Carnac ou l'énigme de l'Atlantide
qu’Apollon ne tue le serpent Python, le culte
de la Terre-Mère était doublé par le culte de Poséidon. On sait encore que le
nom de Delphes provient du mot dauphin. Alors, dans ces conditions, le Dauphin
ne serait-il pas Apollon lui-même ? Il existe en tout cas une relation, presque
de complicité, entre Apollon et Poséidon, relation à mettre en rapport avec
l’énigmatique Apollon qui descend tous les dix-neuf ans dans le sanctuaire
solaire de Stonehenge.
Après s’être installé dans l’île Atlantide, et quand Clito
lui eut donné deux jumeaux, Poséidon divisa « l’île en dix parties. Il
donna à l’aîné du premier couple la demeure de sa mère, avec la riche et vaste
campagne qui l’entourait. Il l’établit roi sur tous ses frères. Il fit, au-dessous
de lui, chacun d’eux souverain d’un grand pays et de nombreuses populations. Il
leur donna à tous des noms. L’aîné, le premier roi de cet empire, fut appelé
Atlas, et c’est de lui que l’île entière et la mer Atlantique qui l’entoure ont
tiré leur nom. Son frère jumeau eut en partage l’extrémité de l’île, la plus
voisine des Colonnes d’Hercule. Il se nommait, dans la langue du pays, Gadirique,
c’est-à-dire en grec Eumèle, et c’est de lui que le pays prit le nom de Gadire ».
Ensuite, Poséidon et Clito eurent encore quatre fois des jumeaux.
Tout cela demande réflexion. D’abord, le nom d’Atlas, qui
est donné au fils aîné, est bien commode pour expliquer le nom de l’île. Mais
il faut se souvenir que, dans la fable mythologique grecque, Amphitrite, pour
échapper aux recherches de Poséidon – et du dauphin –, s’était réfugiée dans
les montagnes de l’Atlas : c’est là que le messager – et complice – Delphinos
la découvrit et finit par la convaincre d’accepter le mariage avec le dieu. Ensuite,
il est remarquable que le couple primordial représenté par Poséidon et Clito
donne naissance à des jumeaux. On ne peut s’empêcher de penser aux Dioscures, c’est-à-dire
à Castor et Pollux, lesquels, en Inde (les Açvin), sont de la troisième
fonction, en pays celte, plutôt de la seconde, chez les Grecs et les Latins, plutôt
protecteurs des navigateurs. Or, il est curieux de constater qu’après la conquête
romaine, le culte des Dioscures fut inconnu des Gaulois romanisés, sauf de ceux
du littoral atlantique de l’Armorique, autrement dit les Vénètes, qui les
vénéraient fort et prétendaient qu’ils étaient arrivés par la mer (Diodore
de Sicile, IV, 56).
Cependant, « la postérité d’Atlas se perpétua, toujours
vénérée : le plus âgé de la race laissait le trône au plus âgé de ses descendants,
et ils conservèrent ainsi le pouvoir dans leur famille pendant un grand nombre
de siècles. Ils avaient amassé plus de richesses qu’aucune dynastie royale n’en
a possédé et n’en possédera jamais. Enfin, ils avaient en abondance dans la
ville et dans le reste du pays tout ce qu’ils pouvaient désirer. Bien des
choses leur venaient du dehors, à cause de l’étendue de leur empire. Mais l’île
produisait elle-même presque tout ce qui est nécessaire à la vie, d’abord tous
les métaux solides et fusibles, et ce métal que nous ne connaissons aujourd’hui
que de nom, l’orichalque… On en trouvait des mines dans plusieurs endroits :
après l’or, c’était le plus précieux des métaux. L’île fournissait aux arts
tous les matériaux dont ils ont besoin. Elle nourrissait un grand nombre d’animaux
domestiques et de bêtes sauvages, entre autres des éléphants en grande quantité,
et elle donnait pâture aux animaux des marais, des lacs et des fleuves, à ceux
des montagnes et des plaines, et aussi à l’éléphant tout énorme et vorace qu’il
est. Elle produisait et entretenait tous les parfums que la terre porte aujourd’hui
dans diverses contrées, racines, herbes, plantes, sucs découlant des fleurs et
des fruits. On y trouvait aussi le fruit que produit la vigne, celui qui nous
sert de nourriture solide, le blé, avec tous ceux que nous employons en guise
de mets, et dont nous désignons toutes les espèces par le nom commun de légumes ;
ces fruits ligneux qui offrent à la fois nourriture, boisson et parfum ; ces
fruits à écorce, difficiles à conserver, et qui servent aux jeux de l’enfance ;
ces fruits savoureux que nous servons au dessert pour réveiller l’appétit quand
l’estomac est rassasié. Tels sont les divins
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