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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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n’est pas vraiment ça, capitaine. J’avais posté les deux seuls hommes qu’on ne pouvait reconnaître comme les nôtres, selon vos instructions.
    — Comme nous l’avons décidé, sergent.
    — Oui. Comme nous l’avons décidé. Ç’aurait été une excellente idée si eux-mêmes n’avaient pas été trompés par quelqu’un habillé comme maître Isaac.
    — Quoi ?
    — Un homme portant un bâton est passé près d’eux. Un gamin a crié « Voilà maître Isaac », et sans même le regarder, un de ces deux idiots s’est lancé derrière lui. L’autre est venu nous chercher et on est partis, innocents qu’on est. Capitaine, on a suivi notre garde sur la route de Barcelone, alors qu’il avait déjà perdu notre homme au moment de franchir la porte de la ville. Ça me fait honte qu’on ait pu se faire prendre à un si vieux tour.
    — Le portier aurait dû savoir que le médecin n’était pas passé par là.
    — C’est vrai, capitaine, et on l’a interrogé, mais il était ivre au point qu’il n’aurait même pas vu sa propre mère. On a parcouru les pâtures à l’ouest de la rivière jusqu’au moment où on a compris qu’on s’était vraiment fait berner. On a alors vérifié auprès des autres portes.
    — Alors ?
    — Deux des portiers nous ont donné les noms des gens pour qui ils avaient ouvert la poterne et aussi ceux de la plupart des citadins sortis avant le coucher du soleil. Quant au troisième… il est tellement saoul qu’on ne peut rien en tirer pour l’heure.
    — Nous allons vérifier ces noms. Ensuite, il faudra mettre Son Excellence au courant. Je ne crois pas qu’elle va apprécier…
     
    Oh non, Son excellence n’apprécia pas. Dans tout le palais, on pouvait l’entendre rugir.
    — Pas seulement mon médecin, capitaine, dit Berenguer, mais aussi le pupille de Sa Majesté ! Ils sont tous deux en danger.
    — Oui, Votre Excellence.
    — Faites venir le sergent. Il faut décider que faire.
    — Oui, Votre Excellence, répondit le capitaine en entrouvrant la porte pour faire entrer le sergent.
    — Maître Isaac reviendra-t-il en ville quand il se rendra compte qu’il n’a aucune escorte ? demanda aussitôt ce dernier.
    — Qui peut le dire ? fit l’évêque, l’air sombre. Je pense qu’il est tellement inquiet pour ce garçon qu’il n’en fera rien.
    — Il faut absolument découvrir par quelle porte ils sont sortis, dit le capitaine.
    — Et s’ils étaient encore en ville ? suggéra l’évêque.
    — C’est peu probable, Votre Excellence. En premier lieu, les portes du quartier juif se sont ouvertes pour lui quand il est parti, et on ne l’y a pas revu. Deuxièmement, j’ai des hommes qui attendent ici, ici et ici, dit-il en posant un doigt sur une grande carte de Gérone. Il n’aurait pu regagner le centre sans qu’on le voie. Je veux bien admettre qu’un homme qui a des amis et connaît parfaitement la ville peut échapper à notre vigilance, mais maître Isaac ne cherche pas à nous échapper, Votre Excellence.
    — C’est vrai…
    — Non, il se trouve hors les murs. Dès que nous saurons quelle porte il a empruntée, nous pourrons concentrer nos recherches. C’est probablement une des portes sud, mais nous cherchons partout.
    — Bien. Voici ce que je vous propose.
    L’évêque se pencha sur la carte.
     
    Isaac et son compagnon marchaient côte à côte, en trébuchant parfois, jusqu’à ce qu’ils atteignent les arbres, autant guidés par le bâton de l’un que par les yeux de l’autre.
    — Vous croyez qu’il cherche à nous perdre ?
    — Il y a de fortes chances, répondit Isaac. Mais seul l’inattendu m’inquiète. Je pense que le moment est venu d’allumer la lanterne.
    — Oui. Attendez, je m’en occupe…
    Le compagnon d’Isaac posa son balluchon sur le sol, le défit et recula pour en vérifier le contenu.
    En poussant un cri de surprise, il sentit le sol de la forêt se dérober sous ses pieds et tomba dans le néant.

CHAPITRE XXII
     
    Raquel cherchait désespérément quelque chose à quoi se raccrocher, n’importe quel objet susceptible de ralentir sa chute. Elle glissait sur le dos, mais des feuilles frôlèrent sa main et elle chercha à les saisir. La pente était très marquée et elle attrapa la frêle branche dans l’espoir de s’immobiliser. Effectivement, elle s’arrêta. Elle demeura là, frissonnante – tout avait été si brusque. Il lui fallut un moment pour comprendre

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