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C'était De Gaulle - Tome I

C'était De Gaulle - Tome I

Titel: C'était De Gaulle - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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catégorie.
    1 Député communiste, a été, notamment, ministre de la Production industrielle du gouvernement provisoire du général de Gaulle en novembre 1945 et du gouvernement Gouin en janvier 1946.
    2 Allusion aux grandes grèves de novembre-décembre 1947. À Valence, le 4 décembre 1947, Jules Moch étant ministre de l'Intérieur, les forces de l'ordre avaient tiré sur des grévistes (deux cheminots tués, des dizaines de blessés).
    3 Jean-Éric Bousch, député UNR de Moselle. Pierre Carous, député UNR du Nord..

Chapitre 4
    « POUR LA PREMIÈRE FOIS, LES IMAGES D'ÉPINAL SONT CONTRE NOUS»
    Au Conseil des ministres du 13 mars 1963, Bokanowski : « Le 10 mars, a commencé à Lacq une grève illimitée.
    GdG. — Il y a 2 300 personnes à Lacq : combien sont indispensables ? 600 ? Comment les remplacer ?
    Giscard. — Dans des circonstances analogues, le personnel de la marine avait été utilisé.
    Bokanowski. — Dans les mines de fer, les mineurs voient avec tristesse les usines et les puits se fermer. On débauche, on renvoie, l'avenir est bouché pour leurs enfants. Ils font une grève générale et illimitée pour exiger des garanties sur l'avenir de la profession et de la région. Si la grève du charbon continue, des usines seront conduites à s'arrêter. La grève est voulue par la base, qui a débordé les syndicats. Elle est maintenant télécommandée de Paris.
    Pompidou. — On n'échappera pas à la nécessité de faire des rattrapages.
    Frey. — Un cortège de mineurs s'est rassemblé à Pantin et a rejoint l'esplanade des Invalides. Ils étaient calmes et disciplinés. Pas plus de 2 000. Avec eux, toujours les mêmes figures : conseillers municipaux de Paris — communistes et PSU. C'est une provocation à la subversion.

    « Ce sera de nouveau la chienlit »
    Triboulet. — Cette crise est d'une gravité exceptionnelle. Vous seul, mon général, pouvez la dénouer. Peut-on espérer qu'elle se dénoue d'elle-même ? Non. C'est en train de pourrir. C'est la première fois que nous avons une situation aussi grave. Vous avez toujours eu le peuple avec vous. Or, l'opinion ouvrière est en train de se dresser peu à peu contre le gouvernement, alors que vous disposez d'un capital énorme de sympathie.
    GdG. — C'est une consolation, mais qu'est-ce que vous en concluez ?
    Triboulet. — Qu'il faut que vous exerciez votre arbitrage.
    GdG. — Expliquez-vous.
    Triboulet. — Il faut que vous appeliez les représentants syndicaux et que vous leur disiez ce qu'il faut faire.
    GdG. — Du côté syndical, ce qui compte, c'est la CGT. C'estelle qui exerce une véritable action ouvrière. Or, il n'y a rien à attendre des communistes. Il n'y a aucune chance qu'ils cèdent à la séduction que je pourrais tenter d'exercer sur eux.
    « Reste le problème de l'équilibre économique de la France. Il n'est pas contestable que différentes catégories souhaitent l'élévation de leur niveau de vie : les paysans, les services publics, et nous en verrons d'autres se manifester. Est-ce qu'en les satisfaisant, on résoudra le problème de l'équilibre économique, social et politique du pays ? Au contraire.
    « Les mineurs de fer souffrent de la même maladie ; donc, on les pousse à la revendication ; puis, viendront les employés de Lacq ; puis les cheminots. On verra se multiplier les catégories de mécontents, qui profiteront de la brèche pour s'engouffrer.
    « C'est une épreuve importante. Si nous y cédons, si je me rends, personne n'en réchappera. Comme nous ne serons pas remplacés par un régime capable de tenir tête et d'exercer un arbitrage, tout sera emporté très vite et ce sera de nouveau la chienlit, comme sous la IV e .

    « Ce n'est plus Germinal »
    Pisani. — Cette crise a trois causes : les revendications salariales ; l'inquiétude pour l'avenir de la profession ; les arrière-pensées politiques. Il ne faut pas adopter la même attitude vis-à-vis de ces trois motivations. Aux yeux de l'opinion, le gouvernement fait preuve d'indifférence. Il faut agir très promptement.
    Triboulet. — Il y a des revendications de tous les côtés. Comment discuter raisonnablement ? Il faut régler cette grève sans céder. Les délégués de la CGT ne pourraient pas échapper au prestige énorme dont vous disposez. Les mineurs et leurs femmes vous suivront. Sinon, nous allons vers des événements graves.
    GdG. — C'est possible. Mais y a-t-il une volonté révolutionnaire ? Je n'en suis pas

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