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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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hauteur pour une circonférence de 260 mètres.
Cette butte, composée de trois matériaux différents, n’est ni un dolmen, ni une
allée couverte, mais un galgal contenant une chambre funéraire recouverte de
vase sèche et d’un enduit de pierraille. Sur un des blocs en relief, à l’intérieur
de la chambre (à laquelle on accède, comme au Mané-er-Hroëck, par une ouverture
artificielle), sur l’une des dalles, on peut observer des sculptures en relief
représentant vraisemblablement des seins de femme : il est possible d’y
voir un symbole de la protection assurée dans l’Au-Delà par la grande divinité
féminine des tertres. D’autre part, une tradition locale tenace prétend que
cette butte servit d’observatoire à Jules César, au moment de la bataille
navale contre les Vénètes, en 56 avant J. -C. D’où le nom de « Butte de
César ». Il est certain que, du sommet de la butte, on a une vue parfaite
des alentours, aussi bien de l’océan que du Golfe du Morbihan. De plus, on sait
maintenant, de façon à peu près certaine, que ce fameux combat naval au cours
duquel fut vaincue la flotte vénète – dont les navires se
déplaçaient à la voile – par la flotte romaine – dont les vaisseaux étaient mus
par des rameurs – à cause d’un brusque arrêt du vent, s’est
déroulé au large de Port-Navalo, à la sortie du Golfe du Morbihan.
    Mais le tumulus de Tumiac, comme le Mané-er-Hroëck de Locmariaquer,
appartient à la période finale du mégalithisme. Si l’on veut retrouver l’étrange
et riche ornementation des constructeurs de dolmens, il faut surtout considérer,
toujours dans cette même commune d’Arzon, le tumulus du Petit-Mont, sur un
promontoire qui s’avance dans l’océan [12] . C’est
un galgal ovale de 60 mètres de long sur 50 mètres de large, et qui s’élève à
41 mètres au-dessus du niveau de la mer. Dans sa partie orientale, il recouvrait
un dolmen à galerie dont l’entrée est située à l’est. Lors des fouilles de 1865,
on y a découvert des débris de poteries, une hache-marteau, des pointes de
flèches et des perles de callaïs. Tous les supports de la chambre et les deux
premiers de la galerie présentent des gravures en creux.
    Les signes qu’on y observe sont, pour la plupart, très
difficiles à interpréter. Il y a beaucoup de lignes courbes, de lignes en
chevrons, des cupules, des lignes ondulées qui évoquent les vagues de la mer. L’un
des supports contient le signe en U que l’on classe comme « cornes de
bélier », ainsi qu’une figuration très schématisée de la divinité des
tertres, réduite à la notion de chevelure. Deux autres supports font apparaître
une roue à rayons : est-ce le symbole du soleil ? Dans ce cas, on
pourrait en conclure à la représentation d’une divinité solaire féminine. Mais,
sans doute le plus étrange, dans ce dolmen du Petit-Mont, c’est un support [13] de
la chambre sur lequel on a pu proposer de nombreuses interprétations. On y voit
en effet des barques, des séries de lignes brisées ou se coupant, des sortes de
crosses, des signes serpentiformes, des vagues, et surtout deux figurations
énigmatiques. L’une est une barque incontestable dans laquelle se trouve l’idole
en forme d’écusson dans son expression la plus schématique : est-ce la
navigation de la divinité solaire sur l’océan ? L’autre est la
représentation, la plus réaliste possible, de deux pieds, vus par-dessous, comme
s’il s’agissait d’une véritable empreinte. Ce réalisme, peu fréquent dans l’art dolménique,
est tout à fait surprenant : que signifie cette gravure ? Un autre
exemple identique se trouve, sur la commune de Quiberon, non pas dans un dolmen,
mais dans un abri sous roche, à Roch Priol exactement. Mais cela n’aide guère à
résoudre le problème.
    De l’autre côté du golfe du Morbihan, le long de la rivière
d’Auray, le territoire est également riche en monuments mégalithiques. Dans la
commune du Bono, parmi des tertres datant de l’Âge du Fer, se trouve une très
belle allée couverte coudée recouverte de son tumulus, le Mané-Verh. La galerie
est impressionnante par sa longueur, 19 mètres, et on y remarque des signes
gravés en creux sur quelques-uns des supports. On y reconnaît la figuration de
la divinité des tertres, à la fois sous une forme de chevelure, comme à Arzon, et
sous la forme de l’idole des Pierres Plates de Locmariaquer. Cette

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