Comment vivaient nos ancêtres
aquatique n’appréciaient déjà sans doute guère ce genre de pollution.
N’oubliez pas le bain bourgeois, qui se prenait quant à lui à la mer. Après avoir eu la réputation de guérir de la rage et d’être un excellent moyen à la fois de raffermir les vaisseaux sanguins, de rétablir leur bon flux et de tonifier les organismes chétifs ou affaiblis, il fut finalement comme on l’a vu pris par plaisir. Allez-y donc, mais là encore – et ce sera ma grande recommandation – en sachant, comme nos aïeux, rester bien couvert ou du moins bien habillé : robes de laine tombant jusqu’aux mollets pour les dames et bonnets sur la tête, pantalons et maillots à manches pour les hommes, avec même éventuellement des gants… Et surtout, en sortant de l’eau, n’oubliez pas de boire un dé à coudre de vin de Muscat ou de Marsala et de vous rhabiller de pied en cap avant de vous livrer à quelques exercices de gymnastique sur la plage…
Deux règles d’or, pour bien réussir cette expérience estivale
Ne vous déshabillez donc pas, tel est notre conseil, et supprimez votre réfrigérateur, tel est notre mot d’ordre… !
Oubliez le monde moderne et faites comme vos ancêtres : mettez votre boisson à rafraîchir dans l’eau fraîche d’une fontaine ou d’une rivière ou bien, comme eux, pour vraiment vous désaltérer, buvez un bon verre de petit-lait, conservé à la cave !
Impossible, après cela, d’avoir encore soif et, en cas d’autres sensations ou d’effets secondaires, notamment côté intestins, reportez-vous simplement à la fiche n o 1, pour résoudre vous-même ce petit problème sans l’aide d’un médecin ni d’un pharmacien.
Fiche n o 7
Soyez propres
à la manière de vos ancêtres
N os ancêtres n’ayant ni enzymes gloutons ni aspirateur, et évidemment ni lave-vaisselle ni lave-linge, ne pouvaient avoir notre conception de la propreté.
Certes, les plus vieux d’entre nous se souviennent des lavoirs et des lessiveuses, du temps où l’on utilisait, pour faire la lessive, des cendres bien tamisées, auxquelles les uns ajoutaient des coquilles d’œufs pilées et les autres des fleurs d’orties, sans oublier parfois des racines d’iris hachées, destinées à parfumer le linge. Ils se souviennent peut-être de la vaisselle faite tout au plus une fois par jour, le bol du déjeuner étant alors volontiers réutilisé pour la soupe du soir, sans avoir entre-temps passé par l’évier. Autant de décalages, par rapport à nos habitudes, qui tiennent avant tout à l’eau et non à un problème de robinet.
La question de l’eau au temps de nos ancêtres mérite quelques développements, tant elle était différente de la nôtre, en ce qu’elle n’était pas courante, mais qu’au contraire, c’étaient nos ancêtres qui lui couraient après. Avec des seaux, lourds à porter, et en faisant parfois plusieurs centaines de mètres, pour aller la chercher à la pompe, au puits, à la fontaine ou à la source. De ce simple fait, dont on a sans doute du mal à percevoir les conséquences, la vie de nos ancêtres n’a rien de comparable à la nôtre.
Je vous proposerai donc de vous amuser à le mesurer, en vous remettant dans leur situation ne serait-ce qu’une seule journée. « Bof, objecteront certains, on le fait couramment lorsque l’on fait du camping… ! » Pas vraiment… À moins d’opter pour la formule du camping sauvage, c’est-à-dire sans bloc sanitaires-douches-toilettes-éviers, sachant que la situation n’en sera pas moins différente, car le campeur sauvage choisit le plus souvent son emplacement en fonction des points d’eau.
Imaginez donc une journée sans eau courante, sans eau froide ni chaude, et réapprenez à passer cette journée avec un seul seau d’eau. Ne poussez cependant pas, comme on dit familièrement, le bouchon trop loin : inutile de vous obliger à porter ce seau, rempli à ras bord, sur des centaines de mètres et éventuellement de le monter par des escaliers, même si cet exercice est excellent pour muscler les mollets – nos ancêtres n’avaient nullement besoin de fréquenter les salles de gym. Remplissez en fait simplement ce seau et essayez de vous contenter de son contenu tant pour faire votre toilette, votre ménage et votre cuisine que pour étancher votre soif. Gageons qu’assez vite vous redécouvrirez spontanément les gestes de vos aïeux, et que la toilette hebdomadaire « du dimanche »
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