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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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et admirables trésors que produisait
en quantité innombrable cette île qui florissait alors quelque part sous le
soleil ».
    Là, nous voici en plein délire. Il est évident que toute
cette description est empruntée aux récits mythologiques qui décrivent les « îles
Fortunées », pour ne pas dire les îles mythiques d’Avalon
ou d’Émain Ablach, qui constituent un des aspects de l’Autre Monde celtique. Le
caractère édénique de l’Atlantide est surajouté, sans doute parce que Platon
veut insister sur la facilité dont jouiront les habitants et dont ils ne feront
peut-être pas toujours un bon profit : le moraliste se dessine déjà sous
le mythographe. Mais si l’on peut considérer cette idyllique description comme
un démarquage de tout ce qui a été écrit sur les îles Fortunées, beaucoup plus
intéressante est la suite qui concerne l’activité des habitants de l’Atlantide
et surtout les étranges travaux auxquels ils vont se livrer :
    « Leur premier soin fut de jeter des ponts sur les
fossés qui entouraient l’ancienne métropole, et d’établir ainsi des communications
entre la demeure royale et le reste du pays. Ils avaient de bonne heure élevé
ce palais à la place même qu’avaient habitée le dieu et leurs ancêtres. Les
rois qui les recevaient tour à tour en héritage ajoutaient sans cesse à ses
embellissements et s’efforçaient de surpasser leurs prédécesseurs. Et ils
firent tant qu’on ne pouvait, sans être stupéfait d’admiration, contempler tant
de grandeur et de beauté. »
    Cela signifie que la dynastie instaurée par Poséidon est
maintenant admise : il y a communication entre la demeure royale et le
reste du pays et non plus une forteresse isolée au centre de l’île où le dieu
gardait jalousement l’héritière légitime de la souveraineté. À présent, le
pouvoir du roi n’est pas discuté et il peut régir un peuple dont les activités
semblent tournées vers la mer.
    « Ils creusèrent, à partir de la mer, un canal de trois
arpents de largeur, de cent pieds de profondeur, d’une étendue de cinquante
stades, et qui aboutissait à l’enceinte extérieure. Ils firent en sorte que les
vaisseaux qui viendraient de la mer pussent y entrer comme dans un port, en ménageant
une embouchure où les plus grands pouvaient se mouvoir sans peine. Dans les enceintes
de terre qui séparaient les enceintes de mer, en face des ponts, ils ouvrirent
des tranchées assez larges pour livrer passage à une
trirème, et unirent leurs bords par des toits, de sorte que les navires les
traversaient à couvert. Car les enceintes de terre s’élevaient fort au-dessus
du niveau de la mer, et l’enceinte de terre contiguë avait les mêmes dimensions.
Des deux enceintes suivantes, celle de mer était large de deux stades, et celle
de terre avait les mêmes dimensions que la précédente. Enfin, l’enceinte qui
entourait l’île intérieure était large d’un stade seulement. Quant à l’île
intérieure elle-même, où s’élevait le palais des rois, son diamètre était de
cinq stades. »
    Cette description a le mérite de prouver que l’île Atlantide
était assez petite, et qu’en aucun cas il ne pouvait s’agir d’un continent. Ce
qui est étonnant, c’est la volonté délibérée de fortifier l’île par des
enceintes successives et aussi de mettre à l’abri les navires, à la fois du
grand large et du soleil. Pour quels motifs mystérieux ? À vrai dire, on ne
voit pas très bien quel était le but recherché, sinon un but de défense
extrêmement sophistiquée. Il faut noter que de telles îles fortifiées existent
dans la tradition irlandaise, notamment dans le récit de la Navigation de
Maelduin , où l’on voit le héros et ses compagnons aborder une
île divisée en quatre parties par quatre enceintes, en or, en argent, en bronze
et en cristal. C’est là qu’une mystérieuse femme – une fée ou une déesse – les
accueille et leur offre un breuvage merveilleux qui leur fait perdre tout
souvenir.
    Mais ce n’est pas tout : « Le pourtour de cette
île, les enceintes, le port de trois arpents de largeur, ils revêtirent tout
cela d’un mur de pierre. Ils construisirent des tours et des portes à la tête
des ponts et à l’entrée des voûtes sous lesquelles passait la mer. Pour mener à
fin tous ces divers ouvrages, ils taillèrent tout autour de l’île intérieure, et
de chaque côté des enceintes, des pierres, les unes

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