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Crépuscule à Cordoue

Crépuscule à Cordoue

Titel: Crépuscule à Cordoue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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ce qu’ils venaient d’ingurgiter, cette hilarité risquait de leur faire du mal.
    — Attractus a fini par attirer l’attention sur lui et je cherche un moyen de le coincer.
    Les deux hommes parurent ravis à l’idée qu’Attractus risquait d’avoir des problèmes.
    — Naturellement, on n’a proposé à aucun d’entre vous de faire partie d’un cartel de l’huile d’olive ?
    — Certainement pas ! assurèrent-ils, redevenus sérieux.
    — Et si jamais ça arrivait, poursuivis-je en souriant, des hommes d’affaires aussi intègres que vous préviendraient immédiatement les autorités ?
    Je cessai de sourire pour ajouter d’un ton tranchant :
    — Ne vous donnez pas la peine de m’insulter en répondant à cette question !
    Cyzacus paraissait offensé que je le soupçonne de mentir. Les menteurs sont toujours très sensibles. Quant à Norbanus, il se montra aussi peu coopératif que possible :
    — Oh ! ne me dis pas qu’il existe un complot, Falco. De toute façon, si c’est le cas, je ne vois pas comment il pourrait réussir ! Ces fichus producteurs sont bien trop nuls !
    Puis il cracha sur le sol pour bien souligner ses propos. Je posai alors mes coudes sur la table, et joignant les mains, j’y appuyai mon menton pour les observer franchement.
    — Je crois que tu as raison. Je les ai vus agir à Cordoue. Ils passent tellement de temps à s’assurer qu’ils seront sur la liste des invités du gouverneur qu’ils ne doivent pas pouvoir faire grand-chose d’autre.
    — Ils envoient leurs fils vagabonder à Rome pour dissiper leur capital, persifla Norbanus, comme s’il n’y avait rien de pire que de ne pas réaliser de bons investissements.
    — Donc, tu ne crois pas qu’Attractus ait réussi à s’appuyer sur eux ?
    — S’il s’appuie sur eux, railla Cyzacus, il ne va pas tarder à tomber. Ils ne sont pas du genre à prendre des risques.
    — Vraiment ? Et vous deux ? demandai-je posément.
    Ils affichèrent une expression de dédain.
    — Bon. Vous avez été francs avec moi, alors je vais agir de même. Je dois établir un rapport pour l’empereur. Je vais lui dire que je suis convaincu qu’il existe un projet de cartel de l’huile d’olive, élaboré par Attractus, mais que tous les hommes qui dînaient avec lui fin mars m’ont assuré qu’ils étaient horrifiés par cette idée même. Je suis sûr que vous n’avez pas envie de vous retrouver avec lui devant un tribunal qui vous jugerait pour conspiration ?
    — N’oublie pas de nous prévenir quand il y sera, commenta Norbanus sèchement. On viendra applaudir.
    — Vous aimeriez peut-être apporter votre témoignage ? suggérai-je innocemment.
    Ils ne se donnèrent pas la peine de me répondre. De toute façon, pour faire inculper un sénateur romain possédant le pedigree de Quinctius Attractus, deux transporteurs étrangers ne pèseraient pas lourd, même s’ils étaient soutenus par Annæus et Rufius. Les Quinctii s’en sortiraient la tête haute. Il me fallait trouver des témoins de la même classe sociale. Ce qui paraissait bien improbable.
    J’étais néanmoins satisfait d’avoir pu m’entretenir avec ces deux hommes, en dépit du voyage si pénible. Je pensais qu’ils s’étaient montrés relativement sincères. Ils étaient bien trop indépendants, l’un comme l’autre, pour accepter de se mêler aux intrigues dangereuses d’un homme politique. Et ils me paraissaient fort capables de gagner de l’argent sans l’aide de personne. Par ailleurs, leur opinion sur les gros producteurs rejoignait la mienne. Mais je n’avais aucune illusion : si, invités par Attractus à Rome, ils avaient adopté ses suggestions, ils n’étaient pas assez bêtes pour me l’avouer. Je conservais donc des doutes.
     
    Avant de les quitter, je leur rappelai ce que j’avais dit en arrivant :
    — J’avais deux raisons de venir en Bétique.
    Cyzacus reposa son cure-dents en demandant vivement :
    — C’est quoi la deuxième ?
    Pour un vieil homme qui semblait dans le vague le plus souvent, il gardait l’esprit vif.
    — Une raison très déplaisante. Après votre souper sur le Palatin, un homme a été assassiné.
    — Ça n’a rien à voir avec nous.
    — Et un autre homme, un très haut fonctionnaire, a été grièvement blessé. Il est sans doute mort à l’heure qu’il est. Les deux victimes ont soupé en votre compagnie. Dans la salle où se trouvait Attractus. Il se trouve donc

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