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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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sûr que les lieux seraient déserts. Nous ne voulions pas prendre le risque de tomber sur un sans-abri qui aurait squatté l’hôtel. À l’époque, Phil était encore maître-chien.
    On progressait dans les couloirs quand Phil a remarqué quelque chose dépasser d’un mur délabré. C’était un godemiché noir géant – près de trente centimètres. Phil a enfilé un gant de latex, l’a extrait du mur et l’a rapporté au rez-de-chaussée.
    « Regardez ce que j’ai trouvé ! » disait-il en l’agitant au-dessus de sa tête.
    Je l’ai prévenu de ne pas me toucher avec. Il le brandissait sous mon nez.
    L’hôtel sécurisé, nous avons commencé l’entraînement. Le jour se levait à la fin de l’exercice. Une fois mes affaires rangées dans le coffre de la voiture, je me suis effondré, épuisé, derrière le volant. Ce n’est qu’au moment de démarrer que j’ai remarqué un objet attaché au volant.
    Phil ! J’ai bondi hors de la voiture.
    J’ai regardé autour de moi, mais Phil avait disparu. Il avait fui la scène du crime.
    Le godemiché était scotché en travers du volant. Je l’ai jeté dans un casque, dans l’un des sacs de rangement.
    Puis, le godemiché, que nous avions surnommé le Puissant Sceptre, a disparu. Nous avions oublié son existence. Jusqu’à l’entraînement aux masques à gaz à Virginia Beach.
    Le DEVGRU ayant, entre autres, pour mission de rechercher les armes de destruction massive, nous nous entraînions souvent dans la kill house en tenue ABC (5) complète. Il faut un certain temps pour s’habituer aux masques à gaz et se sentir à l’aise dans cette tenue pendant des heures.
    C’était la fin de la journée et nous nous étions retrouvés dans la salle commune pour une bière. En entrant, je suis allé droit au réfrigérateur. J’ai ouvert la bouteille, pris une longue rasade et je me suis tourné vers mes camarades rassemblés autour de la table de conférence.
    « Putain de merde ! » a dit l’un d’eux.
    « C’est pas possible. C’est pas le vrai ! » a dit un autre.
    Je me suis avancé et j’ai vu un Polaroïd scotché sur une feuille de papier blanc. Le Puissant Sceptre avait été photographié, caché au fond d’un masque à gaz. En voyant la photo, j’ai eu des haut-le-cœur. Je ne connaissais pas la vie, peut-être agitée, du Sceptre avant que Phil l’ait découvert. Peut-être que c’était mon masque, sur la photo. Celui que j’avais eu sur la figure pendant des heures, aujourd’hui. J’essayai de le reconnaître mais le cadrage était trop serré. Pendant une minute, tout le monde s’est dit que c’était le sien. On s’est tous précipités aux fournitures pour échanger nos masques contre des neufs. Puis le Sceptre a disparu pendant quelques mois.
    Il y avait toujours à manger dans la cuisine, et les types rapportaient d’énormes paquets de bretzels et autres amuse-gueule de chez Costco (6) . Un jour, un grand paquet rigide de biscuits en forme d’animaux fit son apparition dans la salle commune. Poignée après poignée, les biscuits ont commencé à descendre. Les types les mangeaient en allant à leur cage ou au champ de tir.
    Bientôt, nous sommes tombés sur un autre Polaroid. Cette fois, le Puissant Sceptre avait été fourré dans les biscuits.
    J’ignore si Phil était coupable, mais ce que je sais, c’est qu’encore aujourd’hui je suis incapable de manger un de ces biscuits.

6
M AERSK A LABAMA
    Sauter en parachute était la seule chose que Phil aimait plus que les bonnes blagues. Comme il dirigeait notre équipe, sa passion nous a conduits à faire plusieurs opérations aéroportées, en particulier des sauts en HAHO. Cette technique est ce qu’il y a de mieux pour infiltrer une cible le plus discrètement possible. Lors d’un saut en HAHO, on ouvre son parachute peu après avoir quitté l’avion et on dirige sa voile jusqu’au point d’atterrissage.
    Je m’étais qualifié en chute libre à la Team Five, mais je n’ai maîtrisé l’art du saut qu’au DEVGRU.
    Pour être honnête, je dois dire que sauter d’un avion, au début, me faisait très peur. Ce n’est pas du tout naturel de s’avancer au bord de la rampe et de se jeter dans le vide. Non seulement j’avais peur, mais j’avais horreur de ça. J’étais obligé de respirer de l’oxygène pendant la montée. Mais après chaque saut, une fois au sol, je jubilais. Et le lendemain, j’avais de nouveau des suées à l’idée de

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