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Crépuscule à Cordoue

Crépuscule à Cordoue

Titel: Crépuscule à Cordoue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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enchaînai-je.
    — Il a reçu une information anonyme en provenance de cette province. Alors il nous a demandé de vérifier, parce que ç’aurait pu être une blague.
    — Une information anonyme, répétai-je.
    Il opina du chef.
    — Pendant que tu cherches le rapport de Cornelius, essaye de mettre aussi la main sur la lettre d’Anacrites.
    — Les deux sont attachés ensemble, dit-il d’une voix bizarre.
    Lui trouvant soudain l’air bien préoccupé, je sentis l’appréhension me gagner. Quand il m’avoua enfin que les documents en question avaient disparu, sa détresse ne paraissait pas feinte.
     
    La situation devenait franchement inquiétante. Des documents peuvent disparaître pour trois raisons : simple négligence, mesures de sécurité décidées sans en informer le secrétariat, ou vol. La négligence n’est pas un phénomène rare, mais elle est tout de même exceptionnelle s’agissant de documents hautement confidentiels. Quant aux mesures de sécurité, elles ne sont jamais aussi efficaces qu’on veut bien le prétendre ; n’importe quel bon secrétaire sera capable de vous dire où le parchemin secret est gardé. Par malheur, il ne restait que la troisième hypothèse : quelqu’un ayant accès aux papiers officiels avait appris la raison de mon voyage en Bétique et escamoté les témoignages écrits.
    À mon avis, il ne pouvait s’agir du nouveau questeur ; même s’il se trouvait mêlé à ces intrigues, il n’était sans doute pas assez maladroit pour risquer de se compromettre ainsi dès son arrivée.
    — Quand Quinctius Quadratus est venu ici, l’as-tu laissé seul dans le bureau ?
    — C’est tout juste s’il a jeté un coup d’œil depuis le seuil de la porte, avant de partir précipitamment pour être présenté au gouverneur !
    — Et qui d’autre a accès à cette pièce ?
    — Quand je sors, je ferme la porte à clef, et il y a un garde.
    Un cambrioleur déterminé trouve toujours un moyen de pénétrer où il le souhaite. Surtout dans un palais grouillant de gens qui n’ont pas tous le droit de se trouver où ils se trouvent mais qui font comme si.
    Après avoir réussi à apaiser quelque peu l’agitation du scribe, je lui demandai posément :
    — Les réponses que je cherche peuvent m’être fournies par Cornelius, l’ancien questeur. Est-ce que je peux le contacter, ou est-ce qu’il a déjà quitté la Bétique.
    — Il est parti pour un voyage en Orient avant de rentrer à Rome, confirma-t-il.
    — Ouais, ça peut lui demander un certain temps. Et toi ? Te souviens-tu en partie du contenu des parchemins, persévérai-je ?
    — La missive expédiée par Anacrites ne racontait pas grand-chose. Probablement que son messager s’est entretenu avec le questeur et le gouverneur, précisa-t-il d’un ton de reproche.
    En tant que scribe, il détestait les messages transmis oralement.
    — Parle-moi de Cornelius.
    — Le proconsul se fiait entièrement à lui, assura-t-il avec ferveur.
    — Il est allé souvent à la chasse ?
    — Non, il passait tout son temps à travailler.
    — Ah !
    — Quelque chose l’inquiétait beaucoup. Mais il en parlait avec le proconsul, jamais avec moi.
    — C’était toujours le cas ?
    — Non, sauf quand il s’agissait d’une affaire très délicate.
    — C’est tout de même à toi qu’il a dicté le rapport. Qu’est-ce qu’il disait ?
    — Après s’être sérieusement penché sur la question, Cornelius en avait déduit que certaines personnes cherchaient à faire grimper le prix de l’huile d’olive.
    — Tu veux dire d’une façon arbitraire ?
    — Oui.
    — Il citait des noms ?
    — Aucun.
    — Et il concluait qu’en agissant rapidement, on pourrait tuer le complot dans l’œuf ?
    — Ce n’est pas vraiment ce qu’il disait !
    — C’est une expression qu’on emploie souvent.
    — Les gens n’arrêtent pas de prétendre qu’une chose ou une autre se trouve dans un rapport, alors que c’est faux ! s’indigna le scribe.
    Moi, ce qui m’indignait, c’était d’apprendre que Camillus Ælianus m’avait menti.
    — Donc, Cornelius pensait que la situation était sérieuse ? Qui était supposé régler ce problème ?
    — Rome. Ou du moins, on devait nous indiquer comment agir. Et ils ont décidé d’envoyer leur propre enquêteur ? C’est bien pour ça que tu es venu, non ?
    Je lui répondis seulement par un sourire ; car à la vérité, avec Anacrites

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