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Claude, empereur malgré lui

Claude, empereur malgré lui

Titel: Claude, empereur malgré lui Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Graves
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dissuadant Caligula de souiller le temple et en me persuadant de confirmer les privilèges religieux des Juifs d’Alexandrie et d’accorder des privilèges semblables aux Juifs du monde entier. Jonathan répondit que toutes ces initiatives étaient fort louables. Hérode lui raconta donc une petite parabole. Un homme riche vit un jour au bord de la route un mendiant qui lui demanda l’aumône et prétendit être son cousin. L’homme riche répliqua   : «   Je suis désolé pour toi, mendiant, et je ferai ce que je peux pour toi, puisque tu es mon cousin. Demain si tu te présentes à ma banque, tu trouveras dix sacs d’or qui t’attendront, chacun contenant deux mille pièces d’or en monnaie du royaume —   Si tu dis vrai, déclara le mendiant, que Dieu te récompense.   » Le mendiant se rendit à la banque et, en effet se vit remettre les sacs d’or. Imagine son bonheur et sa gratitude   ! Mais un des propres frères du mendiant, un prêtre, qui n’avait rien fait pour lui quand il était dans le malheur, alla trouver l’homme riche le lendemain. «   Est-ce une plaisanterie de ta part   ? demanda-t-il avec indignation. Tu as juré de donner à ton pauvre cousin vingt mille pièces d’or en monnaie du royaume et tu l’as dupé en lui faisant croire que tu avais tenu promesse. Je suis venu l’aider à les compter et figure-toi que dans le premier sac, j’ai trouvé une pièce d’or de Parthie parmi les autres   ! Feins-tu de croire que la monnaie parthe a cours ici en ce pays   ? Est-ce honnête de jouer ce mauvais tour à un mendiant   ?   »
    Jonathan ne se laissa pas décontenancer par cette parabole. Il déclara à Hérode que l’homme riche avait été stupide d’entacher son bienfait en glissant au milieu des autres une pièce parthe, si du moins, l’erreur était volontaire. Et il déclara également qu’Hérode ne devait pas oublier que les plus grands rois étaient de simples instruments entre les mains de Dieu qui les récompensait selon le zèle qu’ils mettaient à Le servir.
    —  Et Ses Grands Prêtres   ? demanda Hérode.
    —  Ses Grands Prêtres sont suffisamment récompensés de la fidélité qu’ils lui témoignent (elle consiste entre autres à réprimander les Juifs qui manquent à leurs devoirs religieux), en étant autorisés à endosser les vêtements sacrés et à pénétrer une fois l’an dans ce sanctuaire sacré où Il réside dans toute Sa gloire et Sa puissance sans limites.
    —  Très bien, dit Hérode. Si je suis un instrument entre ses mains, je te destitue séance tenante. Un autre portera les vêtements sacrés à la Pâque cette année. Un autre qui saura choisir le bon moment pour formuler des réprimandes.
    Jonathan fut donc destitué et Hérode nomma un successeur qui offensa également Hérode au bout d’un certain temps en lui reprochant d’avoir nommé un Samaritain comme intendant des Écuries   ; un roi juif ne devait compter que des officiers juifs dans son état-major. L’intendant des écuries n’était autre que Silas   ; et par égard pour Silas, Hérode destitua le Grand Prêtre et offrit de nouveau le poste à Jonathan. Jonathan refusa, tout en protestant de sa reconnaissance, affirmant qu’il lui suffisait d’avoir endossé une fois les vêtements sacrés et qu’une seconde consécration à la Grande Prêtrise ne pouvait être une cérémonie aussi sanctifiante que la première. Si Dieu avait accordé à Hérode le pouvoir de le destituer, ce devait être en punition de son orgueil   ; et si maintenant Dieu était d’humeur à lui pardonner, il s’en réjouissait mais ne voulait courir le risque de l’offenser une deuxième fois. Pouvait-il par conséquent se permettre de suggérer que la fonction de Grand Prêtre soit confiée à son frère Matthias, le plus saint homme, le plus pieux de Jérusalem. Hérode y consentit.
    Hérode s’installa à Jérusalem, dans le quartier appelé Bezetha ou Nouvelle Ville   ; ce qui me surprit énormément, car il avait maintenant plusieurs cités somptueusement bâties dans le style gréco - romain, et il aurait pu choisir n’importe laquelle comme capitale. Il visitait toutes ces villes de temps à autre en grande cérémonie et traitait leurs habitants avec courtoisie, mais Jérusalem, disait-il, était la seule ville où devait vivre et régner un roi juif. Il se rendit très populaire auprès des habitants de Jérusalem non seulement en faisant des dons au temple et en

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