Comment vivaient nos ancêtres
procèdent de tout autres origines :
– le « bleu » y est nommé « azur », d’après un mot arabe (lazaward), dont le « l » avait été pris pour un article. Logique : n’oublions pas que le blason s’est surtout développé au temps des Croisades, pour permettre aux combattants de mieux s’identifier lors des batailles,
– le vert y est appelé « sinople », en référence à la couleur de la terre de Sinope, région d’Asie Mineure.
– le noir y est nommé « sable », en référence non pas à celui des plages, mais au mot russo-polonais « sabol »,
– le rouge enfin y est nommé « gueules », en référence dit-on, aux peaux des gosiers de martres, que l’on aurait alors coutume d’utiliser pour représenter cette couleur sur les boucliers.
En revanche la volonté d’éviter les mois d’été est simplement due au fait que ce sont ceux des gros travaux de fenaison et de moisson et qu’il est impossible d’y prendre le temps de s’amuser. Autrefois à la campagne les mariages ont donc lieu surtout en janvier et en février, entre « les Rois » et le carême, et en novembre, après les derniers travaux de vendange, de labour et de semailles et avant le temps de l’Avent. Étant donné le choix limité de dates, les mariages se font parfois en série. Ainsi à Plougastel, le curé bénit-il jusqu’à trente ou quarante couples le mardi suivant l’Épiphanie, le Mardi gras et le mardi de Pâques.
Sauf à se marier en catimini, il faut s’assurer que le calendrier permet de prendre son temps car la cérémonie dure en général plusieurs jours : deux dans la plupart des provinces, trois dans le Hurepoix, en Beauce et en Cornouailles, quatre en Alsace, en Armagnac et dans les Côtes-du-Nord, et jusqu’à huit jours dans les Landes. Il est vrai que les rituels et les coutumes sont si nombreux et si élaborés dans leur symbolique, qu’il faut bien tout ce temps pour les accomplir correctement.
Dès le matin de la noce retentissent aubades et coups de fusil qui reviendront à tout moment de la journée et tout le long des déplacements, jusqu’à ce que ces derniers, sans doute suite à la triste connotation prise lors de la guerre de 1914-1918, soient peu à peu abandonnés.
Avant le départ du cortège a lieu la toilette de la mariée. L’opération, longue et savante, est présidée par la couturière car jamais mariée ne s’aviserait de coudre elle-même sa robe, signe de malheur certain. De plus, avant les années 1870-1880 marquées par le culte de l’immaculée Conception, aucune mariée n’est vêtue de blanc. La tradition de la robe blanche se répand après l’apparition de la Vierge ainsi vêtue à Bernadette Soubirous dans la grotte de Lourdes. Elle est vite diffusée par les grands magasins et les multiples catalogues et gagne en un temps record les campagnes les plus reculées. Auparavant, la mariée porte des vêtements de couleurs très variables selon les régions et la richesse de sa famille. Sa robe est de couleur vive, surtout rouge ou bleue, et toujours recouverte d’un tablier de couleur ou quelquefois blanc – alors que celui de la femme mariée est obligatoirement noir – encore appelé « devantier » et symbole du travail ménager.
Au Moyen Âge, les premières mariées s’étaient rendues à l’église cheveux au vent en signe de pureté. Les valeurs s’inversant souvent au fil des temps, on a vu apparaître la couronne. Épinglée par les filles d’honneur, elle est constituée de fleurs choisies pour leurs vertus magiques ou symboliques, essentiellement la rose et le romarin, avant que ne naisse, avec la robe blanche, l’habitude des fleurs d’oranger. De même, dès 1840-1850, est introduit le voile blanc, signe d’union avec Dieu, en référence à celui que portait la Sainte Vierge le jour de son mariage avec saint Joseph. La ceinture, enfin, est souvent mise par le père ou le parrain. Quant à la chaussure (sabot, galoche ou soulier bas), elle est toujours chargée de symboles, et plusieurs jeux, au cours de la journée, consisteront à essayer de la dérober.
Équipée, voilée, bouquetée, couronnée, la mariée, souvent en larmes pour marquer ses regrets de quitter la maison paternelle, prend la tête du cortège. Selon les régions, elle est au bras de son père, de son parrain, d’un proche parent ou du premier garçon d’honneur. Le cortège, plus ou moins long, s’égrène alors sur les
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