Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
Vom Netzwerk:
lève, d’ailleurs.
    — Bien. Elle a été heureuse de rester couchée un jour ou deux mais voilà qu’elle se fait impatiente.
    Il lui sourit.
    — Je montais vous demander de descendre dans la cour et d’y passer un instant. À moins que vous n’ayez d’autres visites à faire.
    — Non, papa a emmené Yusuf avec lui chez l’évêque. Comme votre tante, il se sent beaucoup mieux et devient difficile à soigner.
    Quelques friandises étaient disposées sur la table de la cour. Daniel versa une tasse de tisane de menthe froide destinée à Raquel et la porta vers un banc, à l’ombre. Normalement grouillante d’activité, la maison paraissait désertée. Raquel s’en étonna.
    — Ma tante va descendre nous rejoindre dans un instant, dit Daniel comme s’il devinait ses pensées. Les servantes courent en tout sens à la recherche de coussins moelleux et de châles. Elle ne doit pas en être très heureuse, ajouta-t-il, mais on ne peut pas les arrêter.
    — Elle est si rarement malade que tout le monde s’inquiète lorsque c’est le cas.
    À cet instant, maîtresse Dolsa arriva au milieu d’une nuée de servantes. Avec un geste d’impuissance, elle sourit aux deux jeunes gens et se laissa choyer.
    — Elles essayent de me garder au lit, dit-elle, pour régir la maison à leur guise, mais je les ai prévenues qu’elles n’ont que jusqu’à demain matin : nous reprendrons ensuite nos habitudes.
    Elle chercha quelqu’un du regard.
    — Esther, lança-t-elle à la chambrière en indiquant la partie de la cour la plus éloignée de Raquel et de Daniel, je préférerais m’asseoir ici. C’est plus tranquille.
    Ce fut un nouveau remue-ménage quand le personnel de maison transporta sa chaise, ses coussins, ses châles, une table et de quoi boire et manger.
    — Elle se venge de tout ce qu’on lui a fait endurer ces derniers jours, expliqua Daniel.
    — Pardon ? dit Raquel. Oh, Daniel, je suis désolée. Je pensais à autre chose et ne vous ai pas entendu. Papa est inquiet, très inquiet de ce que chacun raconte – il est allé consulter l’évêque, mais celui-ci ne lui a pas été d’une très grande aide. Il a ses propres problèmes et n’apprécie pas vraiment les projets de papa.
    — Raquel, mais de quoi me parlez-vous ?
    — De maître Astruch. Vous n’êtes donc pas au courant ?
    — Au courant ? De quoi ?
    — De Martí Gutiérrez et d’Astruch des Mestre.
    — Que leur arrive-t-il ? J’ignorais qu’ils se connaissaient.
    — Daniel, fit Raquel exaspérée, je crois que vous avez passé trop de temps dans votre atelier. Vous êtes certainement la seule personne en ville à ignorer les folles rumeurs que Martí Gutiérrez répand à propos de maître Astruch.
    — J’ai entendu dire que les héritiers de maître Gualter soupçonnaient maître Astruch d’avoir engagé des assassins pour le tuer, mais cela m’a paru si extravagant que je n’ai pas songé que quiconque ait pu l’envisager.
    — C’est pourtant le cas. Tout cela à cause de l’argent, ajouta-t-elle avant de lui raconter ce qu’elle savait des événements.
    — Martí proclame que maître Astruch a tué son père ? s’étonna Daniel. Je n’arrive pas à y croire. Personne ne le devrait, d’ailleurs. Il n’existe pas dans tout le royaume quelqu’un que l’on puisse moins soupçonner d’assassinat. Comment Martí peut-il penser pareille chose ?
    — C’est certainement à cause d’une remarque que maître Astruch aurait faite à Martí. Il lui a dit que le remboursement du prêt ne devait pas l’inquiéter et qu’il récupérerait l’argent auprès de ceux qui le détenaient. Martí en a conclu qu’il connaissait les hommes qui avaient dérobé l’or et, par conséquent, qu’il faisait partie de la conspiration destinée à tuer le marchand pour le dépouiller.
    — Il doit y avoir autre chose. Cela n’a pas de sens. Nul ne pourrait croire…
    — Selon Nicholau, Martí a souvent des jugements hâtifs et est enclin à l’entêtement.
    — Je vais lui parler, dit Daniel.
    — Vous le connaissez ?
    — Bien sûr. Je lui ai non seulement confectionné une paire de gants auxquels il tient beaucoup, mais nous achetons beaucoup de cuir dans son entrepôt. Ils font venir de la vachette particulièrement fine, idéale pour des gants de cavalier. J’ai eu avec lui maintes conversations agréables. Hélas, ajouta-t-il d’un air pensif, celle-ci ne le sera pas, je le

Weitere Kostenlose Bücher