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Constantin le Grand

Constantin le Grand

Titel: Constantin le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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les jarres de vin pour s’enivrer plus vite.
    Comment cette armée-là, titubante, aurait-elle pu vaincre les troupes de Licinius, renforcées par des cohortes envoyées de Gaule par Constantin ?
     
    Je n’ai pas eu à persuader l’empereur.
    De lui-même il a murmuré :
    — D’abord Maximin Daia…
    Il s’est interrompu et, après un silence, il a ajouté que les intérêts de Dieu et les siens étaient confondus, et que je devais demander à toutes les communautés chrétiennes de l’empire d’Orient de se soulever contre Maximin Daia.
    Quant à lui, Constantin, Pontifex Maximus , il condamnait en Maximin Daia un usurpateur, un tyran sans dieu, ennemi de toutes les religions de Rome, celles de Jupiter, de Sol invictus aussi bien que celle de Christos.
    — Licinius va vaincre avec l’aide de tous les dieux et l’appui de mes cohortes.
    Il a levé les bras et ajouté :
    — Après, après…
     
    Cyrille m’a appris comment Maximin Daia, dont l’armée avait été vaincue en Thrace par les cohortes de Licinius et de Constantin, avait dû retraverser les détroits, fuir Nicomédie.
    Bientôt il n’avait plus été qu’un homme seul, traqué, qui, à Tarse, en Cilicie, avait choisi de s’empoisonner plutôt que de tomber aux mains de Licinius. Ses derniers fidèles avaient brûlé son corps et dispersé ses cendres. Et, sur ordre de Licinius, tous les proches de Maximin Daia, épouse et fils, parents, conseillers, de même que les quelques survivants de sa garde personnelle, avaient été égorgés.
    Le sang avait coulé à Tarse et à Antioche.
    Et Licinius s’était proclamé empereur d’Orient, le premier des empereurs, Maximus Augustus .
    Le titre même que portait déjà Constantin le Grand.
     
    Je savais que celui qui combattait au nom de Christos vaincrait l’autre.

 
     
24
    J’ai vu Constantin lever son glaive. L’arme avait la forme d’une croix.
    Debout près de moi dans cette grand-salle du Palais impérial d’Arles, Cyrille a murmuré :
    — C’est donc à cet homme que, du haut du Ciel, Dieu a accordé la victoire sur les païens comme fruit de sa piété.
     
    J’ai dévisagé Constantin.
    Il avait la tête un peu penchée en arrière, afin d’étirer son cou trop court, ce qui lui donnait une posture hautaine, presque méprisante, comme s’il avait voulu marquer son dédain ou sa supériorité vis-à-vis des dizaines d’évêques qui se pressaient autour de l’estrade sur laquelle il se tenait, le glaive à la main.
    Cet homme-là était-il pieux ?
    Il continuait d’exercer la fonction païenne de Pontifex Maximus . Il voulait qu’on le considérât comme le grand pontife de toutes les religions, et il acceptait – il souhaitait – qu’on célébrât son propre culte comme s’il avait été un empereur païen divinisé.
     
    Cependant, il avait convoqué un concile en Arles avec les évêques des provinces de Gaule, de Bretagne, d’Afrique, d’Italie, d’Espagne, et c’est lui qui, glaive brandi, le présidait comme s’il avait aussi été le chef religieux de notre Église.
     
    J’ai senti le regard de Cyrille posé sur moi, mais je me suis abstenu de tourner la tête. Je ne souhaitais pas qu’il devine mes réflexions.
    Cet empereur pouvait-il nous imposer ses choix, sa loi ?
    Je voyais, séparés les uns des autres par les Gaulois, les Espagnols, les Italiens, les deux groupes d’évêques venus des provinces d’Afrique, des frères ennemis qui évitaient même de se regarder, s’étant placés aux deux extrémités de la salle.
    Les uns, autour de l’évêque de Carthage, Cécilien, voulaient que l’on pardonnât et accueillît à nouveau dans le sein de l’Église les évêques qui, durant les persécutions de Dioclétien, avaient obéi aux ordres de l’empereur et de ses légats, remettant aux soldats les livres saints et échappant ainsi au martyre.
    Les autres, rassemblés autour de Donatius, lui aussi évêque de Carthage, réclamaient la destitution des faibles, des lâches qui avaient accepté que les livres saints fussent profanés et brûlés.
    Comment de tels apostats pouvaient-ils demeurer évêques ? Comment les sacrements qu’ils avaient ordonnés pouvaient-ils être reconnus ? Il fallait baptiser à nouveau tous ceux qu’ils avaient accueillis au sein de l’Église. Il fallait que la pureté de la foi fut respectée.
    Entre Cécilien et Donatius, chacun exhortant ses fidèles à ne pas céder, mais à exclure

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