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C'était De Gaulle - Tome I

C'était De Gaulle - Tome I

Titel: C'était De Gaulle - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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par la Communauté économique européenne, alors que la Communauté européenne du charbon et de l'acier n'a pas su, ou pas voulu, prendre en compte notre problème minier.
    Giscard. — Il faut montrer que les concessions devront être financées. L'augmentation du déficit conduit à augmenter les impôts. Il est impossible de revenir au système des subventions à tout va d'avant 1959.

    « Je ne demande pas à être ménagé »
    Grandval. — Des contacts confidentiels... »
    Pompidou lui fait signe de se taire.
    GdG : « Il faut dire aux mineurs : " Voilà ce qui est fait tout de suite. En septembre, on verra."
    Bokanowski. — C'est exactement ce que je leur ai dit. Ça n'a pas empêché la grève.
    Pompidou. — Essayons d'avoir une vue d'ensemble. À M. le ministre du Travail, je dirai : "S'il y a des contacts secrets, il ne faut pas que plus de deux personnes soient au courant." (Se tournant vers Triboulet.) Il serait désastreux que l'autorité du chef de l'État soit mise dans la balance. C'est volontairement que je n'ai pas parlé du général de Gaulle. Son prestige doit rester intact. Il le restera, s'il n'est pas entamé par les péripéties de cette crise.
    GdG. — Je ne demande pas à être ménagé, mais, dans la stratégie d'ensemble, la situation n'est pas assez grave pour qu'on en appelle à moi.
    Triboulet (tragique). — Alors, il est possible que ça devienne irrémédiable. Nous serons tous emportés. Et tout ce que vous aurez fait jusque-là, mon général, le sera aussi.

    Pompidou : « Il faut faire l'édredon, mais en allant de l'avant »
    Pompidou. — Il faut détendre au maximum ; qu'il y ait de la mollesse ; viendra le moment de la lassitude, de l'indifférence. Il faudrait que M. Frey ne montre ses forces nulle part, pour ne pas irriter. Il faudrait que M. Peyrefitte essaie de faire baisser le ton dans les journaux, radios, télévision ; qu'on prenne un style émollient ; qu'on parle d'autre chose.
    « Il n'est pas possible de capituler, ni pour le gouvernement, ni pour le chef de l'État. C'est vrai pour l'économie : si nous acquiesçons, nous sommes par terre. La SNCF demandera une diminution des horaires de deux heures, des augmentations de salaires de 25 %, les tarifs de la SNCF devront doubler et les prix vont s'emballer. L'agriculture et la fonction publique viendront derrière. L'expérience prouve que ces catégories sont plus puissantes qu'on ne pense. Une irritation se répand. Il faut conclure avec les mineurs, avant que la SNCF, EDF, les paysans, etc., se déchaînent. Il faut donc adoucir le climat, faire parler les interlocuteurs. Les parlementaires de la majorité cherchent une solution ; seulement, ce qu'ils proposent correspond exactement à'ce que demandent les syndicats : ils se font posséder.
    « Le gouvernement ne doit pas donner l'impression d'être inactif. Il faut faire l'édredon. Mais en allant de l'avant.
    « Nous nous devons de mettre à l'étude une politique française de l'énergie, de manière à préparer les reconversions sans trop d'ennuis. De toute façon, il faudra faire un effort dans le collectif.
    GdG (gouailleur). — On collectera dans les églises pour le collectif !

    « L'heure est venue d'une médiation par des sages »
    Pompidou. — Pour la revalorisation de la profession charbonnière, qui découle de la comparaison entre l'évolution des salaires des mineurs et celle du secteur privé, la notion de rattrapage peut être acceptée. Les réclamations des mineurs sont trop élevées, mais elles ne sont pas absurdes. Celles de la SNCF sont absurdes. D'autres, tout aussi absurdes, se feront jour demain !
    « Il serait bon de dire : le gouvernement estime que l'heure est venue de susciter une médiation par des sages dont l'autorité soitincontestable et qui feraient rapport. M. Massé 1 est indiscuté, c'est un négociateur habile. Il pourrait procéder à une évaluation des avantages en nature : transports gratuits, électricité gratuite, retraites, sécurité sociale gratuites, plus quelques autres. Ça calmera les ardeurs du Figaro, du Monde et de La Croix. Il faut définir une politique de l'énergie et faire un rapport sur la situation de toutes les catégories de salariés du secteur nationalisé, en comparaison avec le secteur privé.
    Giscard. — On peut comparer l'évolution à partir du redressement financier de décembre 1958.
    GdG. — Avant, il y a eu la lettre de cet imbécile de Ribeyre 2 ! Sottise ! Rattrapage ! Ils

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