Carnac ou l'énigme de l'Atlantide
même
figuration se retrouve, très altérée, sur un des supports du dolmen à galerie
sous tumulus du Couëdic, sur le territoire de Baden.
Dans l’Île-aux-Moines (Izenach), où s’élevait autrefois un
prieuré dépendant de Saint-Sauveur-de-Redon, les pierres mégalithiques ne manquent
pas non plus. Il faut faire une mention particulière du dolmen à galerie de
Penhape, dont l’entrée est située au sud-sud-est. Trois supports sont gravés en
creux, l’un d’eux étant orné sur les deux faces, ce qui est rare. On peut y
voir la représentation d’une hache, et surtout cette image si particulière du
poulpe, comme à l’allée couverte de Lufang, qui a donné lieu à de nombreux
commentaires sur le symbole du céphalopode autour d’une aire qui semble centrée
sur la mer Égée.
Au large de Larmor-Baden, l’Île Longue contient un superbe
galgal circulaire de 25 mètres de diamètre à la base et de 4 mètres 50 de
hauteur. Il est formé de trois enceintes concentriques en maçonnerie
rudimentaire dont les intervalles sont remplis par un blocage de pierres. Il
recouvre un dolmen à galerie dont la chambre présente une voûte en
encorbellement, en forme de coupole, comme à New-Grange, en Irlande. La galerie,
qui est légèrement coudée, a son entrée vers le sud-est. Deux supports et deux
tables de la galerie portent des gravures en creux. On y voit, deux fois représentée,
l’image d’une épée ou d’un long glaive recourbé, et surtout la représentation
de la déesse des tertres. Sur l’un des supports, c’est l’idole simple en forme
d’écusson. Sur une autre gravure, c’est l’idole en forme pyramidale entourée d’une
longue chevelure (ou de rayons lumineux), et sur un autre pilier, on retrouve l’idole
en « forme de marmite », avec deux anses (ou deux oreilles), une
pointe représentant sans doute la tête, et tout autour la chevelure-flamme.
La somptuosité du monument de l’Île Longue, qui n’est rien
en comparaison de celle du monument de l’île de Gavrinis, prouve en tout cas la
fréquentation des petites îles du Morbihan à la fin de l’époque néolithique. On
peut facilement s’en rendre compte à l’îlot de Er Lannic (« la petite
terre ») entre l’île de Gavrinis et l’île de la Jument (Er Gazek). Là, il
s’agit de deux cromlechs, dont l’un est actuellement immergé, ce qui laisse
supposer que le sol du golfe du Morbihan s’est considérablement affaissé depuis
six millénaires. Il y a en tout 49 menhirs, dont certains sont tombés. Mais 33
sont recouverts par 6 mètres d’eau lors des grandes marées. Zacharie Le Rouzic,
qui avait commencé à le restaurer, supposait qu’à l’origine, il avait dû y
avoir 70 menhirs englobés dans un talus de soutènement. Ce qui est certain, c’est
que ce talus contenait des foyers rituels : on a retrouvé en effet des
ossements d’animaux, des polissoirs, des poteries et un grand nombre de haches
votives. Il est vraisemblable que de véritables « ateliers d’art sacré »
se tenaient à Er Lannic, car la petitesse des haches ne fait aucun doute sur
leur but symbolique : elles n’étaient pas destinées à la guerre, mais au
culte. C’est dire qu’Er Lannic, avec son double cromlech, en plein cœur du
golfe du Morbihan, doit être, qu’on le veuille ou non, considéré comme un
centre « sacré » de très grande importance. Et
cet îlot se trouve précisément juste en face du plus beau dolmen, non seulement
du Morbihan, mais aussi d’Europe, sur l’île de Gavrinis (dont le nom signifie « île
de la Chèvre »).
Gavrinis est en tout cas un des hauts lieux de la
Préhistoire. Son tumulus – en fait, un galgal – mesure 100 mètres de circonférence
pour 8 mètres de hauteur, constituant le point culminant du golfe du Morbihan. Il
recouvre un dolmen tout à fait exceptionnel par la richesse de ses gravures, datant
de 3 000 ans environ avant notre ère. L’entrée s’ouvre au sud-est. La
galerie fait 14 mètres de long et 1 mètre 50 de large, et elle conduit à une
chambre funéraire limitée par neuf blocs de pierre très imposants, probablement
transportés du continent, recouverts d’une dalle cyclopéenne de quatre mètres
sur trois. L’un des supports comporte des cavités qui y ont été creusées bien
après la construction du monument, et une légende locale prétend qu’on y
attachait des prisonniers. Une autre version de la légende assure même qu’il y
avait un
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