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C’était le XXe siècle T.3. La guerre absolue

C’était le XXe siècle T.3. La guerre absolue

Titel: C’était le XXe siècle T.3. La guerre absolue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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Dönitz, le général Jodl, le général Student, Joachim von Ribbentrop et Heinrich Himmler. Tout ce monde n’a d’yeux que pour Skorzeny qui, le 21 août, vient d’atterrir à Rastenburg pour faire rapport. L’amiral Canaris croit savoir que Mussolini est emprisonné sur un îlot près de l’île d’Elbe. Skorzeny n’a pas de peine à démontrer que Canaris se trompe. Ce qu’il demande, c’est le feu vert pour l’opération d’enlèvement à la Maddalena. Il l’obtient.
    Le lendemain, Student et Skorzeny repartent pour Rome. Toutes les dispositions sont prises. Un commando de SS débarquera à la Maddalena, le 27 août Catastrophe : on apprend que Mussolini vient de quitter l’île.
    Où peut être le Duce ? Un seul indice : l’hydravion qui a quitté la Maddalena s’est posé sur le lac Bracciano. Donc, Mussolini est en Italie. Quelques jours plus tard, les services secrets allemands interceptent un télégramme adressé au ministère italien de l’Intérieur. On y trouve cette phrase : « Les mesures de sécurité ont été prises autour du Gran Sasso. » Voilà qui permet de circonscrire les investigations. On en vient assez vite à conclure que le Campo Imperatore pourrait bien être la prison idéale. Skorzeny survole et photographie l’hôtel ainsi que ses approches. On constate la présence de nombreux soldats italiens. L’impression se renforce que c’est là que devrait se trouver Mussolini. Sur les photographies, on croit apercevoir, à proximité immédiate de l’hôtel, une prairie « parfaitement plate ». Détail à retenir.
    C’est le 8 septembre que Skorzeny a survolé le Gran Sasso. Le même jour, un médecin militaire est envoyé au Campo Imperatore dans le dessein fallacieux d’y installer un hôpital pour paludéens. Quand il veut prendre le téléphérique pour monter jusqu’à l’hôtel, le médecin rencontre un détachement de carabiniers italiens qui lui barrent la route. On lui apprend que le Campo Imperatore est devenu une zone militaire interdite. Tous les clients de l’hôtel ont été renvoyés pour laisser place à deux cents soldats. Le médecin prend langue avec des Italiens de la vallée. On lui affirme que Mussolini se trouve bien au Campo Imperatore . Depuis la signature de l’armistice – le même jour, rappelons-le – la seule question qui se pose devient celle-ci : lesquels, des Alliés ou des Allemands, arriveront les premiers au Gran Sasso ?
     
    Le 10 septembre, le général Student, le major Mors et le capitaine Skorzeny étudient les renseignements que l’on a réunis sur le Campo Imperatore : cartes, prospectus touristiques, photos aériennes. Student confirme que le commandement de l’opération est remis à Mors. Celui-ci propose d’intervenir le 13 septembre. Student décide d’avancer l’opération d’un jour.
    On a le choix entre trois solutions : l’attaque pédestre par la montagne, le largage de parachutistes, l’atterrissage de planeurs près du Campo Imperatore . Mors donne la préférence aux planeurs. Une douzaine peuvent être rappelés de France. On y embarquera une compagnie déjà réunie sous les ordres du lieutenant von Berlepsch, de la Luftwaffe, un homme sur lequel Mors sait pouvoir compter. Les planeurs atterriront à côté de l’hôtel, sur les éboulis de pierres repérés sur les photos et qui semblent être en pente douce. Jaillissant des appareils à peine posés, les hommes de la compagnie tiendront en échec la garnison italienne, encercleront l’hôtel et mettront le Duce à l’abri.
    Parallèlement à cette opération, deux compagnies de chasseurs parachutistes, une compagnie de blindés et des éléments d’une compagnie lourde arriveront en camion par la vallée et s’empareront du téléphérique qui deviendra disponible pour évacuer le Duce. Les hommes de Mors l’accueilleront en bas et couvriront son retour sur Rome en automobile.
    Longuement, Mors a développé son plan. Student et Skorzeny l’ont écouté avec une attention soutenue. Le général marque une réserve essentielle. Il ne croit pas au retour possible par la route :
    — Les Italiens tiennent toute cette région et vous savez que nous n’avons pas de troupes à l’intérieur. Il faut trouver autre chose…
    Skorzeny intervient : pourquoi ne pas employer un petit avion, un Fiseler Storch par exemple ? Un tel appareil peut atterrir et décoller sur une très courte distance. Pourquoi ne pas enlever Mussolini de

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