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Crépuscule à Cordoue

Crépuscule à Cordoue

Titel: Crépuscule à Cordoue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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hors d’action et Læta tellement peu fiable, je n’en avais pas la moindre idée.

24
    Je ne pouvais espérer aucune aide aujourd’hui : c’était un jour férié. Normalement, les enquêteurs privés ont l’habitude de travailler à des heures indues et ne s’arrêtent pas à de tels détails. Seulement voilà : tous les autres habitants de l’Empire avaient calculé qu’il restait onze jours avant les Calendes de mai, date du grand festival d’été. Au palais du gouverneur, on avait feint de travailler deux ou trois heures, pour bien ancrer l’idée dans les esprits que les affaires d’État ne pouvaient être négligées sous aucun prétexte. Mais le palais fermant à son tour, j’étais bien obligé de faire contre mauvaise fortune bon cœur.
    Après avoir regrimpé la colline, je découvris Marmarides installé dans une taverne. Je l’y laissai pour rejoindre Helena au forum où – m’avait-il appris – elle voulait voir les travaux en cours d’un temple dédié au culte impérial. Du plus loin que je l’aperçus, je me rendis compte qu’elle s’ennuyait ferme. Je décidai donc de l’entraîner au plus vite, avant que l’envie lui prenne de dessiner des silhouettes grotesques à la craie sur les élégantes colonnes corinthiennes.
    La tenant par la main, je l’aidai à redescendre les marches au milieu d’une foule de plus en plus nombreuse. Helena Justina avançait lentement afin de ne pas perdre l’équilibre. Arrivé au niveau de la rue, nous prîmes soin d’éviter des gens armés d’encensoirs fumants qui se rassemblaient pour un sacrifice.
    — Il t’a pas paru bizarre, le portique qu’ils sont en train de construire pour ce nouveau temple ? demandai-je.
    — Toi, affirma ma compagne, quand tu te mets à parler d’architecture, je devine tout de suite que tu as des ennuis.
    — Non, je n’ai pas d’ennuis. Mais je sens que quelqu’un va en avoir. Très bientôt.
    Elle me gratifia d’un regard sceptique. Quelques instants plus tard nous étions installés sur la piazza pour jouer les badauds. Je la mis alors tranquillement au courant des derniers développements.
    La cité de Cordoue a été élevée sur une éminence, et la partie la plus ancienne est sillonnée d’une multitude de ruelles qui descendent jusqu’au fleuve. Les maisons sont très proches les unes des autres pour empêcher le soleil brûlant d’y pénétrer. Tout au sommet se trouvent les monuments publics entourant la place où nous nous trouvions.
    — En résumé, fit-elle d’un ton narquois, le proconsul t’a donné la permission d’opérer sur son territoire, et tu recherches une danseuse qui tue les gens ?
    — Je suis certain que quelqu’un l’a engagée pour ce sale boulot.
    — Et tes principaux suspects sont ces quatre Bétiques invités au fameux souper au vieux palais : Annæus, Licinius, Cyzacus et Norbanus. Mais Optatus nous a bien dit que Quinctius Attractus avait fait des avances à d’autres ?
    — Bien obligé. Pour fixer arbitrairement le prix d’un produit, il faut que tous les producteurs soient dans le coup.
    — Mais tu veux concentrer ton enquête sur ceux qui se trouvaient à Rome quand Valentinus a été assassiné ?
    — Oui. Même s’il s’agit d’une malheureuse coïncidence, je veux concentrer mes efforts sur eux.
    Helena Justina cherchait toujours à envisager toutes les possibilités.
    — Tu ne penses pas que la danseuse et ses complices puissent être de banals voleurs qui repèrent les invités lors d’un banquet pour les agresser plus tard, quand ils rentrent chez eux en titubant ?
    — Ils n’ont pas jeté leur dévolu sur les riches, chérie ! Ils s’en sont pris au chef espion et à son agent.
    — Tu es donc persuadé que ces attaques sont liées à ce qui se trame en Bétique ?
    — Absolument. Et je crois aussi que prouver que les visiteurs bétiques d’Attractus sont coupables ou complices de meurtre vengera le pauvre Valentinus et déjouera le complot.
    — Dommage, sourit Helena, que tu ne puisses pas parler à ce Cornelius dont on t’a chanté les louanges. Je me demande qui a bien pu payer ce voyage qui va lui permettre de « voir le monde avant de s’établir ».
    — Un riche grand-père, je suppose. Les jeunes gens qui obtiennent des postes de questeur en ont tous un.
    — Le proconsul paraît se méfier de son remplaçant, poursuivit-elle. Avant même qu’il n’entre en fonction. C’est plutôt surprenant,

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