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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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juste colère de notre maître à tous
m’avait imposée a pris fin. Ton brave et loyal cœur a fait ce prodige. Depuis
des centaines et des centaines d’années, j’attendais en vain ma délivrance.
Tout homme me rebutait et j’étais l’ennemi de tout homme. Toi seul, tu as eu
pitié. Ta main m’a retiré du gouffre de glace où j’étais plongé et m’a ouvert
les portes de la joie. Mais tu n’auras pas eu affaire à un ingrat. Adieu !
    Et le petit homme disparut.
    Le matin, en se réveillant, Daïg trouva sur son lit le
chapeau qu’il avait perdu la veille, et, dans ce chapeau, il y avait son
mouchoir et son argent : il n’y manquait pas un denier. Il s’en émerveilla
beaucoup, mais il n’était pas au bout de ses surprises : la première
personne qu’il rencontra, en revenant de la fontaine où il était allé se laver,
lui raconta que deux hommes du village voisin venaient d’être relevés, à demi-morts,
près d’un chemin creux. Daïg comprit qu’il s’agissait de ses voleurs de la
veille. Le petit homme rouge n’avait pas menti : ce n’était pas un ingrat
et il l’avait vengé d’une façon exemplaire.
    À partir de ce jour, la fortune ne cessa de sourire au courageux
compère. Tout prospérait et doublait de valeur entre ses mains. Il épousa la
fille de son patron et reçut en cadeau de mariage la ferme du Koz-Ker. Il faut
dire qu’il l’avait bien méritée.
    Pont-Croix (Finistère).
     
    Le thème
développé ici est celui des « conjurés », c’est-à-dire des âmes
errantes qui ne trouvent le repos que par l’intervention d’un humain bon et
généreux. L’originalité réside dans l’état de l’Homme Rouge dont le corps est
un bloc de glace.
LES TROIS CHIENS
    Il était une fois une veuve qui était fort pauvre. Elle
avait deux enfants, un garçon et une fille. La fille était coquette et passait
son temps à ne rien faire. Le fils, qui se nommait Yann, gardait une chèvre
maigre sur le bord de la route.
    Un jour, il vit arriver une vieille femme suivie de trois
chiens vigoureux. La vieille femme lui dit :
    — Veux-tu me donner ta chèvre en échange de mes trois
chiens ?
    Yann fut quelque peu surpris par cette proposition. Sa chèvre
était bien maigre, et les trois chiens étaient beaux et forts. Malgré tout, il
refusa, disant :
    — Que non. Ma chèvre n’est peut-être pas très grasse,
mais elle me procure du lait, à ma famille et à moi. À quoi donc me serviraient
vos chiens ?
    La vieille femme s’en alla avec ses trois chiens. Mais le
lendemain, Yann la vit revenir vers lui.
    — Alors, mon garçon, dit-elle, as-tu réfléchi ?
Veux-tu me donner ta chèvre en échange de mes trois chiens ?
    — J’ai bien réfléchi, dit Yann. À chacun son dû :
à vous vos chiens, à moi ma chèvre.
    Le surlendemain, la vieille femme vint encore le trouver
avec ses trois chiens.
    — Si tu consentais à cet échange, dit-elle, je suis
sûre que tu ne le regretterais pas.
    Yann se mit à réfléchir. Après tout, sa chèvre était bien
vieille et faible, elle ne valait même pas sa corde. Peut-être que les chiens
lui rendraient davantage de services.
    — J’accepte, dit-il enfin.
    En plus des trois chiens, la vieille femme lui remit un
sifflet en argent.
    — Prends ce sifflet, lui dit-elle, il te sera utile.
Partout où tu seras, si tu te trouves en danger, siffle, et, à l’instant même,
les chiens seront là pour te défendre.
    Il revint chez lui avec ses trois chiens. Mais quand sa mère
vit qu’il avait abandonné la chèvre pour trois chiens qui ne demandaient qu’à
manger, elle entra dans une colère noire. Elle leva son bâton sur son fils pour
le punir de sa légèreté. Mais elle n’eut pas le temps de frapper : l’un
des chiens, qui répondait au nom de Brise-Fer, s’était précipité sur le bâton et,
d’un coup de dent, il l’avait cassé comme du verre.
    Yann en fut émerveillé. Mais sa mère devint encore plus
furieuse.
    — Puisqu’il en est ainsi, dit-elle, puisque tu
t’entends si bien avec tes bêtes, tu n’as qu’à t’en aller avec elles. Elles
pourvoiront à ton existence. Et emmène ta sœur avec toi, elle est beaucoup trop
paresseuse pour rester avec moi et je serai bien débarrassée du souci de vous
nourrir.
    — Comme tu le voudras, ma mère, dit Yann.
    Il s’en alla, en compagnie de sa sœur et des trois chiens.
Pendant qu’ils étaient sur la route, il ne leur arriva jamais rien de fâcheux.
Des

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