Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
Vom Netzwerk:
parfois requise. Ceux qui, au village, connaîtraient des empêchements, en particulier pour cause de parenté ou d’affinité, doivent se manifester. Rares sont ceux qui s’y risquent car ils craignent de se voir rapidement traduits en justice pour abus de procédure.
    Le futur, de son côté, enterre sa vie de garçon, ce qui, quelquefois, donne lieu à des scènes théâtrales. Dans le Vivarais, on ne parle pas à demi-mot et on n’hésite pas à le placer dans un cercueil auquel on met le feu pour qu’il en sorte au milieu des flammes.
    Bandits et banlieues : quel rapport ?
    Publier les « bans » d’un mariage n’a jamais voulu dire réserver les sièges…
    Même si nos ancêtres ignoraient l’orthographe, le « banc » air lequel on s’assied n’a jamais été confondu, autrefois, avec le « ban » que l’on publiait.
    Aux temps féodaux, le « pouvoir de ban » était le droit de légiférer et d’organiser, à l’origine par proclamation. Le « banvin » était ainsi la proclamation de l’ouverture officielle du marché du vin nouveau, comme le « ban des vendanges » en fixait le calendrier. Le four et le pressoir « banaux » étaient ceux appartenant au suzerain et qu’il était obligatoire d’utiliser. Qui était hors la loi était dit « hors ban » ou forban et se voyait banni et alors volontiers appelé bandit. L’espace géographique sur lequel s’exerçait ce pouvoir de police générale était appelé le « ban », et ce terme fut notamment longtemps employé en Alsace et en Lorraine, où l’on trouve encore Le Ban de la Roche. De lui vient aussi notre « banlieue », désignant à l’origine un espace d’une lieue, tout autour de la ville et sur lequel celle-ci exerçait son « droit de ban », espace qui lui était donc rattaché du point de vue administratif.
    Le seigneur, de même, requérait l’aide, lors d’une guerre, de tous ses vassaux, en publiant, pour les vassaux directs, le « ban », et pour les autres « l’arrière-ban », où aucun d’eux n’aurait pu s’asseoir…
    La veille ou l’avant-veille du mariage, le notaire est convoqué pour rédiger le contrat.
    Les époux s’engagent à se marier « au plus tôt devant Dieu, selon le rite de la sainte Église apostolique et romaine ». On précise les droits et apports de chacun, éventuellement l’engagement à résider chez les parents de l’un d’eux pour y « vivre à même pain et même pot », y travailler ensemble et leur obéir en toutes choses. On fixe le montant de la dot, révélateur de l’aisance familiale. En Creuse, bien souvent, c’est la mariée elle-même qui se l’est constituée en vendant ses cheveux à un marchand ambulant qui les revendra au perruquier. Voilà pourquoi, en cette région, les mariées portent volontiers un bonnet bien serré le jour de la noce.
    Dans le contrat, on énumère aussi les « ors », dons de bagues et de bijoux, et enfin le trousseau. Une grande partie de la parenté est déjà réunie pour lui donner toute la solennité nécessaire, à la grande joie des généalogistes d’aujourd’hui que son énumération comble de satisfaction en leur offrant une véritable photographie du groupe familial. Toute une assemblée qui accepte le mariage et opine du bonnet à la lecture du contrat, voire à chaque élément constitutif du trousseau.
    Ce trousseau, une véritable malle au trésor, est livré aux jeunes époux la veille, le jour ou le lendemain des noces, sur un char fleuri, parfois à dos de mulet, mais toujours au milieu des chants et des rires. Avant de devenir au XIX e siècle une de ces belles armoires qui restent dans les familles, la pièce principale du trousseau est presque toujours un coffre décoré des initiales des mariés sculptées dans le bois et enjolivées de quelque entrelacs, cœur ou dessin symbolique et de bon augure. Ce coffre de bois est dit, selon les milieux, « de chêne, ferré et fermant à clef » ou simple « caisse sapine ». Il contient tout le trousseau énuméré au contrat : chemises de chanvre, bas, vaisselle (écuelles de bois, de terre ou d’étain, gobelets, cuillères), linceuls c’est-à-dire draps, mis à part les « deux linceux de toile bâtarde » (les autres étant de « grosse toile ») destinés à recevoir en leur temps les dépouilles mortelles de chacun des époux.
    Si le linge abonde toujours, comme on peut le voir le jour de la lessive, s’y ajoutent

Weitere Kostenlose Bücher