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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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« dieu bon », qui
est aussi Ollathir (« père de tous »), se caractérise par sa
force, son appétit glouton, sa rapidité et son incroyable activité sexuelle. Et
il réside dans le tertre de Brugh-na-Boyne, d’après certains textes, c’est-à-dire
dans le monument mégalithique de New-Grange. Si l’on se réfère à la liste des
divinités gauloises données par César dans ses Commentaires, et qu’il
recouvre d’appellations romaines, il s’agit du Jupiter gallo-romain. Or ce
Jupiter, qui n’est romain que de nom, est parfois représenté de façon étrange, surtout
dans la Gaule de l’est : sous forme d’un cavalier terrassant un monstre
anguipède. Comme le fait remarquer Paul-Marie Duval, « alors qu’aucun dieu
romain (sauf les Dioscures dans des cas exceptionnels) n’a été représenté à
cheval, ici le dieu du ciel est même figuré en cavalier militaire, tenant le
foudre, parfois la roue. La dédicace le nomme constamment Jupiter Optimus
Maximus [24]  » . C’est
dire l’importance de cette divinité qui vient d’ailleurs. Un texte de
1532, qui raconte quelques aventures de Gargantua, et qui est antérieur à l’ouvrage
de Rabelais, fait naître les personnages de Grangousier et de Gargamelle, mais
ces deux géants sont fabriqués magiquement par l’enchanteur Merlin dans
des conditions assez curieuses [25] .
    Ce n’est donc pas sans raison si la tradition populaire
attribue à Gargantua tant de menhirs et de dolmens. La taille gigantesque de
ces pierres a toujours provoqué la croyance qu’elles n’avaient pu être
apportées et mises en place que par des êtres doués d’une force
surhumaine. Dans certains textes du Moyen Âge, Stonehenge est nommé Chorea
Gigantum, la « Danse des Géants », et il y a bien d’autres
exemples de cette sorte. Dans de nombreux cas, on raconte qu’un géant habite
encore sous un dolmen et qu’il n’est pas souhaitable de passer par là durant la
nuit : on risque d’être maltraité par le géant et même d’être dévoré par
lui, car ce géant est parfois un ogre qui dévore tous les vivants qui sont à sa
portée. Sur ce thème éminemment folklorique, mais d’origine mythologique, on a
même bâti des théories pseudo-scientifiques concernant une époque lointaine où
il y aurait eu des géants sur la terre. Ce sont ces géants, provoqués disent
certains par une attraction plus forte de la lune, celle-ci s’étant rapprochée
de la terre – ou même surgissant de la terre [26] – qui
auraient construit ainsi tous les monuments mégalithiques. Il suffisait de se
référer à la Genèse, à propos de la fameuse chute des Fils de Dieu (les
Anges) et de leur copulation avec les filles des hommes. Le malheur, si l’on
veut admettre cette brillante théorie, est qu’elle est parfaite pour expliquer
les menhirs et les dolmens en tant que monuments extérieurs, mais qu’elle
bute sur une réalité quand il s’agit d’expliquer l’ intérieur des dolmens
et allées couvertes qui sont à la fois des tombeaux et des sanctuaires : on
ne voit pas comment des géants auraient pu tenir dans ces lieux
particulièrement exigus.
    D’ailleurs, la tradition populaire n’est pas avare de
contradictions. Si on attribue certains mégalithes aux géants, on en attribue d’autres
aux nains. En Bretagne armoricaine, ce sont très souvent les Korrigans qui ont
construit les dolmens et les allées couvertes, et ce sont eux qui y vivent, cachés
du monde des humains. Ils sortent la nuit pour accomplir de mystérieuses
besognes, soit pour aider ceux qui le méritent, soit pour châtier ceux qui se sont
montrés téméraires à leur égard. Ces Korrigans, qu’on appelle dans le pays
vannetais des Kerions (Kerioned) ou des ozegans (ozeganned), ailleurs
des poulpicans, des poulpiquets, et que la tradition galloise nomme les Corannieit, sont un peuple de nains qui vivent sous la terre et qui sont doués de
pouvoirs magiques. Depuis la Contre-Réforme du XVII e  siècle et
les nombreuses prédications dans les campagnes bretonnes, ces Êtres de l’Ombre
ont acquis une allure quelque peu diabolique qu’ils n’avaient pas auparavant :
dans certains contes, ils apparaissent comme les auxiliaires du diable.
    Le diable lui-même est lié aux mégalithes. Quelques
mégalithes sont des pierres que le diable a abandonnées lors de ses courses
errantes dans le monde. Parfois même, c’est la « Mère du Diable » qui
a abandonné ces pierres. Mais,

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