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Crépuscule à Cordoue

Crépuscule à Cordoue

Titel: Crépuscule à Cordoue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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tu cherches. L’Irresponsable s’est montré très franc avec moi. Il connaît la Selia en question. Et tous ses amis aussi. Ils se fichent éperdument qu’elle ne danse pas très bien parce que, d’après eux, elle a d’autres talents qui compensent. Elle est soi-disant retournée à Hispalis, sinon l’Irresponsable l’aurait engagée de préférence à l’autre.
    Je me demandais si l’apparition de la deuxième danseuse était une coïncidence ou non. Tandis que je réfléchissais, Helena Justina apprit à Optatus que nous avions deux invités dans la chambre d’amis. Quand il sut que sa bête noire était l’un d’eux, la fureur s’empara de nouveau de lui.
     
    Le lendemain, il s’était calmé et nous concoctâmes une plaisanterie tous les deux. Le questeur et Constans avaient rejoint notre ferme la veille sur un pur-sang qu’ils avaient emprunté sans permission dans les écuries d’Annæus. Nous promîmes solennellement de le ramener avant qu’il se mette à pousser les hauts cris. Puis je leur prêtai de bon cœur ma propre monture afin qu’ils puissent rentrer chez eux.
    — Il s’appelle Caracoleur. Ne lui lâche pas trop la bride, ou il va filer comme le vent.
    — Merci, Falco. (Quadratus avait vite compris qu’il chevauchait un canular à quatre pattes.) Mais tu te retrouves sans cheval…
    — J’en trouverai un autre à Marcus Didius, assura Optatus d’un ton aimable. Gardez celui-ci, avec nos compliments !

40
    Par quoi continuer ?
    Optatus m’avait trouvé un bon cheval et je lui en étais reconnaissant. Ne voyant pas quelle nouvelle initiative j’aurais pu prendre à Cordoue, je me mis en route pour Hispalis. À en croire l’Irresponsable, Selia se trouvait dans cette ville. Et la danseuse avait toujours été ma cible principale. En d’autres circonstances, j’aurais apprécié de m’y rendre paresseusement en bateau avec Helena Justina, pour profiter de l’invitation de Cyzacus junior. Nous avions précisément appris à nous connaître à l’occasion d’un voyage à travers l’Europe, dont une partie s’était effectuée en bateau. Et depuis, nous apprécions tout particulièrement ce moyen de transport. Sur les fleuves uniquement, en ce qui me concernait. Nous étions restés de grands romantiques. Mais cette fois-ci, le temps nous manquait.
    Il existait une bonne route longeant le Guadalquivir, la Via Augusta, qui permettait d’atteindre Gades. Si les cavaliers du service des postes pouvaient parcourir cinquante milles romains par jour au galop, je pouvais certainement essayer de les imiter. J’allais d’abord me rendre à Cordoue sur le cheval que le fermier m’avait procuré, pour demander au gouverneur une autorisation d’utiliser les écuries et les gîtes du cursus publicus. Je comptais deux jours pour l’aller et deux autres pour le retour ; plus le temps nécessaire à un entretien avec Cyzacus père, Norbanus et, si possible, Selia.
    Pendant ce temps-là, Helena pourrait se reposer à la ferme. Et dormir le plus possible. Elle en avait grand besoin.
    Ma compagne me rappela posément que je détestais les chevaux. Je répondis que j’étais un professionnel avant tout. Il ne m’échappa pas qu’elle dissimulait un sourire.
    Je m’étais levé à l’aube, si bien que j’attendais déjà au palais quand les employés arrivèrent sans se presser, en discutant de leurs soûleries de la veille. Heureusement, ma démarche précédente en ces lieux m’avait transformé en héros à leurs yeux. Il était inutile que je demande à voir le proconsul : ces garçons allaient se mettre en quatre pour m’aider.
    Les permis d’utiliser le cursus publicus ne sont pourtant pas distribués à la légère. Ils doivent impérativement porter la signature personnelle de Vespasien, et les gouverneurs de province les reçoivent en nombre limité. D’habitude, je prenais la précaution d’en emporter un avec moi quand je partais effectuer une mission à l’étranger. Malheureusement, je n’y avais pas pensé cette fois-ci, et le chef secrétaire non plus.
    Je profitai de ma visite pour leur demander si Læta était maintenant le destinataire de leurs rapports confidentiels.
    — Non, Falco. C’est toujours Anacrites, affirma l’un d’eux.
    — Typique ! En quittant Rome, j’ai laissé Anacrites sur son lit de mort. Je suis sûr qu’on lui a trouvé un remplaçant officiel.
    — Personne ne nous a rien dit. Rome a peut-être décidé de laisser

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