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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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une bonne idée.
    — Je suis heureuse qu’il vous l’ait proposé, maîtresse Dolsa.
    Sur ce, les deux femmes se mirent à discuter des problèmes domestiques et du temps – très chaud, elles étaient bien d’accord sur ce point, même si ce n’était pas étonnant pour cette période de l’année. Daniel alla chercher Raquel et son père dans l’espoir qu’ils participeraient eux aussi à cette promenade nocturne.
    — Cela me paraît évident, disait Raquel. Ce pauvre Joaquim est tourmenté par l’idée d’avoir dérobé un objet sacré : ce ne peut donc être que lui qui a apporté ici le Graal.
    — Comment l’a-t-il transporté ? lui demanda Isaac. J’ai cru comprendre qu’il n’avait rien sur lui en arrivant à Figueres. Il n’avait certainement pas de paquet assez grand pour dissimuler une coupe en argent. Et dans ce cas, comment l’aurait-il cachée aux yeux des moines ?
    — Quelqu’un la lui aura prise pour la vendre, s’obstina Raquel.
    — On la lui aurait volée, c’est cela ? Mais qui ?
    — Baptista, si la femme de la taverne nous a dit la vérité.
    — Maîtresse Ana ? Je la crois sincère. Oui, Baptista aurait très bien pu lui dérober cette coupe, mais il y a d’autres explications, je n’en doute pas.
    — N’avez-vous pas dit que Joaquim se trouvait encore non loin d’ici ? Avec les frères, à Sant Pere de Galligants ?
    — Je le crois, oui. Du moins il l’était il y a quelques jours. Il serait intéressant de lui parler.
    — L’évêque peut sans aucun doute interroger n’importe quel moine du diocèse s’il le souhaite, intervint Daniel.
    — Oh, bonsoir, Daniel ! lui lança le médecin. Vous êtes le bienvenu. Et vous avez également raison. Il le peut s’il le souhaite, mais il ne le désire pas. Il ne veut rien avoir à faire avec toute cette histoire. Il soutient que cela regarde la ville, pas le diocèse.
    — Mais, papa…
    — Je parlerai demain à l’abbé, dit Daniel.
    — Vous ? s’étonna Raquel. Mais pourquoi ?
    — Pourquoi ne parlerais-je pas à un abbé ? Je dois me rendre à Sant Pere afin de lui livrer une paire de gants. Je peux au moins l’interroger de votre part sur ce jeune moine. Après tout, vous vous intéressez à son état de santé, n’est-ce pas ?
    — C’est exact, répondit le médecin. Ainsi qu’à son état spirituel et à sa conscience, ce qui est d’ailleurs lié.
    — Ils l’ont peut-être renvoyé dans son monastère, papa.
    — Il serait également intéressant de le savoir. Mais j’entends près du portail le pas de mon bon ami Ephraïm. Irons-nous faire quelques pas avec lui ?

CHAPITRE XIV
    Mardi 10 juin 1354
     
    Tôt le matin, Don Vidal de Blanes, abbé de Sant Feliu, se rendit au palais épiscopal où il fut reçu fort aimablement par Francesc Monterranes, qui le conduisit dans le cabinet de Berenguer. Après une conversation murmurée dans le couloir – trop discrète pour être perçue par un clerc qui passait par là et par deux servantes qui s’attardaient non loin –, le chanoine ouvrit la porte.
    — Les documents que Son Excellence a préparés pour vous se trouvent dans son cabinet, dit Francesc. Si vous voulez vous donner la peine de les examiner, Don Vidal, je me ferai un devoir de répondre à toutes vos questions. Celles qui échappent à ma compétence seront transmises à Son Excellence dès qu’elle se sentira mieux.
    La réponse de l’abbé fut trop faible pour être entendue par des oreilles curieuses, mais un clerc plein d’imagination alla raconter que son visage ressemblait à une nuée d’orage.
    — Il n’était pas content, expliqua-t-il. Il n’a pas apprécié un tel affront. Il aurait mieux valu que Son Excellence quitte son lit.
    — Si elle le peut, dit remarquer Ramon de Orta, qui s’était arrêté pour écouter le récit de la rencontre entre l’abbé et le vicaire. Il n’est pas charitable de reprocher à quelqu’un une chose qu’il est dans l’incapacité d’exécuter.
    — Oui, mon père, murmura le clerc en s’empressant de s’excuser.
     
    Dès que la porte du cabinet épiscopal se fut refermée derrière Don Vidal, celle de la chambre de Berenguer s’ouvrit et l’évêque en personne vint l’accueillir.
    — Je vous prie de me pardonner cette petite mise en scène, Don Vidal. Je souffre d’une maladie insignifiante, je l’admets, mais mon médecin a insisté pour que je prenne quelques jours de repos et de

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