocher notre programme. Rien n’est plus politique, en fait, que de s’occuper de la vie quotidienne des gens, et de la changer ».
    Jean-Jacques Servan-Schreiber me montre la lettre que lui a écrite Mendès France dès son élection à Nancy : « J’ai pleine confiance que votre élection, compte tenu de tout ce qui l’a entourée, vous donne maintenant un moyen d’action considérable. J’espère avoir l’occasion de vous en entretenir. » Ça ne casse pas trois pattes à un canard !

    10 juillet (suite)
    Georges Pompidou s’est fait une règle, et, avec lui, Michel Jobert 10 , de n’accepter ni décoration, ni promotion tant qu’il sera en place. Règle somme toute naturelle, qui vaut pour les collaborateurs principaux des ministères, mais, de façon évidente, pas pour les députés de la majorité. Michel Jobert a ainsi refusé, il y a quelques années, d’avoir la cravate, qu’il aurait pourtant méritée à titre militaire.
    Il y a quelques semaines, surprise de Georges Pompidou lorsqu’il voit le nom de Simon Nora 11 dans la liste des cravates soumise par le Premier ministre. Pompidou appelle Chaban au téléphone. Celui-ci, ferme, lui répond : « Pas question de dire non à Nora ! Il en fait un problème très important ! »
    Mais, lorsque Pompidou insiste, vertement, le lendemain, Chaban est bien obligé de s’écraser. Reste à convaincre Simon Nora lui-même. C’est Jobert qui s’en charge, au téléphone. Nora ne dit rien, convaincu qu’il est victime, parce qu’il est à Matignon, parce qu’il est juif, d’une grave injustice.

    Accrochage entre Giscard et Chaban sur le budget.
    Giscard plaide, en

Weitere Kostenlose Bücher