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Constantin le Grand

Constantin le Grand

Titel: Constantin le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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a-t-il dit.
    Puis il a légèrement tourné la tête vers Constantin.
    — Et le césar Constance Chlore devient le second empereur en lieu et place de Maximien dont le cycle finit avec le mien, pour le bien de l’Empire et la défense de ses dieux.
    Dioclétien a levé les bras et le manteau de pourpre a glissé le long de son dos, tombant de ses épaules sur le sol, couvrant les dalles de marbre de ses plis rouge sang.
    J’ai pensé que Christos commençait à exiger le prix des persécutions commises contre ceux qui croyaient en lui. Il dépouillait l’empereur de son pouvoir. Vêtu d’une tunique blanche de vétéran, Dioclétien a traversé la salle, et les prétoriens se sont mis à frapper le sol du bout de leurs javelots pour saluer son départ.
    Dioclétien ne s’est pas retourné.
    Je l’ai vu monter sur un chariot qui s’est éloigné, suivi par une dizaine de cavaliers de sa garde.
     
    À cet instant, le brouhaha et le tumulte ont envahi la salle du palais. Prétoriens, centurions, tribuns et légats entouraient Galère qui avait déjà posé sur ses épaules le manteau de pourpre et dont une grimace de vanité déformait le visage. Il tenait ses mains serrées sur la poignée de son glaive comme s’il avait craint, à l’instant de son triomphe, quelque menace.
    Son regard s’arrêtait souvent sur Constantin qui n’avait pas bougé, restant ainsi à l’écart.
    Tout à coup, Galère a repoussé ceux qui se pressaient autour de lui. Il s’est dirigé vers Constantin et l’a saisi aux épaules en disant d’une voix forte :
    — Je salue le fils de l’empereur Constance Chlore, le tribun militaire au courage inégalé et qui combat sur les frontières de l’Empire !
    Il a tourné la tête vers moi comme s’il avait senti que je le regardais. Il m’a longuement dévisagé et j’ai su qu’il avait reconnu en moi un disciple de Christos.
    Il a gardé les deux mains posées sur les épaules de Constantin et a repris d’une voix forte :
    — J’ai besoin de toi. Je te veux près de moi.
    Puis il s’est éloigné, suivi par la foule des courtisans, et nous sommes restés seuls dans la salle qui s’était vidée.
     
    Le lendemain, Constantin m’a annoncé que Galère avait désigné les deux césars : son neveu Maximin Daia l’assisterait dans les gouvernements de l’Orient et il avait choisi l’un de ses proches, le général Sévère, un ivrogne et un débauché, pour être le césar de l’empereur Constance Chlore.
     
    Les lettres qu’avait adressées Constance à Galère lui demandant d’autoriser son fils à le rejoindre, faisant état des menaces barbares qui pesaient sur la Bretagne, des fatigues et de la maladie qui l’affaiblissaient, rendant sa présence d’autant plus nécessaire, étaient restées sans effet.
    L’empereur Galère voulait garder, serré dans sa poigne, le jeune Constantin.
     
    Il m’a semblé que des ombres inquiétantes commençaient à rôder dans l’aile du palais réservée à Constantin.
    Certaines s’attardaient devant ma porte, d’autres nous suivaient quand nous nous rendions à Drepanum afin d’y rencontrer Hélène. La mère de Constantin conseillait à son fils de fuir avec son épouse Minervina et leur enfant, Crispus.
    Constantin se tournait vers moi, m’observait sans solliciter mon avis.
    Je le sentais tendu comme un homme qui doit choisir le moment de dégainer son glaive.
    Il rentrait la tête dans les épaules, la laissait retomber sur sa poitrine, et cependant son attitude ne donnait en rien une impression de fatigue, de renoncement ou d’accablement. C’était au contraire la posture d’un soldat qui se recueille ou se ramasse avant le combat.
    Puis j’ai simplement demandé :
    — Peux-tu accepter cela ?

 
     
10
    Aux côtés de Constantin, j’ai senti chaque jour davantage le poids de la haine et la présence de la mort.
    Elles rôdaient parmi les centurions et les tribuns, les prétoriens de Galère et de Maximin Daia qui murmuraient sur notre passage quand nous quittions le palais impérial.
    Elles nous suivaient quand nous nous rendions à Drepanum, chez la mère de Constantin, ou bien quand je l’accompagnais au grand amphithéâtre de Nicomédie où Galère lui avait ordonné de se rendre.
    J’avais voulu me dérober : nous autres, croyants en Christos, nous refusions d’assister aux jeux sanglants, mais Constantin avait insisté pour m’avoir auprès de lui.
    — Tu dois être là, a-t-il

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