Comment vivaient nos ancêtres
sans douche ni lave-linge, avec pour toute eau celle que vous devriez aller puiser à la source et que vous utiliseriez chichement ?
Et puis, où retrouver le monde de nos ancêtres ? Sur le plateau du Larzac, dans une fermette isolée et à demi en ruines, entouré de chèvres et d’anciens écolos vieillis, déçus ou aigris de ne pas avoir trouvé ce monde idéal qu’ils y étaient venus chercher ?
Ici encore, je pense que cette quête tient de l’utopie, et que le monde de nos ancêtres ne doit pas être regretté. Et comme nous ne pourrions survivre plus de quelques heures chez eux, nous ne pourrions certainement pas davantage recréer leur monde chez nous. Inutile, pour s’en persuader, de chercher un lieu où aller tenter l’expérience. Elle peut fort bien se faire chez vous. Même si vous habitez un banal appartement, à Paris, en banlieue ou en province, il vous sera toujours possible, pour vous en convaincre, de vous donner les moyens de vivre les quelques situations que je vous propose, qui seront autant d’excellentes façons d’éprouver votre résistance face à cette transplantation.
Nostalgiques, allez y ! Suivez mes conseils et essayez de vivre pleinement à la manière de nos ancêtres. Vous pouvez profiter de certaines situations pour tenter des expériences ponctuelles. Voici des fiches pratiques concernant quelques-unes d’entre elles, vous proposant de retrouver les bonnes vieilles méthodes ancestrales pour :
– vous soigner,
– draguer,
– vous marier,
– accoucher,
– élever vos enfants.
Suivront deux autres fiches proposant des expériences plus générales mais engageant davantage, qui vous offriront l’occasion de tester vos capacités avec :
– la vie en été à la manière de vos ancêtres,
– la propreté, à la même manière.
On passera enfin aux choses sérieuses avec deux tests plus révélateurs : un « test de survie » et un « test d’immersion totale », à l’intention des plus téméraires…
Fiche n o 1
Vous êtes malade ?
Soignez-vous à la façon de vos ancêtres !
N os ancêtres, évidemment, n’avaient ni médicament ni sécurité sociale, et en fait pas de médecins.
Lorsqu’il y avait, parfois, des « officiers de santé », nul n’allait vraiment les consulter : ils étaient trop rares, et surtout trop chers ! Si l’on compte aujourd’hui un médecin pour 300 habitants, on n’en comptait à peine un pour 3 000 avant la dernière guerre. Et ce médecin, consulté toujours trop tard, avait bien du mal à se faire payer, sinon en nature, en se voyant offrir une poule ou, à l’automne, un lapin de garenne que l’on avait « chassé ». Pour ce qui était de la poule, il avait souvent intérêt, s’il voulait qu’elle lui fasse un repas, à avoir une volière pour l’engraisser. Quant au lapin, inutile de trop chercher les plombs lorsqu’on le mangeait…
Aux médecins, nos aïeux ont longtemps préféré les rebouteux, « rhabilleurs » et autres spécialistes « de proximité », se situant généralement entre charlatans et sorciers, qui savaient improviser et donner quelque poudre ou onguent miracle à base, comme on l’a vu, de plantes. Alors, étudiez la médecine naturelle et retrouvez ses recettes, en allant cueillir certaines herbes à jour fixe, avant la rosée et à reculons. Mettez des feuilles d’orties dans vos chaussures, si vous souffrez d’une entorse. Si vous vous coupez, posez simplement sur la plaie des fleurs de lys macérées dans de l’alcool, et pour fortifier bébé, trempez-le, comme autrefois en Brie, dans un bon bain de sang de bœuf bien rouge, afin qu’il y puise la force de l’animal.
En cas de rougeole, souvenez-vous également du coup des rideaux rouges : c’est pas cher et ça peut marcher…
Mais il y a encore mieux : utilisez la médecine totalement gratuite de nos ancêtres, à la fois préventive et curative.
Au plan de la prévention : la panoplie était aussi fournie que variée, et se voyait constituée d’objets qu’il vous sera encore parfois facile de vous procurer. Si, faute de sorciers ayant pignon sur rue, il ne vous est guère aisé de trouver aujourd’hui les amulettes dont nos aïeux se bourraient les poches, il est toujours facile de disposer d’eau bénite, souveraine à maints égards, comme il vous est de même possible de faire bénir un cierge à l’église, le jour de la Chandeleur, que vous conserverez
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