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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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endroit éloigné des principaux terminaux et la rampe s’est abaissée. À côté, il y avait un C-130, rampe également baissée, ses hélices tournaient au ralenti. Bagram est la base principale de l’OTAN en Afghanistan, juste au nord de Kaboul. Sa taille a atteint celle d’une petite ville. Pour des milliers de soldats et de civils contractuels, elle tient lieu de domicile. Peu d’accrochages ont eu lieu dans le secteur. En réalité, l’endroit était devenu si sûr que le plus grand danger était de prendre une contredanse pour avoir roulé trop vite dans les rues de la base ou ne pas porter de ceinture réfléchissante la nuit. Passer du temps à Bagram allait rendre difficile de garder le secret.
    Heureusement, nous allions à Jalalabad, où la piste est trop courte pour recevoir les C-17. Le JSOC avait donc prévu un C-130 pour la dernière étape. Pas question d’être vus dans le principal terminal de Bagram ou à la cafétéria. Toute une unité débarquant en dehors des rotations normales aurait soulevé des questions.
    On a rassemblé nos bagages, encore un peu vaseux à cause du sédatif pour certains, nous avons quitté en silence le C-17 pour monter directement dans le C-130.
    Pendant que nous nous installions dans les sièges de saut en nylon orange, près de l’avant de l’appareil, une équipe à terre de l’Air Force s’est occupée d’embarquer nos conteneurs de matériel à l’arrière. La rampe s’est refermée. Il n’y avait qu’une heure de vol pour Jalalabad.
    Les sièges du C-130 sont très inconfortables. Si on se retrouve dans la rangée du milieu, on doit s’adosser à son voisin pour ne pas se casser le dos. Si le hamac dans un C-17 revenait à voyager en première classe militaire, le C-130 correspondait au billet à bas prix, rangée du milieu.
    L’atterrissage en C-130, même sur une bonne piste, est un mauvais moment à passer. Les roues sont proches du fuselage et on a l’impression d’atterrir sur une planche à roulettes. Comme si l’appareil se posait sur le ventre. Je me suis accroché à la barre jusqu’à ce que l’avion ait effectué son demi-tour et se soit arrêté devant le terminal. Quand le chef de bord a abaissé la rampe, des bus nous attendaient pour nous conduire dans les locaux du JSOC.
    L’aéroport de Jalalabad est situé à proximité de la frontière avec le Pakistan. Cantonnement de plusieurs unités américaines, y compris des éléments de la JSOC, la base est le principal port d’attache des hélicoptères qui opèrent dans le nord de l’Afghanistan.
    Plus grande que les petits avant-postes qui jalonnent les vallées le long de la frontière, la base de Jalalabad fait partie du Commandement régional est, et sert notamment à approvisionner les avant-postes frontaliers. Elle abrite environ quinze cents soldats ainsi qu’un certain nombre de civils contractuels. Les Forces afghanes de sécurité aident à garder la base.
    La piste d’atterrissage coupe la base en deux. Les quartiers des soldats se trouvent côté sud. La partie réservée au JSOC dispose de sa propre cafétéria, de sa salle de gym, d’un centre d’opération et d’un certain nombre de baraquements en contreplaqué. Dans le même périmètre, sont cantonnés les rangers de l’armée, le DEVGRU et l’intendance.
    Nous avions presque tous été déployés à Jalalabad plus de dix fois. En franchissant le portail, on se sentait chez soi.
    « Alors, mec, qu’est-ce qui se mijote ? » me demanda Will à notre arrivée.
    Il savait déjà qu’il allait faire partie de l’opération, et il lui tardait d’en apprendre davantage sur le plan.
    On a rangé notre matériel et on s’est retrouvés autour de la cheminée. Un foyer de briques et de mortier construit par les gars des précédentes missions. C’était devenu l’endroit où l’on se réunissait, comme une place de village. Chaque déploiement apportait ses améliorations et l’endroit avait fini par ressembler au patio d’une maison d’étudiants. Les canapés merdiques achetés en ville étaient souvent occupés par des types qui buvaient du café, fumaient des cigares ou se racontaient des conneries. Les rotations des canapés étaient aussi fréquentes que les nôtres. Fabriqués au Pakistan, leur rembourrage bon marché ne résistait pas longtemps à nos carcasses de plus de cent kilos.
    Les SEAL déjà déployés à Jalalabad avaient été briefés sur l’opération pendant notre voyage.

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