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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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chasse de mon enfance. Les hommes venaient d’horizons très différents, et chacun était meilleur dans telle ou telle discipline. Je m’en sortais bien dans l’eau mais je me sentais plus à l’aise pendant l’entraînement aux armes et à la guerre terrestre. Au DEVGRU, je me retrouvais donc souvent en position d’homme de tête. Par cette nuit glaciale en Irak, les quatre kilomètres jusqu’à la cible prendraient une heure environ. Nous sommes arrivés vers trois heures du matin. Je voyais les lumières du village clignoter, de l’autre côté d’une route.
    C’était un trou perdu et poussiéreux.
    Des sacs en plastique bleu clair s’envolaient le long de la rue. Une puanteur montait d’un égout à ciel ouvert. Je distinguais tout juste les maisons beige, qui prenaient des reflets verdâtres dans les lunettes de vision nocturne. Les lignes électriques qui suivaient la route jusqu’en Syrie pendaient. Tout paraissait minable et décati.
    Dès l’arrivée dans le village, les équipes se sont séparées pour gagner leurs cibles. J’ai conduit la mienne jusqu’à la maison à investir. Arrivé au portail, j’ai appuyé sur la poignée. La lourde porte métallique noire s’est ouverte en grinçant. J’ai poussé le battant juste ce qu’il fallait pour voir à l’intérieur. La cour était dégagée.
    La porte d’entrée avait une grande fenêtre protégée par une grille décorative d’où j’ai pu scruter l’entrée, tandis que les lasers de mes camarades glissaient sur les fenêtres du premier.
    Cette porte non plus n’était pas verrouillée. Je l’ai poussée doucement. Je me suis posté sur le seuil, prêt à tirer. J’ai attendu le signal. Un camarade a levé le pouce. J’ai cligné des yeux plusieurs fois pour les nettoyer de la poussière. Je portais vingt-cinq kilos de matériel par-dessus une veste d’hiver et j’essayais de me déplacer comme un chat.
    Réfléchis calmement , me dis-je.
    L’entrée était encombrée. Un petit générateur était posé sur le sol. Il y avait une porte juste devant moi et une autre à ma droite. J’ai délaissé la porte de droite, bloquée par le générateur, et j’ai franchi tout doucement celle d’en face.
    Mes sens étaient en alerte maximale. Je tendais l’oreille pour capter le moindre son qui viendrait du premier étage et je parcourais des yeux la pièce vide. L’odeur du kérosène qui montait de l’appareil de chauffage m’agressait les narines.
    J’avais l’impression de faire un énorme tapage à chaque pas. Nous étions entraînés à affronter des insurgés avec des ceintures d’explosifs ou des AK-47. Ils pouvaient surgir de n’importe quelle porte.
    Des rideaux fermaient le couloir vers les chambres. Je détestais les rideaux ; avec une porte au moins, on se sentait un peu protégé. J’ignorais s’il y avait quelqu’un qui m’observait, caché derrière, et qui guettait ma silhouette pour tirer.
    La partie se terminait là. Impossible que les pièces qui restaient soient vides. Nous ne savions pas si les occupants nous avaient entendus entrer. Lors de mon déploiement précédent, avec la Delta Force, plusieurs de leurs hommes avaient été tués à l’entrée de la maison où les attendait un tireur embusqué derrière des sacs de sable. Leçon terrible qui est restée gravée dans notre tête. Nous y pensions toujours en pénétrant dans une cible.
    Je m’arrêtai deux secondes, pour piéger un adversaire embusqué qui se serait impatienté. Il y avait de la lumière dans la pièce derrière le rideau. Je relevai mes lunettes de vision nocturne et écartai lentement le rideau.
    Un frigo tout en hauteur se dressait au coude d’un couloir en L. J’ai repéré une porte ouverte et je suis allé rapidement me poster à côté, pendant que mes camarades s’introduisaient dans le couloir pour dégager les autres pièces. L’un d’eux me suivait quand je repoussai la porte de la chambre et entrai. Pas un mot n’avait été échangé ; chacun connaissait son boulot.
    Il y avait trois matelas à même le sol. J’ai vu deux yeux dans la pénombre. C’était un jeune homme avec une barbe maigrelette et des yeux sombres. Il paraissait nerveux et ses yeux faisaient sans cesse des allers et retours.
    Je trouvais bizarre qu’il soit là assis à nous regarder.
    Il y avait aussi deux femmes, réveillées, qui fixaient la porte. Je me dirigeai tout de suite vers l’homme. J’avais compris que quelque chose

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