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Claude, empereur malgré lui

Claude, empereur malgré lui

Titel: Claude, empereur malgré lui Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Graves
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importants s’effectuaient grâce à des trous percés délibérément dans la conduite principale, au besoin par les responsables des aqueducs qui se laissaient corrompre et s’arrangeaient pour que les dégâts parussent accidentels   ; en effet, un décret autorisait les citoyens à recueillir l’eau provenant d’une fuite. Cette pratique avait recommencé récemment. Je réorganisai la corporation des ouvriers des aqueducs et donnai des ordres visant à la réparation immédiate de toutes les fuites. Mais il se pratiquait encore une autre forme de vol. Des canalisations reliaient la conduite principale à des châteaux d’eau privés construits par des clans ou des familles riches qui se cotisaient pour payer les travaux. Ces canalisations étaient faites de plomb et d’un calibre réglementaire en sorte qu’il était impossible de prélever sur la conduite principale plus d’eau qu’il n’en pouvait couler par la canalisation dans sa position normale horizontale   ; mais en augmentant la section du conduit par le moyen d’un pieu enfoncé de force, étant donné l’extrême ductilité du plomb et de plus, en imprimant à ladite canalisation une pente légère, il était possible d’accroître le débit de l’eau. Parfois même, des familles plus cyniques ou plus puissantes substituaient leurs propres canalisations aux anciennes. Bien décidé à mettre un terme à ces pratiques, je fis des canalisations en bronze qui, une fois marquées d’un sceau officiel, furent reliées à la conduite principale en sorte qu’on ne pouvait faire varier l’inclinaison sans les casser, et je donnai l’ordre à mes inspecteurs de procéder à des examens réguliers des châteaux d’eau pour s’assurer que tout était en ordre.
    Autant mentionner ici la dernière des trois vastes tâches d’intérêt public que j’entrepris, l’assèchement du lac Fucin. Ce lac, situé à près de soixante milles à l’est de Rome au pied du mont Albain, environné de marécages, est long d’environ vingt milles, large de dix, mais peu profond. Le projet d’assèchement était en discussion depuis longtemps. Les habitants de cette région, appelés les Marses, avaient un jour adressé à Auguste une pétition à ce sujet, mais après mûre réflexion, il rejeta leur requête, estimant que les travaux seraient trop importants pour un résultat incertain. La question était maintenant soulevée à nouveau et un groupe de riches propriétaires vint me trouver pour me proposer de payer les deux tiers des dépenses entraînées par l’opération, si je voulais bien l’entreprendre. Ils sollicitaient en échange l’octroi des terres récupérées ainsi sur les marécages et sur le lac lui-même une fois le drainage effectué. Je refusai leur proposition, car s’ils étaient prêts à payer une telle somme pour les terres récupérées, il était probable qu’elles valaient bien davantage. Le problème semblait simple. Il suffisait de creuser un canal de trois milles de long à travers une colline à l’extrémité sud - ouest du lac, pour laisser l’eau s’échapper dans le Liris qui coulait au - delà. Je résolus de commencer immédiatement les travaux.
    Ils débutèrent au cours de la première année de mon règne, mais très vite je compris qu’Auguste avait eu raison de ne pas se lancer dans cette entreprise. Les travaux d’excavation au flanc de la colline et les frais entraînés dépassaient de loin les prévisions de mes ingénieurs. Ils tombèrent sur d’énormes masses de roc qu’il fallait attaquer à la pioche pour ensuite traîner les déblais tout au long du canal   ; et les sources qui dans les hauteurs ne cessaient de jaillir, compliquèrent d’autant l’entreprise. Pour pouvoir l’achever, je me vis bientôt contraint de mobiliser trente mille hommes travaillant en permanence. Mais je refusais de m’avouer vaincu   ; je déteste jeter le manche après la cognée. Le canal n’a été terminé que l’autre jour, après treize années de travaux. Bientôt je donnerai le signal pour l’ouverture des vannes et l’eau du lac s’écoulera vers le Liris.
     

CHAPITRE 12
     
     
    Un jour, peu de temps avant de quitter Rome, Hérode me suggéra de consulter un médecin grec réputé   ; il me fit observer qu’il était de la plus haute importance pour Rome que je prenne soin de ma santé. J’avais depuis peu montré les signes d’une grande fatigue, me dit-il, résultat des horaires

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