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C'était De Gaulle - Tome I

C'était De Gaulle - Tome I

Titel: C'était De Gaulle - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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général de l'Élysée, m'avise que le Général veut me voir. Le plongeon dans l'eau froide ne va plus tarder.
    1 Poire d'angoisse , expression de l'ancienne France, et que le Général emploie dans un sens différent. Pour Alexandre Dumas, ce n'était pas un instrument de supplice, mais un bâillon métallique en forme de poire qui empêchait le condamné de crier pendant qu'on le soumettait à la torture.
    2 Des pourparlers franco-algériens eurent lieu du 20 au 28 juillet 1961 au château de Lugrin, en Haute-Savoie, rompus par la partie algérienne.
    3 Dans La Vie française , où je tenais une rubrique régulière de politique étrangère.
    4 Il venait faire à Paris un séjour éclair entre deux avions. Il avait interrompu ses vacances au Portugal pour répondre — négativement — à l'offre de prendre le ministère des Finances à la place de Baumgartner.
    5 Directeur et directeur-adjoint du cabinet de Maurice Couve de Murville.
    6 Respectivement secrétaire général de l'Élysée et conseiller technique chargé de l'Algérie.
    7 Michel Debré a traité cet épisode et relaté nos conversations dans ses Mémoires , Trois Républiques pour une France (Paris, Albin Michel, 1984-1988), t. III, chapitre 6 , pp. 293 sq.
    8 Respectivement, directeur politique du ministère d'État et chef de cabinet de Louis Joxe.
    9 Petit hôtel du 58, rue de Varenne — le « petit Matignon » —, qu'il partageait avec André Malraux, et qui devait m'être affecté quand je fus chargé de l'Information.
    10 Le général de Boissieu a relaté cette conversation, ainsi que le travail que m'avait confié le Général, dans ses souvenirs, Pour servir le général de Gaulle (Paris, Plon, 1982), pp. 139 à 143.
    11 Directeur de cabinet du Premier ministre.
    12 Alfred Fabre-Luce a relaté notre travail commun dans ses Mémoires : Vingt-cinq ans de liberté , tome III, 1946-1961, p. 337 (Paris, Julliard, 1964).

Chapitre 12
    « ON PASSERAIT DU COUP DE COUTEAU AU COUP DE CANON»
    Élysée , 19 novembre 1961 .
    Courcel me convoque : le Général, dont le carnet d'audiences est bourré, ne pourra me recevoir que le 8 décembre. Mais Courcel veut d'urgence me mettre en garde.
    Il me tance : « Vos idées ont trop de succès. C'était bon pour faire planer une menace sur les gens du FLN s'ils ne reprenaient pas les conversations. Mais, maintenant que le fil est renoué, il faut tout faire pour qu'ils ne le rompent pas : ils seraient prêts à prendre ce prétexte. Le Général m'a chargé de vous prévenir sans attendre. Ne vous faites pas d'illusions, il va vous étriller. Ce nouveau courant devient trop fort. Il risque d'emporter l'opinion. Ce serait catastrophique. Ne vous emballez pas ! Ne jouez pas avec ça ! Le Général a eu assez de mal à se débarrasser de l'intégration . S'il faut qu'il dépense autant d'énergie pour écarter la partition ... Et, surtout, qu'on n'aille pas s'imaginer que c'est lui qui vous a demandé de lancer une campagne. »
    S'imaginer ! J'ai du mal à réprimer ma réplique. Il n'est donc pas au courant. Il n'a été informé ni par de Gaulle, ni par Brouillet. Le premier collaborateur du Général n'est pas admis au secret du roi, par lequel je suis moi-même enfermé au point de ne pouvoir répondre.

    « On me dit que vous faites campagne pour le partage »
    Élysée , vendredi 8 décembre 1961 . Me souvenant de la leçon donnée par Bonneval, j'arrive à 10 heures 15 pour 10 heures 30. L'aide de camp de service : « Monsieur le député, il vous faudra attendre. Avant l'heure, ce n'est pas l'heure. » Quelques minutes après, le premier visiteur de la matinée sort. C'est mon vieux camarade Jacques Leprette, qui devient ambassadeur à Nouakchott. Je fais mine d'entrer. L'aide de camp m'arrête : « Non, non, le Général a horreur des gens en avance, autant que des gens en retard. Je vous introduirai quand la pendule sonnera la demie. »
    Jacques et moi nous mettons dans l'encoignure de la fenêtre. Il est radieux. « Le Général m'a accueilli en me disant : "Bonjour, Monsieur." Il m'a fait parler. En me raccompagnant, il m'a dit : "Au revoir, Monsieur l'ambassadeur." Quand on arrive, on n'est qu'un fonctionnaire pressenti. Quand on repart, on est adoubé. »
    Le Général lui a fait un cours sur la Mauritanie comme s'il y avait passé sa vie. Les relations des tribus entre elles ; le caractère du président Moktar Ould Daddah ; l'influence que sa femme, une Française, exerce sur lui ; qu'elle a

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